Après deux années de crise qui ont fortement limité les voyages à l'étranger, l'évolution de la situation sanitaire dans le monde et le récent classement par la France du Maroc en zone verte, sans risque de contamination, ont poussé de nombreux Marocains à solliciter de nouveau un visa.

"La disparition du motif impérieux a boosté le nombre de demandes"

Sollicitée par Médias24 pour connaître l'incidence principale de la fin de la vague Omicron associée au classement du Maroc en zone verte, une source autorisée de l’ambassade de France a mis en avant l’abandon du motif impérieux de déplacement lors de la demande d'un visa.

« Après leur passage en zone verte, les Marocains ne sont désormais plus obligés de justifier auprès des autorités françaises d’un motif impérieux (médical, professionnel…), qui excluait l’accès du territoire français à certaines catégories de voyageurs comme les simples touristes », révèle le diplomate. Il confirme l'augmentation importante et attendue des demandes de visas.

Selon lui, le nombre de dossiers a certainement augmenté en raison du passage du Maroc en zone verte ; mais cette hausse des demandes ne devrait avoir aucun effet direct sur le traitement des dossiers par le consulat, après réception par la société de sous-traitance TLS.

Des délais de prise de rendez-vous "raisonnables"

Sur les délais de prise de rendez-vous, notre source déclare que le système est fluide, mais que dans certaines villes comme Casablanca, il peut y avoir des délais un peu plus longs, bien que raisonnables.

Après vérification, Médias24 a effectivement pu obtenir aisément un rendez-vous auprès de TLS Rabat pour le 21 mars, et à Casablanca pour le 30 mars.

« Sur les intermédiaires qui monnayent des dates proches de rendez-vous aux candidats qui ne souhaitent pas patienter en respectant la procédure officielle, ces derniers doivent savoir que leur rendez-vous sera systématiquement annulé, et qu’ils devront assumer la méfiance instaurée par leur acte », précise le diplomate. Il ajoute cependant recenser beaucoup moins d’intermédiaires, après la multiplication d’opérations à leur encontre.

La question de la baisse de 50% de l'octroi de visas n’a toujours pas été réglée

A la question de savoir si la menace française de baisser de 50% l'octroi de visas aux Marocains était toujours de mise, notre source préfère temporiser en déclarant que les discussions se poursuivent entre les responsables des deux pays.

« Par rapport aux déclarations faites il y a quelques mois par les autorités françaises, il n’y a pas de vrai changement, mais comme c’est une question politique, tout ce que je peux dire est qu’il y a toujours des discussions en cours pour résoudre ce dossier », s’est contenté de déclarer, prudent, le diplomate. D'après lui, le plus important est que le dialogue bilatéral n’ait pas été rompu et qu'il se poursuive en bonne intelligence.

Malgré notre insistance, nous n’obtiendrons pas plus de détails mais, en d’autres termes, le problème bilatéral n’est pas encore définitivement réglé.

Même silence concernant le taux d'octroi de visas par rapport à l’année de référence 2019, qui avait culminé à 346.000 visas accordés (98.000 en 2020, et une estimation non officielle de Médias24 à 30.000 en 2021). Là encore, il a juste reconnu que ces chiffres étaient pour l’instant confidentiels.

« Les dossiers déposés depuis plusieurs mois ne seront pas refusés »

Questionné sur certains dossiers de visas déposés à TLS depuis plusieurs mois, et qui n’ont toujours pas été traités ni remis à leur propriétaire, le diplomate nous explique que cela dépend de la date d’aller-retour affichée dans la demande de visa, et que le délai de traitement n’excède jamais la date butoir.

« Il n’y a pas d’allongement de la durée de traitement du dossier mais, avec la reprise et le nombre de demandes qui augmentent, les services consulaires privilégient les dates de voyage imminentes. Avec la fin de la pandémie qui se confirme, nous espérons un retour progressif à une mobilité plus fluide, voire normale pour l’année 2022 », conclut, optimiste, notre source au sein de l’ambassade de France.