BTP. Sefiani Entreprise, le fleuron marrakchi en redressement judiciaire

Secoué par la pandémie covid-19, ce fleuron national des BTP fait face au redressement judiciaire, conséquence d'un état de cessation de paiement.

BTP. Sefiani Entreprise, le fleuron marrakchi en redressement judiciaire

Le 18 janvier 2022 à 18h35

Modifié 18 janvier 2022 à 18h44

Secoué par la pandémie covid-19, ce fleuron national des BTP fait face au redressement judiciaire, conséquence d'un état de cessation de paiement.

Le contexte reste délicat pour le secteur des BTP au Maroc, malgré la reprise annoncée. Considérée comme un de ses leaders, Sefiani Entreprise doit désormais batailler pour sa survie. La société basée à Marrakech fait l’objet d’une décision de redressement judiciaire, résultat d'un état de cessation de paiement.

Dans la ville ocre, cette entreprise familiale est une institution installée depuis 1943, date de sa création. Opérant dans tout le Maroc, elle réalisait, entre autres, 5 millions de m3  annuel de terrassement, son cœur de métier. Ainsi, avant sa période difficile, la société faisait valoir un chiffre d’affaires annuel moyen de 400 millions de dirhams.

Fortement endettée, la société dirigée par Hicham Mossadek est aujourd’hui sous la protection du tribunal de commerce de Marrakech. L’entreprise avait initialement demandé sa mise en sauvegarde, une procédure moins contraignante réservée aux entités « en difficulté sans être en cessation de paiement ».  Une demande rejetée par la juridiction commerciale, qui a finalement opté « spontanément » pour le redressement acté par un jugement rendu en juin 2021.

L’instance composée de trois juges avait conclu que les actifs disponibles de la société n’arrivaient pas à couvrir son passif exigible, traduction juridique de la cessation de paiement. Selon nos informations, l’endettement déclaré atteint plusieurs centaines de millions de dirhams, répartis entre plus de 100 créanciers. Il dépasse de loin les 400 MDH de chiffre d'affaires réalisé par l'entreprise en temps d'activité normale.

La procédure est gérée par le syndic Taoufik Aabi. Depuis juin, ce dernier planche sur le bilan financier, social et économique de l’entreprise. Une fois établi, ce document servira de base à la suite de la procédure. En fonction de ses conclusions, le syndic proposera soit la continuation de l’activité, soit la cession de l’entreprise ou, au pire des cas, sa liquidation.

En attendant, la société est dite en « période d’observation », durant laquelle toutes les actions en paiement initiées par des créanciers sont en suspens. Médias24 a identifié plusieurs saisies conservatoires, y compris sur les comptes bancaires de l’entreprise, opérées quelques mois avant le jugement de redressement.

Depuis trois ans, le spécialiste des BTP enchaîne les exercices déficitaires, avec un pic en 2020 où ses revenus ont chuté de 60% en comparaison de 2017, dernière année bénéficiaire. Une situation « conjoncturelle » qu’elle explique par les effets de la pandémie Covid-19 et la difficulté à recouvrer ses créances auprès de certains partenaires. Résultat, des problèmes de trésorerie malgré un rebond d’activité observé durant la première partie de 2021, marquée par une hausse du chiffre d’affaires de 33 % par rapport à l’année précédente.

Le cas de Sefiani Entreprise confirme les difficultés d’un marché fortement sinistré par la pandémie Covid-19. Au plus fort de la crise, les opérateurs ont enregistré un repli de chiffre d’affaires de 75% pour bâtiment et de 60% pour les travaux publics. Une conséquence liée, notamment,  aux restrictions sanitaires de l'époque et à l’arrêt des chantiers étatiques, la commande publique représentant près de 75% du business.

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