BTP : chute de 60 à 75% du chiffre d'affaires, la profession en alerte

La FNBTP lance un cri d'alarme au chef du gouvernement. Dans un courrier, elle propose des mesures pour limiter l'impact de la crise et d'autres pour relancer l'activité après la fin de la crise.

BTP : chute de 60 à 75% du chiffre d'affaires, la profession en alerte

Le 17 avril 2020 à 14h43

Modifié 11 avril 2021 à 2h45

La FNBTP lance un cri d'alarme au chef du gouvernement. Dans un courrier, elle propose des mesures pour limiter l'impact de la crise et d'autres pour relancer l'activité après la fin de la crise.

La fédération nationale du bâtiment et des travaux publics (FNBTP) a adressé, le 14 avril, un courrier au chef du gouvernement dans lequel elle s'attarde sur les impacts de la pandémie du Covid-19 sur les entreprises et les chantiers du BTP.

"Le secteur souffre actuellement d'une baisse d'activité très significative et donc d'une baisse de chiffre d'affaires aussi bien pour le bâtiment que pour les travaux publics respectivement de 75% et 60%", avance la FNBTP dans son courrier. 

La réduction de l'activité s'explique par plusieurs phénomènes comme le précise la fédération : 

- L'absence de main-d'œuvre. 

Cette dernière a quitté "volontairement" les chantiers dès l'annonce de l'état d'urgence. 

- Une nette baisse de productivité car le personnel restant ne peut pas réaliser certaines tâches sans le personnel absent sur des postes clés. 

- Un problème de fourniture puisque plusieurs usines de matières premières sont soit fermées soit refusent de livrer sans un paiement d'avance. 

- Une majorité de banques, considérant le secteur trop risqué ont opposé des refus masqués aux demandes de report des échéances des crédits et leasing.

La FNBTP poursuit dans son courrier en affirmant que ces "différents éléments et cette baisse d'activité impactent sérieusement la trésorerie des entreprises du secteur (...) , y compris les grandes d'entre elles. Ceci met en risque la continuité d'exploitation de beaucoup d'entreprises". 

La fédération propose ainsi des mesures relatives à la gestion de la crise et d'autres pour la relance après la crise. 

Pour gérer la crise, la FNBTP propose de "déclarer la continuité d'activité de notre secteur, et la reprise des chantiers à l'arrêt par le gouvernement et ce dans l'intérêt économique et social du pays". 

Cette proposition répond certes à l'impératif économique qui doit être préservé mais pose des risques sanitaires. Les chantiers sont généralement des lieux de rassemblement d'ouvriers d'horizons divers. Nombre d'entre eux vivent sur le lieu même du chantier. Des questions se posent alors sur le volet de la sécurité sanitaire et les mesures d'hygiène à observer dans ce milieu professionnel. 

La FNBTP propose aussi au gouvernement de "clarifier la situation des employés éligibles à l'indemnité de 2.000 DH" notamment en ce qui concerne le personnel qui a quitté les chantiers volontairement par peur du virus.

Parmi leurs propositions figure aussi le fait de reconnaître la situation actuelle comme cas de force majeure pour tous les marchés publics. Cette mesure a justement été prise par le gouvernement le jour même de l'envoi du courrier. 

Le 14 avril, le ministère de l'Economie et des Finances annonce que le retard dans l'exécution des marchés en raison de l'état d'urgence est considéré par l'Etat comme un cas de force majeure avec toutes les conséquences qui en découlent.

Autres propositions de la FNBTP, "rappeler aux divers maîtres d'ouvrage de fluidifier les circuits de paiement pour permettra aux entreprises de faire face au manque de trésorerie et qu'ils envisagent de donner des avances sur facture pour les décomptes en cours de validation, ainsi que la libération des cautions". Et "assurer le report sans intérêts des échéances de remboursement des crédits envers les banques et les sociétés de leasing comme annoncé par le CVE de tous les crédits y compris ceux accordés dans le cadre des nantissements des marchés". 

En ce qui concerne la relance après la crise, la FNBTP propose :

- de relancer la commande publique avec des critères d'attribution autres que la règle du moins disant actuelle qui est à l'origine de la casse des prix ayant causé des dégâts néfastes.

- d'instaurer systématiquement une avance de 10% à 20% pour tous les marchés publics.

- d'instaurer systématiquement une préférence nationale de 15% pour tous les marchés publics.

- d'inciter les banques à jouer leur rôle et accompagner les entreprises en difficulté et à ne pas refuser de nantir les marchés publics. 

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