L'élection du maire de Rabat prévue vendredi 24 septembre sous haute tension

La session du conseil communal de Rabat pour élire le nouveau maire a été re-programmée pour ce vendredi 24 septembre. En vue de ce rendez-vous, Médias24 a interrogé les principaux protagonistes pour recueillir leurs avis sur ces tensions, qui visiblement ne faiblissent pas.

L'élection du maire de Rabat prévue vendredi 24 septembre sous haute tension

Le 21 septembre 2021 à 19h32

Modifié 22 septembre 2021 à 9h09

La session du conseil communal de Rabat pour élire le nouveau maire a été re-programmée pour ce vendredi 24 septembre. En vue de ce rendez-vous, Médias24 a interrogé les principaux protagonistes pour recueillir leurs avis sur ces tensions, qui visiblement ne faiblissent pas.

Après que des incidents survenus ce lundi 20 septembre aient causé son ajournement, la session du conseil communal de Rabat pour l'élection du président et de son bureau a été reportée au vendredi 24 septembre. A l'approche de ce rendez-vous, l'USFP et le RNI continuent de croiser le fer, en défendant chacun, ardemment son point de vue.

Médias24 a sondé les avis de différentes composantes du conseil, en les personnes d'Asmae Rhlalou (RNI), Hassan Lachgar (USFP), Hanane Rihab (USFP), Omar Hayani (AFG) et Lahcen Elomrani (PJD).

Retour sur les faits

Selon Lahcen Elomrani, président du groupe du PJD au conseil communal, plusieurs élus sont intervenus individuellement, puis en groupe auprès du président de la session (le membre le plus âgé du conseil, comme le stipule la loi) ; ce qui a finalement contraint ce dernier à annoncer le report de la session.

Pour Hanane Rihab, membre du bureau politique de l'USFP, c'était un acte prémédité : “La majorité constituée autour de Hassan Lachgar a surpris le camp adverse ; c’est pour cela qu’ils sont venus avec la volonté d’entraver le déroulement de la séance afin de gagner du temps.”

“Nous considérons que la décision du report de la session n’était pas justifiée, ils pouvaient bien laisser le vote se passer normalement, puis recourir à la justice. Au lieu de cela, ils ont manœuvré pour avoir le temps de reconstituer leur majorité”, poursuit-elle.

Asmae Rhlalou, candidate officielle d'une alliance de quatre partis, déclare, quant à elle : “Nous nous inscrivons dans un cadre institutionnel, on ne vote plus pour des personnes. Ce qui se faisait dans les élections, par le passé, ne peut plus continuer à se produire dans le Maroc d'aujourd'hui. L’alliance a été conclue entre les partis au niveau national et elle doit être respectée au niveau local.”

“Dans le cadre de l’alliance nationale qui nous réunit, nous avons présenté un seul candidat commun pour les trois partis, RNI, PAM et Istiqlal, en plus du MP qui nous a soutenus. Les élus de ces quatre partis sont suffisants pour former une majorité absolue”, précise-t-elle.

“Hassan Lachgar ne détient que 8 sièges et il n’a aucune alliance annoncée, comment peut-il donc former une majorité ?”, s'interroge-t-elle.

Elle ajoute : “Hassan Lachgar m’a rendu visite chez moi, à la maison, me demandant un poste de vice-président, mais vu qu’on avait déjà une coalition qui avait la majorité, sa demande a été refusée.”

Donnant sa version des faits, Hassan Lachgar précise : Ma candidature n’est pas la candidature d’une coalition, c’est une simple candidature de l’USFP. Ce sont la mauvaise gestion, l’entêtement et l’arrogance du camp adverse qui lui ont causé des défections.”

“Quand ils ont vu qui se présentait, et pour sauver la ville de Rabat, des élus d’autres partis nous ont rejoints sans qu’on le leur demande et sans qu’on leur promette un poste ou quoi que ce soit. Nous avons pu constituer une majorité absolue qui dépasse les 41 personnes”, poursuit-il.

Omar Hayani, élu de l'AFG à Rabat, quant à lui commente : “Les événements qu'a connus la séance du Conseil de la ville de Rabat, consacrée à l'élection du maire et du bureau, sont désolants. Les comportements de certains élus sont tout simplement honteux. Ceci n'augure rien de bon pour la gestion du Conseil de la ville de Rabat pour les six prochaines années.”

Les deux camps restent confiants pour la session de vendredi

Y a-t-il un risque de nouveau report? Asmae Rhlalou se montre confiante et ne laisse planer aucun doute : “Il n’y aura pas de nouveau report. Vendredi prochain, vous allez pouvoir témoigner de notre victoire.”

Portée par un vent d'optimisme, elle estime que “les urnes ont parlé, et les électeurs ont porté leur choix sur le RNI qui a pu remporter 23 sièges. Nous regardons désormais vers l’avenir afin d’œuvrer pour le bien de la ville de Rabat”.

Même son de cloche chez Hassan Lachgar : “Nous sommes sereins et nous avons confiance dans les personnes qui nous soutiennent... Nous sommes optimistes et confiants en notre victoire, mais dans le cas contraire, nous restons des démocrates, nous ne pourrons que les saluer et les féliciter, puis on jouera notre rôle dans l’opposition”, ajoute-t-il.

“C’est une session pour le vote, pas pour le débat. De notre côté, nous n’avons causé aucune entrave au déroulement de la session de lundi et nous garderons la même attitude lors de la prochaine session”, déclare-t-il.

Il poursuit : “Pour moi, la prochaine session sera la dernière, on devra en sortir avec un président, même si cela prend 24 heures ; mais la séance ne peut pas être reportée. Je demande aux autorités publiques de protéger le président de la session et de protéger la démocratie, surtout après ce qui s’est passé lundi.”

Hanane Rihab est du même avis : “Nous sommes confiants que la session de vendredi va confirmer Hassan Lachgar comme maire de Rabat.”

Un ralliement du PJD à Lachgar n'est pas exclure

Par rapport aux événements de lundi, Hassan Lachguar a mentionné les tensions que connaissaient les sessions du conseil sortant et déclare: “Vous pouvez revenir aux vidéos, ce sont les mêmes personnes et les mêmes visages qui maintenant reviennent avec les mêmes méthodes pour empêcher le vote ; ce sont les mêmes qui sont promis à des postes dans le camp adverse.”

Nous avons rapporté cet avis à Lahcen Elomrani, le président du groupe du PJD au conseil communal de Rabat, et lui avons demandé si cela pouvait les rapprocher du camp de Hassan Lachgar. Sa réponse est que le PJD a son candidat, mais que “tout reste possible, et une surprise n’est pas à écarter”.

L'AFG, quant à elle, se positionnera dans l'opposition. “Les élus de la Fédération de gauche ont choisi de rester dans une position de neutralité envers les deux camps, et de s'abstenir de voter. Nous nous plaçons d'ores et déjà dans le camp de l'opposition constructive au sein du conseil, quelle que soit l'issue du vote”, précise Omar Hayani.

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