Abdellatif Ouahbi : « Le PAM va gagner ces élections »

Ouahbi se montre confiant et décidé à mener une campagne électorale dynamique jusqu'au bout. Sur le plateau de Médi1TV, il a défendu, tant bien que mal, les positions de son parti.

Abdellatif Ouahbi : « Le PAM va gagner ces élections »

Le 6 juillet 2021 à 10h28

Modifié 6 juillet 2021 à 10h53

Ouahbi se montre confiant et décidé à mener une campagne électorale dynamique jusqu'au bout. Sur le plateau de Médi1TV, il a défendu, tant bien que mal, les positions de son parti.

Invité chez nos confrères de Médi1TV, Abdellatif Ouahbi s'est attardé à montrer ce qui a changé au PAM depuis son élection. Deux mois avant les élections, les grandes tendances du programme électoral de son parti, ne sont toujours pas connus. Verbatim.

Je suis tellement serein et confiant en  notre victoire que je compte prendre deux semaines de vacances 

Abdellatif Ouahbi s'est prononcé sur les objectifs que lui et son parti se sont fixés pour ces prochaines élections : « Nous sommes prêts et nous allons décrocher la première place. Le PAM va gagner ces élections. Je suis tellement serein et confiant en  notre victoire que je compte prendre des vacances pour deux semaines. Nous projetons de remporter 82 sièges au parlement».

Le programme PAM

Aucune information sur le programme électoral n'a été divulguée, il a toutefois précisé que « le programme a été élaboré au sein du parti, par une commission de 17 personnes et sera publié le 8 août, ce n’est qu’à ce moment-là qu’on peut le juger ». Il n'a pas expliqué pourquoi la publication du programme pourtant prêt a été différée.

Le rapport sur le nouveau modèle de développement

Il mentionne que « le NMD (nouveau modèle de développement) a créé un problème au sein du parti. Comment est-ce qu’on peut donner une légitimité constitutionnelle à ce NMD ? ».

Au sujet de la raison du report de la signature du pacte sur le NMD, il explique : « La conclusion du pacte a été reportée parce qu’il n’y avait pas d’entente sur quelques formulations. Chakib Benmoussa et Mohand El Ansar, ont été chargés de les revoir pour une prochaine rencontre entre les partis ».

"Nous sommes devenus un parti normal"

Interrogé sur son apport en tant que secrétaire général du PAM, il répond : « Notre discours politique a changé, notre conception de la démocratie et des élections, aussi. Nous avons rendu le parti indépendant des autorités, de l’État et des institutions, et nous sommes devenus un parti normal comme tous les autres ».

« Nous avons revu notre organisation, notre relation avec les autres partis, notre relation avec les autorités. Nous avons revu même notre vision idéologique, nous publierons, d’ailleurs, un rapport dans ce sens, la semaine prochaine », ajoute-il.

Le choix de la coalition

« Nous sommes ouverts à coopérer avec tous les partis. Nous n'avons pas de lignes rouges. Mais La coalition se fera sur la base du futur programme gouvernemental et sa cohérence avec notre programme électoral », déclare-t-il.

Faisant allusion aux divisions au sein du gouvernement El Otmani, il tient à préciser :« Mais nous n’accepterons pas d’être dans un gouvernement d'îlots, comme c’est le cas aujourd’hui. Le président du gouvernement doit avoir sa place privilégiée et il doit y avoir une solidarité et une responsabilité partagée entre tous les partis ».

Le quotient électoral

Le PAM a été l'un des grands défenseurs de la nouvelle formule du quotient électoral qui va dorénavant se calculer sur la base du nombre d'inscrits. Interrogé sur le risque de balkanisation de la scène politique qu'il peut engendrer, il déclare :« Malgré le changement dans le mode de calcul du quotient électoral, il n’y aura pas 4 ou 5 partis dans le gouvernement ».

Il poursuit : « Je continue à dire que cette mesure est là pour protéger les partis nationaux. On n’a pas de problème à perdre des sièges pour renforcer la démocratie dans notre pays », niant toutefois que cette mesure soit destinée à l'encontre du PJD.

La motion de censure

Revenant sur sa tentative de proposer une motion de censure contre le gouvernement, il explique : « J’étais très motivé pour la motion de censure, peut-être par excès. Quand on a consulté les partenaires au sujet de la motion de censure, Nizar Baraka a dit la motion de censure n’est pas un jeu, c’est une décision politique lourde en conséquences. Et il avait raison. Finalement, nous n’avons pas estimé judicieux de risquer une crise politique à quelques mois des élections et en pleine crise diplomatique avec l’Espagne ».

Relations avec le PJD

En réponse aux relations plus détendues du PAM avec le PJD : « Ce qui a changé, c’est qu’on un a dialogue plus élégant. Nous pratiquons maintenant une opposition constructive, de façon respectable. Nous les critiquons, mais quand on voit qu’il y a une décision en faveur du peuple, on la soutient. Vous remarquez par exemple que nous avons soutenu 70% des lois votées au parlement ». 

« Il n’est plus question pour les médias de stigmatiser nos relations avec le PJD, alors que d’autres partis l’insultent et s’allient avec lui au gouvernement, en même temps. La démocratie n’est pas un show, la démocratie se construit par le dialogue ouvert et par l’écoute de l’autre », ajoute-t-il.

Relations avec le RNI

« J’avais un différend avec Aziz Akhannouch, mais on a ouvert un dialogue. Je ne reviendrai pas dessus, parce que je considère qu’on a dépassé le problème. Mais je garde ma position, que nous nous tiendrons contre n’importe quel acte qui menace l’unité de notre parti ».

Questionné sur le mercato politique qui a affecte son parti, il répond :« Il n’y pas de problème de migration vers d’autres partis, nos militants sont toujours là, qu’ils soient candidats ou pas. Ce phénomène est surdimensionné par les médias. Concernant les rares qui sont partis, c’est leur droit démocratique ».

La croissance économique

La prévision de croissance de 4,6% : “Si le gouvernement arrive à dépasser les 4% de croissance cette année, et nous espérons cela, nous le féliciterons. Mais nous regrettons que la politique de relance pour l’instant, est faite d’un ensemble de décisions qui ne sont pas cohérentes », se résume-t-il à dire.

Les questions internationales

Sur la question de la cause nationale, il rappelle : « Nous sommes unis derrière le Roi, l’unité nationale sur ces questions est indiscutable ». 

« L’Espagne est un pays voisin, il n’est pas concevable qu’on arrive avec elle à un point de non-retour, il faut arriver à une solution. Je pense que dans l’avenir, l’Espagne comprendra qu’il faut être claire dans ses positions sur notre intégrité territoriale », poursuit-il.

Sur la question palestinienne, il propose un rôle de médiateur du Maroc. « Le Maroc se positionne comme l’intermédiaire idéal entre les Palestinien et les Israéliens », pense-t-il.

L'égalité hommes-femmes en politique

Sur la question de l'égalité hommes-femmes, il rappelle les positions de son parti : « Nous avons proposé au parlement que les 30 sièges réservés aux jeunes soient réalloués aux femmes. Nous sommes pour la discrimination positive au profit de la femme ».

« Nous avons une femme présidente du conseil national et une femme présidente de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. C’est une conviction pour nous qu’il faut donner plus de rôle en politique à la femme marocaine. Si c’est le PAM qui mène ce prochain gouvernement, nous proposerons que 40% des postes ministériels soient réservés aux femmes ».

A la question de savoir si on pouvait voir une femme du parti comme Fatima Zahra Mansouri chef du gouvernement, « ce serait un grand jour, c’est l’un de nos souhaits, elle a toutes les compétences pour cela. Nous aimerions que la première femme chef de gouvernement soit de notre parti. De toutes façons l’article 47 de la Constitution est entre les mains du Roi ».

L'égalité dans l'héritage

Au sujet de l’égalité dans l’héritage entre l’homme et la femme, il refuse de prendre une position claire. « C’est l’une des questions controversées qui sont liées à des convictions religieuses, il faut qu’il y ait un débat ouvert, on ne peut pas le trancher sur un plateau de télé. Il y a des avis différents dans notre parti sur cette question, nous-même on ne l’a pas encore tranché. Nous demanderons l’avis du conseil supérieur des oulémas, nous ferons des consultations et nous ne prendrons pas de décision hâtive ».

« C’est comme la question de la peine de mort qui est tout aussi controversée, ce ne sont pas des décisions à prendre seul, il faut élargir le débat », ajoute-t-il.

L'Education nationale 

« Il n’y a pas de panne dans l’Education nationale, on est tous des produits de l’éducation nationale. Il y a des défaillances, mais on ne peut pas parler d’échec. Tous les cadres qui ont fait le Maroc moderne, sont issus de cette école publique », aime-t-il rappeler.

Il estime enfin que « l’éducation nationale est un grand chantier, qu’il faut aborder avec intelligence, mais surtout avec des moyens financiers ».

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