Maroc Telecom : Chiffre d’affaires stable et résultat net en hausse attendus cette année

B.B | Le 22/6/2021 à 14:36

Maroc Telecom recèle encore du potentiel de croissance avec la data fixe et mobile. Cependant, l’opérateur évolue dans un contexte concurrentiel de plus en plus féroce. La non récurrence du don au fonds Covid et la bonne tenue des marges devraient jouer positivement sur le RNPG cette année. En bourse le cours stagne depuis trois mois en raison notamment de l’absence de communication sur la date de détachement du dividende. 

 

Depuis le début de l’année, le titre Maroc Telecom affiche une baisse de 4,83% à la clôture de la séance du 22 juin. Le titre est passé de 143,55 dirhams au 3 janvier à 138 dirhams. La baisse du titre s’est surtout matérialisée suite à l’annonce de la baisse du dividende par action au titre de l’année 2020.

Graph Maroc Telecom

Depuis le titre stagne en bourse. Pour une source du marché, cette stagnation est en partie due à l’attente de l’annonce de la date de paiement des dividendes 2020. « Je pense que le marché est en attente de la date du détachement du dividende, car le montant a été annoncé mais la date reste encore inconnue. Les investisseurs s’impatientent et je pense que cela explique en partie pourquoi le cours n’a que peu évolué ces derniers temps. Quand la date sera annoncée, je pense que cela contribuera à rassurer légèrement les investisseurs » explique notre source.

Une version corroborée par un autre analyste de la place. « Maroc Telecom est une valeur de rendement. Le fait de ne pas avoir de date de détachement annoncée, décourage les investisseurs. Je pense que les investisseurs attendent pour pouvoir investir et bénéficier du dividende et du rendement une fois la date fixée » explique notre interlocuteur.

Sur le reste de l’année, le groupe dispose encore de certains relais de croissance malgré un environnement concurrentiel de plus en plus féroce.

Une croissance molle attendue cette année

Lors des trois premiers mois de l’année, le groupe a affiché des résultats en baisse. Le chiffre d’affaires a reculé de 4,2% à 8 914 millions de dirhams et le RNPG a lâché 7,7% à 1 474 millions de dirhams. Si cette baisse était globalement attendue, elle devrait désormais laisser place à une faible croissance.

Notre interlocuteur nous explique : « Le potentiel de croissance à moyen long terme  de l’opérateur est relativement modéré au Maroc. Le taux de pénétration est déjà très élevé, de l’ordre de 130%. De plus, il y a une concurrence qui devient de plus en plus marquée, et le régulateur (ANRT) a baissé le prix des terminaisons d’appels récemment. Cela va induire une baisse des revenus des opérateurs, dont Maroc Telecom ».

Pour l’opérateur, la Data Fixe reste un bon levier de croissance sur le reste de l’année 2021. Sur le premier trimestre déjà, Maroc Telecom enregistrait une hausse de 11,9% du chiffre d’affaires sur la Data Fixe (Internet, TV sur ADSL, ndlr). Néanmoins, Maroc Telecom qui détient la quasi-totalité des parts de marché sur ce segment, verra ses parts diminuer avec le temps. « Mais il faut savoir que Maroc Telecom détient une part de marché de 99% sur la data fixe, donc il ne peut y avoir qu’une baisse des part de marché à terme. Cela induira une baisse des revenus Fixe qui devraient être partiellement compensés par une hausse de la data. C’est un secteur porteur de croissance, mais le groupe perd des parts de marché. En consolidé, il y aura probablement une croissance de 1% ou 1,5% du chiffre d'affaires en 2021 » explique notre interlocuteur. Quant au Mobile, le chiffre d’affaires était en baisse de 16,3% au premier trimestre en raison du contexte règlementaire et de la baisse des frais des terminaisons d’appels.

Cette baisse de l’activité Mobile provient également de baisse de part de marchés sur le segment. Cependant, un recul d’une telle ampleur n’était pas forcément attendu. « La surprise lors des résultats du premier trimestre 2021 a vraiment été au niveau du Mobile, car ils ont perdu des parts de marché. La concurrence est plus intense qu’attendue de la part d’Orange et Inwi. Désormais, nous avons intégré cela dans notre modèle. Je pense que les investisseurs sont également dans l’attente des résultats semestriels pour voir comment se comportent les activités mobiles sur la période » nous explique notre source.

Des marges importantes maintenues et un RNPG en hausse en 2021

Pour lutter contre cette concurrence, Maroc Telecom pourra compter sur d’autres leviers de croissance, notamment son réseau de filiales africaines. Ces marchés sont en effet moins matures que le marché local.

L’opérateur peut également compter sur un bon niveau de marge qui devrait se maintenir cette année. Selon notre interlocuteur, « les marges de Maroc Telecom sont bonnes, il n’y a pas de sujets à ce niveau-là. Sur le premier semestre, nous n’anticipons pas de changements particuliers. L’opérateur devrait bénéficier d’un niveau de marge EBITDA autour de 55% ».

Ces dernières devraient même s’améliorer sur la seconde moitié de l’année grâce à la saisonnalité. « Il s’agit notamment d’effets positifs induits par la période estivale où les touristes et MRE achètent des puces, effectuent des appels et utilisent de la data, donc in fine la marge s’améliore durant la seconde moitié de l’année »

Après deux années successives 2019 et 2020 marquées par des éléments exceptionnels, le résultat net devrait clôturer en hausse cette année. « Avec tous ces facteurs, nous nous attendons à une stabilité du chiffre d’affaires en 2021. En revanche le RNPG devrait s’afficher en hausse à des niveaux observés en 2018. Cela est dû à la non récurrence du don au fonds Covid (1,5 milliard de dirhams, ndlr) qui a impacté le résultat net en 2020. En 2019, l’amende payée à l’ANRT avait impacté le RNPG également. Cette année, nous nous attendons donc à un retour normatif du RNPG aux niveaux de 2018 » conclut notre source.

Il est à rappeler qu'en 2021, l'opérateur pourrait revenir à des niveaux de distribution normatifs concernant le dividende. D'ailleurs, dans une note publiée début avril, CFG Bank tablait sur un yield de 5,2% en 2021.

 

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