BCP : Fonds Mohammed VI, impayés, prévisions 2021... Ce qu'en dit le top management
Voici les thématiques discutées avec le top management de la BCP lors de la conférence de presse tenue ce jeudi 25 mars pour présenter les résultats 2020 du groupe.
Le top management de la BCP a tenu une conférence de presse virtuelle, ce jeudi 25 mars, afin de présenter les résultats annuels de l’année 2020. A rappeler que malgré la bonne tenue de l’activité du groupe (résistance des dépôts, hausse du PNB,…), ses bénéfices ont chuté de 60% à cause de la forte hausse du coût du risque et du don Covid.
Mohamed Karim Mounir, le PDG de la BCP a tenu à souligner que « malgré la crise, on a enregistré un PNB en hausse, grâce notamment au bon comportement des activités marchés et de l’effet périmètre avec l’entrée des nouvelles banques récemment acquises ».
Le dividende à distribuer au titre de l’exercice 2020 n’est toujours pas connu. « Pour le moment, notre Conseil n’a pas statué sur la distribution de dividende. Mais, à l’instar de ce que nous avons fait au titre de l’année 2019, nous avons comme objectif la conciliation entre la rémunération des actionnaires et le renforcement des fondamentaux du groupe. Nous n’avons pas de soucis particulier lié à la distribution aux actionnaires, mais c’est une chose qui va être décidée par notre Conseil d’administration incessamment », a expliqué le PDG.
En ce qui concerne l’année en cours, les prévisions n’ont pas pu être formulées d’une manière claire et chiffrée par le top management du groupe, notamment par rapport l’évolution des créances en souffrance, du coût du risque et l’évolution de l’activité d’une manière générale. Cela témoigne de l’incertitude qui continue de régner à cause de la crise, malgré les prémices d’une reprise économique qui commencent à se profiler depuis quelques mois, grâce notamment à la campagne de vaccination et à la bonne année agricole qui s’annonce.
A une question concernant les prévisions d’évolution du coût du risque en 2021, le PDG de la BCP s’est contenté de souligner que « l’année 2021 est particulière. Elle reste impactée par les effets de la crise. Pour cela, nous adoptons une approche anticipative en matière de provisionnement, tout en capitalisant sur nos fondamentaux et les particularités de notre groupe ».
Pour l’évolution de l’activité, et en se basant sur les prévisions macroéconomiques, « nous croyons en une année de reprise. Pour l’évolution du PNB, nous tablons sur une bonne tenue de l’activité de marché », a-t-indiqué.
Hausse des créances en souffrance et le projet de la structure de la défaisance
En 2020, « nos créances en souffrances ont augmenté de 16%, un petit peu plus que le marché. Notre taux de créance en souffrance se situe autour de 9% », a indiqué Choukri Oimdina, Directeur général en charge du Pôle Risque Groupe.
Dans un contexte marqué par la hausse des créances en souffrance au niveau du secteur bancaire, « Nous suivons de très près le projet de la structure de défaisance avec Bank Al-Maghrib. Nous sommes associés depuis quelques mois », a annoncé Choukri Oimdina.
Et d’expliquer : « l’idée est de permettre aux banque soit de céder un portefeuille de créances en souffrance ou le titriser pour alléger un petit peu leur bilan, vu la hausse existante et prévue des créances en souffrance. Mais pour cela, il y a un certain nombre de prérequis, légaux, réglementaires ou fiscaux, qu’il faut régler avant de pouvoir concrétiser ce projet ».
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La gestion des dations en paiement chez la BCP
Le sujet des dations en paiement a été évoqué. Kamal Mokdad, DG de la BCP, a commencé par souligner que « ce sujet trouve son origine dans la volonté du groupe d’accompagner le secteur de la promotion immobilière dans un contexte particulièrement difficile ».
Et d’indiquer : « le montant des dations qu’on détient est inférieur à 9 milliards de DH. Au niveau de la BCP, dès la réalisation de ces premières dations, nous nous sommes structurés en mettant en place une filiale dédiée à la gestion et à la valorisation de ces actifs aux meilleures conditions du marché. Et puis nous avons enclenché un travail minutieux d’évaluation régulière de ces actifs pour pouvoir les expertiser, et on constate les provisions nécessaires quand on ressent le besoin ».
Plus en détails, « nous nous sommes structurés pour gérer ces actifs par nature. Nous les avons donc classé en 4 catégories distingues. La première correspond aux actifs à céder. Nous cédons annuellement entre 600 à 700 millions de DH d’actifs et jusqu’à présent nous avons constaté que ces cessions ne se sont pas traduites par une moins-value dans les comptes du groupe. La deuxième catégorie comprend la catégorie des actifs à louer. Nous avons un patrimoine qu’on valorise et qui génère pour le groupe un rendement locatif supérieur à 7% », continue-t-il.
« Nous avons une 3ème catégorie qui comprend des actifs en développement, qu’on cherche à valoriser en collaborant avec des partenaires externes, en fonction des conditions de marché », ajoute-t-il.
« La 4ème catégorie comprend des actifs qui ne sont pas classés dans les 3 premières, pour laquelle nous avons un exercice d’évaluation. Je souligne que nous avions déjà constitué en 2019 un niveau très élevé de provisions qui a permis de constater l’essentiel de la moins-value latente sur ces actifs, qui sont encore amenés à être revaloriser », a-t-indiqué.
Contribution au fonds Mohammed VI pour l’investissement
A l’occasion de cette conférence, LeBoursier a posé la question concernant la contribution de la BCP au fonds Mohammed VI pour l’investissement. Le président de la Banque a déclaré que le groupe participera fortement à ce fonds, mais il faut attendre la fin de sa structuration pour déterminer de quelle manière le soutien sera apporté.
« On participera bien évidemment au fonds Mohammed VI pour l’investissement. On attend la structuration définitive de ce fonds pour qu’on puisse y contribuer. Nous avons la volonté de participer à un ensemble de structures, dès qu’elles seront arrêtées par le gouvernement. Nous allons participer avec nos investisseurs institutionnels qui nous accompagnent dans le tour de table de la BCP », a-t-il annoncé.
De plus, d’une manière générale, « les banques continueront de contribuer à l’investissement à travers la dette bancaire. Nous agirons donc sur les deux volets d’une manière assez significative », a-t-il ajouté.
A rappeler que ce nouveau fonds a pour objectif de contribuer au financement des grands projets d'investissement et les accompagner, aux niveaux national et territorial, dans le cadre de partenariats avec le secteur privé, et de contribuer par le biais de fonds sectoriels ou thématiques, au capital de petites ou moyennes entreprises.
A la fin de la conférence, le PDG a annoncé qu’une caravane régionale de l’investissement démarrera le 20 mai prochain. « Elle sillonnera l’ensemble des régions du Maroc pour pouvoir mobiliser l’ensemble des acteurs qui participerait à la reprise économique », a-t-il expliqué.
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