Lors de la conférence de presse tenue dans l'après-midi du 2 mars, El Othmani et Aït Taleb avaient tenté de rassurer, appelé à ne pas paniquer et affirmé que la situation était maîtrisée.

Alors que la conférence de presse approchait de sa fin (49 mn environ, voir vidéo ci-dessous), Mohamed Lyoubi, directeur de l'épidémiologie au ministère de la Santé s'est approché du ministre Ait Taleb et lui a annoncé discrètement que le premier cas venait d'être décelé.

Dans la soirée, ce premier cas de contamination au Coronavirus, venu d'Italie, était officiellement déclaré. C'était le début d'une année sans précédent, marquée par une crise sanitaire d'une ampleur que les responsables gouvernementaux ne pouvaient prédire.

Un an après, plus de 483.000 cas confirmés et plus de 8.600 décès ont été enregistrés. Ce ne sont là que les chiffres officiels, le Maroc n'ayant fait qu'un peu plus de 5 millions de tests.

Mais ce bilan, même augmenté de ce qui n'a pas été détecté par le système de surveillance, est beaucoup moins catastrophique que celui de nombreux pays qui comptent des millions de cas d'infection et des centaines de milliers de décès.

Même si elles ne se doutaient pas au départ de l'ampleur de la crise à venir, les autorités ont pris une série de décisions qui ont permis de limiter les dégâts, à côté bien sûr de la vigilance de la population : fermeture des frontières, confinement général, arrêt des activités non essentielles, déconfinement avec maintien de plusieurs restrictions ...

Des mesures qui étaient nécessaires mais qui ont coûté à la population et au pays : désagréments à cause du caractère brusque des décisions, absence de visibilité, récession économique, envolée du déficit budgétaire et de l'endettement public, hausse du chômage, aggravation de la précarité et de la vulnérabilité de millions de ménages ...

Une partie des restrictions est toujours en vigueur, non sans impact sur l'économie et les citoyens. Et avec la propagation de nouveaux variants du virus dans le monde, le Maroc, qui compte déjà 24 cas confirmés du variant anglais, ferme progressivement son espace aérien et rien ne garantit qu'il ne durcira pas les mesures de prévention.

Cela dit, depuis le début de l'année 2021, l'espoir renaît avec le lancement de la campagne nationale de vaccination anti-Covid. Déjà 8 millions de doses sur les 66 millions commandées ont été reçues et 3,5 millions de personnes ont reçu leur première injection, ce qui place le Maroc parmi les pays les plus avancés en la matière.

Une année donc après le déclenchement de la crise sanitaire, le bout du tunnel commence à être visible, mais tant qu'une immunité collective n'est pas atteinte, non seulement au Maroc mais aussi dans les principaux pays partenaires, les Marocains devront tenir le coup pour au moins quelques mois encore... Le Maroc espère un retour à la normale au début de l'été. D'ici là, la société marocaine aura considérablement changé.