Le cerf de Barbarie, espèce protégée, sur le point de retrouver son milieu naturel

D’ici 2030, l’objectif est d’avoir 250 cerfs de Barbarie à l’état sauvage dans la région du Rif occidental, à raison d’environ 25 animaux réintroduits chaque année entre 2020 et 2030.

Une douzaine de cerfs de l’Atlas ont été réintroduits dans le parc national d’Ifrane.

Le cerf de Barbarie, espèce protégée, sur le point de retrouver son milieu naturel

Le 22 février 2021 à 17h40

Modifié 11 avril 2021 à 2h50

D’ici 2030, l’objectif est d’avoir 250 cerfs de Barbarie à l’état sauvage dans la région du Rif occidental, à raison d’environ 25 animaux réintroduits chaque année entre 2020 et 2030.

Il a suffi d’un tweet pour susciter l’agacement et la désapprobation des internautes. Vendredi 18 février, un utilisateur de Twitter a publié deux photos montrant deux chasseurs (dont les visages sont dissimulés par des émoticônes) en train de poser aux côtés d’un cerf de Barbarie, selon le tweet en question, alors que l’espèce est protégée au Maroc.

Contacté par Médias24, Zouhair Amhaouch, chef de la division des parcs et réserves naturelles au Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, assure qu’il s’agit d’un cerf élaphe, grand cervidé présent dans les forêts d’Afrique du Nord notamment, et non d’un cerf de Barbarie. "Le cerf de Barbarie est une espèce protégée au Maroc, c’est-à-dire interdite à la chasse et au prélèvement de milieux naturels. Toute chasse de cet animal est donc considérée comme une chasse illégale, c’est-à-dire comme du braconnage. Il s’est éteint à l’état sauvage au Maroc au XIXe siècle, très probablement à cause de la chasse d’ailleurs", explique Zouhair Amhaouch.

Il a fallu attendre la fin du XXe siècle pour voir apparaître les premières opérations de réintroduction de cette espèce dans des réserves marocaines, en semi-captivité. La première date en effet de 1989, en l’occurrence dans le Parc national de Tazekka, qui compte actuellement 90 cerfs de Barbarie. Le Parc national d’Ifrane en compte 200 et la réserve de faune d’Amlay, dans la région de Chefchaouen, une trentaine.

Relâcher les cerfs à l’état naturel progressivement

Récemment, le 17 décembre 2020, 27 cerfs de Barbarie (4 mâles, 20 femelles et 3 jeunes) ont été réintroduits dans le Rif occidental, au sein de la réserve de Bouhachem. Ils constitueront le premier noyau d’un large programme de réintroduction du cerf de Barbarie dans la nature au niveau de la région du Nord. Cette opération s’inscrit dans le cadre de la déclinaison de la stratégie Forêts du Maroc 2020-2030 au niveau de la zone d’action de la direction régionale des eaux et forêts du Rif, notamment en matière de conservation de la biodiversité et de valorisation des espaces forestiers, a fait savoir Saïd Benjira, le directeur régional des Eaux et forêts et de la lutte contre la désertification (DREFLCD) du Rif, à la MAP.

"L’objectif de cette opération est la réintroduction du cerf de Barbarie dans le Rif occidental, afin de constituer un noyau de sécurité de l’espèce et d’assurer son développement pour, in fine, piloter son relâchement dans la nature", complète Zouhair Amhaouch auprès de notre rédaction.

Les effectifs actuels permettent en effet de structurer un programme de relâchement dans la nature, à l’instar des espèces réintroduites dans le milieu naturel par le département des Eaux et Forêts, comme le mouflon à manchettes, la gazelle dorcas et l’addax. Les premiers cerfs de Barbarie concernés par ce programme de relâchement sont donc ceux de Bouhachem. Après ceux relâchés en décembre dernier, d’autres vont l’être cette année, également dans le Rif occidental, selon la méthode du "soft release": "On ouvre les clôtures de la réserve et les cerfs en sortent progressivement, à leur rythme. Tous proviennent des deux réserves du Parc national d’Ifrane et de Tazekka.

Intégrer la population locale à la protection des cerfs de Barbarie

D’ici 2030, l’objectif est d’avoir 250 cerfs de Barbarie à l’état sauvage dans la région du Rif occidental, à raison d’environ 25 animaux réintroduits chaque année entre 2020 et 2030. Pour l’heure, deux ONG marocaines se sont associées à ce programme de relâchement : l’association Nature Solutions, chargée de renforcer les programmes de suivi et de sensibilisation des chasseurs, et la Barbary Macaque Conservation in the Rif (BMCRif).

Les populations locales sont également amenées à contribuer à la surveillance de ces espèces : "Le tourisme de vision, c’est-à-dire l’observation de la faune sauvage, constitue une composante importante du programme de valorisation de la biodiversité tel que dicté par la stratégie Forêts du Maroc 2020-2030. Il est question d’impliquer les populations locales dans cette chaîne de valeur touristique. Nous avons actuellement quelques produits touristiques développés au niveau national, notamment en termes de visite et d’observation de la faune saharienne dans le Parc national de Souss Massa. L’autre objectif, c’est donc aussi de structurer des produits d’observation de la faune, tout en intégrant les populations locales dans des coopératives de services touristiques et en les formant à l’interprétation des paysages et de la nature ; d’en faire des guides d’étapes. C’est une vision sur laquelle on travaille : valoriser la faune par son observation et, pour cela, compter sur nos locaux", conclut Zouhair Amhaouch.

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