CGEM : Voici les six priorités du patronat pour 2021

Financement, informel, préférence nationale... La CGEM a présenté ses priorités pour l'année 2021 lors d'une conférence de presse organisée ce jeudi 11 février suite à la tenue de son conseil d'administration. 

CGEM : Voici les six priorités du patronat pour 2021

Le 11 février 2021 à 18h42

Modifié 10 avril 2021 à 23h19

Financement, informel, préférence nationale... La CGEM a présenté ses priorités pour l'année 2021 lors d'une conférence de presse organisée ce jeudi 11 février suite à la tenue de son conseil d'administration. 

Grâce à l'opération de vaccination contre la Covid-19, entamée dans le pays il y a quelques jours, la CGEM nourrit l'espoir d'une relance économique à partir du second semestre 2021. C'est ce que laisse entendre son président, Chakib Alj lors d'une conférence de presse organisée ce jeudi 11 février, juste après la tenue du conseil d'administration de la confédération.

"Nous restons réalistes et sommes tout à fait conscients que la reprise est tributaire de l’efficacité de la campagne de vaccination aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale. C’est cela qui déterminera la date du retour à la normale, que nous espérons courant deuxième semestre 2021", avance le patron des patrons qui a présenté les sujets importants et les priorités du patronat, en présence de l'équipe dirigeante. 

L'un des sujets phares pour la CGEM est bien évidemment le financement. "Bien que le déploiement du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement sera sans aucun doute annoncé dans les prochains jours, nous restons convaincus que son efficacité sera liée à la rapidité de déploiement des capitaux dans les secteurs qui sont prioritaires. De plus, le financement des entreprises passe aussi par le règlement du problème structurel des délais de paiement, pour lequel nous attendons l’opérationnalisation des modifications réglementaires annoncées début 2020", avance Chakib Alj. 

Le patronat demande une task force dédiée à l'informel 

L'informel est aussi l'un des sujets importants qui ont été évoqués lors de ce point de presse. Si la pandémie a permis au cours de ces derniers mois de prendre conscience de l’ampleur de l’informel dans notre économie, le drame survenu à Tanger il y a quelques jours a quant à lui fait la démonstration du danger que ce fléau peut représenter pour les Marocains.

Se pose alors la question de savoir s'il y a des actions concrètes pour faire face à ce phénomène qui n'a que trop duré. Pour la CGEM, qui rappelle que le poids de l'informel dans l'économie s'est aggravé entre 2018 et 2020, certaines actions ont été menées comme la pénalisation des fausses factures et l’effort déployé par l'Administration des Douanes pour stopper l’entrée illégale de marchandises aux postes-frontières de Sebta, de Melilla et de Guergarate.

Mais la CGEM fait de l'informel une de ses priorités pour 2021 pour "pour intégrer de façon assumée le petit informel et éradiquer le grand informel". 

Pour le petit informel, le patronat estime que son intégration passe par l'élargissement de la couverture sociale et par l'inclusion financière : 

○ Déploiement du Mobile Payment

○ Refonte du statut de la microfinance pour en faire un levier plus fort d'inclusion

○ Développement des outils de financement des TPE et des Particuliers

○ Dématérialisation des paiements

○ Renforcement de l'éducation financière

L'éradication du grand informel passe, elle, par :

• L'éradication de la rente (identifier et supprimer les sources de rente)

• Le renforcement de l’action douanière au niveau des frontières (contrebande)

• La lutte contre la corruption (dématérialisation des échanges avec l’administration)

• La pénalisation des fausses factures

• L'accompagnement dans l'intégration des UPI (unité de production informelle) dans l'économie formelle (cadre réglementaire spécifique et incitatif pour les UPI (appui à l'accès au marché et renforcement des capacités). 

"Seule une volonté politique forte peut donner des résultats concrets et nous sommes disposés à consacrer une task force dédiée pour travailler avec l’Etat sur ce sujet hautement important pour l’équilibre socio-économique de notre pays", avance le président de la CGEM qui rappelle tout le travail accompli dans le cadre de la plateforme CGEM-Gouvernement.

"Un travail a été entamé depuis le dernier trimestre 2020, sur plusieurs chantiers qui amélioreraient notre environnement des affaires. Nous avons pu réaliser des avancées de taille en un temps record, à savoir, la quasi-finalisation de la charte de l'investissement, un alignement sur la définition de la TPME, l’assouplissement des conditions d’octroi de l’IPE. La plateforme CGEM-Gouvernement se réunira prochainement pour acter ces avancées", confie-t-il. 

Les six priorités de la CGEM pour 2021

Globalement, le patronat a défini 6 priorités pour cette année 2021 :

1- Appuyer l’entreprise par l’opérationnalisation de la stratégie de renforcement des fonds propres (Fonds Mohammed VI);

2- Améliorer l’accès aux coûts des facteurs de production de l’entreprise;

3- Opérer un choc de simplification en faveur du développement économique;

4- Promouvoir le Made In Morocco et le soutenir par la préférence nationale;

5- Favoriser l’emploi et la reconversion pour une meilleure employabilité;

6- Engagement national pour intégrer le petit informel et éradiquer le grand informel.

En ce qui concerne la première priorité relative à l'appui aux entreprises par la reconstitution des fonds propres grâce au déploiement du fonds généraliste, des fonds sectoriels et des fonds à prêts participatifs qui ont été annoncés, le vice-président général de la CGEM avance que "les décrets sont en cours d'approbation". "On sait que ça va être déployé dans les jours qui viennent. En tous les cas on l'espère", dit-il tout en attirant l'attention des pouvoirs publics sur les risques d'un retard de lancement de cet outil de financement tant attendu par les entreprises.

"Si ça prend trop de temps, ça viendra trop tard parce que les entreprises ne seront plus là pour qu'on les sauve", avance-t-il. "Il y a un autre principe sur lequel on attire l'attention. Si ces fonds sont dédiés uniquement à l'investissement ça ne servira qu'à une petite partie des entreprises parce que beaucoup d'entreprises ont besoin de fonds propre ou de quasi fonds propre pour le fonctionnement, parce que les entreprises qui investissent aujourd'hui il y en a moins qu'avant, du moins pendant cette phase. Et donc il faut aussi aider les entreprises dans leurs coûts de fonctionnement", ajoute Mehdi Tazi.

Seules 1.225 entreprises ont eu accès aux contrats spéciaux de formation

Pour la deuxième priorité relative à l'amélioration de l’accès aux coûts des facteurs de production de l’entreprise, la CGEM a identifié six secteurs où des actions doivent être menées.

"Nous avons décliné six paquets à savoir l'énergie, la logistique, la formation, l'emploi, le foncier et l'innovation. Pour prendre un exemple sur le sujet de l'énergie, l'accélération de l'adoption de la loi sur l'autoproduction et l'ouverture de la moyenne tension par la loi 13 09 est un sujet important qui doit venir rapidement", explique Mehdi Tazi. 

"La réforme de la formation continue est un sujet important. Trop peu de fonds dédiés à la formation continue sont utilisés par les entreprises. Dans la situation actuelle, la formation continue est un moyen de retrouver de l'emploi par la reconversion des salariés. C'est un sujet qui doit être une priorité", ajoute-t-il. 

A ce sujet, le président révèle des chiffres qui en disent long sur la sous-utilisation des fonds pour la formation continue. Financée exclusivement par les entreprises du secteur privé à travers la Taxe sur la Formation Professionnelle (TFP), seules 1.225 entreprises ont eu accès aux contrats spéciaux de formation parmi environ 190.000, correspondant à 47 MDH de remboursement pour 800 MDH de budget annuel. Le cumul des fonds non utilisés a atteint la somme de 2 milliards de dirhams.

"Nous militons pour que la formation continue soit plus simple et accessible aux entreprises et qu’elle profite au plus grand nombre de TPME. C’est dans cette optique que nous avons commencé par opérer un changement au niveau de la gouvernance de l’OdB", déclare Chakib Alj. 

Plus d'actions pour la promotion du made in Morocco 

Sur la quatrième priorité qui est la promotion du Made In Morocco et le soutien par la préférence nationale, le vice-président général de la CGEM explique qu'il y a eu des avancées sur le sujet, mais "nous souhaitons le voir déployé plus rapidement par exemple en intégrant les entreprises publiques dans le décret d'application relatif aux marchés publics et à la préférence nationale et en intégrant les fournitures dans ces marchés". 

La CGEM espère aussi voir aboutir un certain nombre de mesures, comme la création et la promotion d’un label « Made In Morocco » qui permet de faciliter la reconnaissance des produits marocains à fort contenu local ou encore l'allocation budgétaire aux achats locaux ou régionaux dans toutes les communes marocaines d'au moins 25% des budgets des achats pour les entreprises labellisées. 

Le patronat défend aussi l'idée d'une TVA différenciée et avantageuse pour les entreprises labellisées. 

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