Un an après l’apparition du Covid-19, la situation sanitaire diffère beaucoup en fonction des pays qui ont chacun apporté une réponse différente, que le Think tank a classée par ordre d’efficacité.

Sollicité pour mesurer sa fiabilité, le docteur Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en politiques et systèmes de santé et vice-président de la Fédération Nationale de la Santé (FNS) n’a pas jugé totalement fiable ce classement même s’il ouvre des pistes intéressantes pour l’avenir.

Une analyse basée sur l’examen de 6 critères

Se basant sur 3 indicateurs liés à la pandémie (cas confirmés, décès, dispositif de dépistage) et 3 au type de pays étudié (système politique autoritaire, démocratique ou hybride, nombre d’habitants, niveau de développement), l’institut Lowy a comparé la réponse sanitaire de 98 pays contre le virus.

Après enquête, un score compris entre 0 et 100 a été attribué à chacun des pays étudiés. Ceux qui ont reçu une note proche de 100 a été considéré comme étant le plus efficace en termes de lutte contre le coronavirus.

Le Maroc devant la France mais très loin derrière la Tunisie et le Rwanda

Selon ses rédacteurs, la Nouvelle-Zélande (94,4 points), le Vietnam (90,8) et Taïwan (86,4) trustent les 3 premières places du classement tandis que le Maroc (37,1) pointe au 68^me rang mondial.

Précisons que les 99 autres pays de la planète, à l’instar du voisin algérien, n’ont pas pu faire partie de l'étude en raison d'un manque de publication de données fiables sur les tests pratiqués chez eux.

Si le Royaume devance la France (34,9) et l’Espagne (31,2) qui occupent les 73^ème et 78^ème places, il reste cependant loin de la Tunisie (66,7) classée 21^ème au niveau mondial et encore plus du Rwanda qui est 1^er en Afrique et 6^ème du classement général.

Qui a le mieux ou le plus mal géré la pandémie ?

Hormis les trois pays cités précédemment qui ont le mieux contrôlé l’évolution de la pandémie, Chypre, le Rwanda, l'Islande, l'Australie, la Lettonie et le Sri Lanka figurent parmi les dix premiers pays de la planète qui ont apporté les meilleures réponses à cette crise internationale.

Du côté des pires élèves du classement, le Brésil qui est situé à la 98^ème place est le dernier de la liste, précédé de près par le Mexique, la Colombie, l'Iran et les États-Unis (94^ème). Par ailleurs, tout comme l’Algérie, la Chine ne fait pas partie du classement à cause du manque de données publiées sur les tests.

Une étude parcellaire pas complètement fiable

Après avoir parcouru le classement et sa méthodologie, le docteur Tayeb Hamdi nous a déclaré que, selon lui, le vrai objectif de ce travail n’était pas de montrer l’efficacité des systèmes de réponse des pays, mais de l’impact des trois facteurs retenus (nombre de cas confirmés, de décès et type de dépistage).

« Sachant que les chiffres publiés par chaque pays sont très disparates, cette étude n’a pas pu concerner les pays de toute la planète, d’autant plus que certains sont douteux, voire fantaisistes.

« Ce n’est pas le cas du Maroc, classé 2^ème en Afrique pour le nombre de tests pratiqués et 32^ème au niveau mondial. Ce qui veut dire qu’il est très performant et que sa 68^ème place dans cet indice n’est pas totalement justifiée car l’étude est une première mondiale et donc forcément trop parcellaire.

Un classement qui devra être enrichi à l’avenir pour devenir une vraie référence

« En fait, même si elle a une indéniable importance et que les chercheurs doivent toujours commencer quelque part, il y aura certainement dans un avenir proche d’autres études qui devront la compléter.

« En effet, les chiffres des décès ne sont pas totalement fiables car certains pays ne comptabilisent pas tous les décès liés au Covid-19. De plus, il manque encore trop d’indicateurs à prendre en considération qui s’ajouteront à l’avenir pour juger de la vraie performance de la gestion de la pandémie.

« Au final, c’est donc une étude utile pour les chercheurs, comme moi, mais qui ne permettra pas encore de juger véritablement ceux qui ont bien ou mal géré cette crise sanitaire », conclut Dr. Hamdi. Pour lui, elle ne fait que donner une idée de la crise sanitaire en termes de mortalité et de nouveaux cas.