La rémunération des dépôts à terme en forte chute
Les taux d'intérêt des dépôts à terme à 12 mois n'en finissent pas de baisser et se situent en moyenne à 2,48% en octobre. Pour les petits déposants, les taux démarrent à un peu plus de 2%, ce qui, une fois l'impôt payé, ne laisse qu'un petit rendement de moins de 1,5%.
Le taux moyen pondéré des dépôts à terme (DAT) sur 12 mois a franchi la barre de 3% à la baisse à partir de juillet dernier en passant de 3,05% en juin 2020 à 2,48% en octobre, d’après les données diffusées par Bank Al-Maghrib.
Le taux moyen des DAT a ainsi reculé de 57 points de base en l’espace de 4 mois (Voir tableau ci-dessous). Cette baisse s’explique principalement par la baisse du taux directeur de BankAl-Maghrib, vu que la rémunération des DAT doit rester corrélée à l’évolution du taux directeur même si elle est librement fixée par les banques.
Abdellatif Jouahri, wali de BAM, le répète souvent, les taux créditeurs sont les premiers à subir l'impact d'une baisse du taux directeur, contrairement aux taux débiteurs qui mettent du temps à s'aligner.
Evolution des taux des dépôts à terme
Source : Bank Al-Maghrib.
A rappeler que le taux directeur a connu deux baisses au cours de cette année. La première a porté sur une réduction de 25 points en mars et la deuxième de 50 points de base en juin dernier pour s’établir à 1,5%. Une nouvelle baisse est anticipée par le marché d’ici la fin de 2020. Cela laisse présager que le taux moyen des DAT pourrait poursuivre sa baisse pour s’établir à un niveau proche de 2%.
A noter que ce taux de DAT est une moyenne pondérée par les dépôts. Son calcul englobe des niveaux de rémunération différents qui dépendent de l’importance du montant déposé. Il tient compte aussi des dépôts assortis des taux appliqués avant le commencement de la tendance baissière.
Au niveau du réseau bancaire, on informe que les taux démarrent à partir de 2% et quelques pour les petits déposants. Ainsi, ces derniers voient leur rémunération baisser davantage tout en subissant une retenue à la source fiscale de 30%. En supposant qu’ils touchent une rémunération légèrement supérieure à 2%, après le paiement de la taxe de 30%, ils auront une rémunération nette de 1,5% dans le meilleur des cas. A peine de quoi couvrir l'épargne contre l'inflation (1% prévu en 2021). Le contexte est clairement plus favorable à l'investissement qu'aux placements bancaires.
Rien qu'en bourse, l’investissement génère un rendement moyen oscillant entre 3 et 4%, avec une fiscalité plus avantageuse (15% pour les particuliers). Certes, l’investissement en bourse reste risqué, spécialement dans le contexte actuel, mais il y a des valeurs qui se démarquent et qui arrivent à s’en sortir.
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C’est pour que les DAT perdent de leur attrait. Le cash qui circule en dehors du système bancaire continu d’augmenter. La circulation fiduciaire a atteint 302,66 milliards de DH, en hausse de 52 milliards de DH ou 21% depuis la même période de l’année précédente, d’après les dernières statistiques monétaires de Bank Al-Maghrib, arrêtées à fin septembre 2020. En face, l'encours des dépôts à terme a baissé de 11% ou de 17 milliards de DH, pour s'établir à 134 milliards.
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