PME : l’ouverture de capital ou la fusion comme moyens de survie en période de crise
Karim Benomar, Senior Consultant chez Actoria Maroc, nous parle de la nécessité pour les PME de se faire accompagner en période de crise. D’après lui, l’ouverture de capital ou une opération de fusion peuvent être des moyens de survie et de relance de l’activité.
Le cabinet Actoria Maroc, filiale du groupe Actoria International, est spécialiste des opérations de fusion, acquisition, transmission d’entreprises et levées de fonds pour les PME. Il existe au Maroc depuis 2 ans.
Le cabinet vient de déposer sa demande d'agrément auprès de Casa Finance City. Contacté par LeBoursier, Karim Benomar, Senior Consultant chez Actoria Maroc, nous explique que : « la demande de l’agrément de CFC rentre dans le cadre du développement du cabinet. Avec cet agrément, on va bénéficier de la reconnaissance internationale de CFC afin de renforcer notre notoriété. Cet agrément nous permettra également de profiter de plusieurs avantages qu’offre CFC notamment en termes d’imposition et de facilités de transfert de fonds ».
Le cabinet Actoria a accompagné une vingtaine de PME au Maroc, tous secteurs confondus. Selon Karim Benomar, « le Maroc a été un choix stratégique pour une pénétration d’abord sur le marché nord-africain et, aussi, pour faire une expansion en Afrique. Le Maroc présentait le potentiel le plus intéressant pour le démarrage de l’activité en Afrique. Il est avancé en matière de corporate finance ».
L’activité du cabinet au Maroc est en croissance. Mais, elle a connu un plateau durant la période du confinement qui s’est traduit par un recul de la demande. « C’est un peu paradoxale », commente notre interlocuteur qui ajoute : « on pensait qu’il allait y avoir plus de sollicitation de la part des entreprises à la recherche du conseil en cette période de crise. Mais on a remarqué que la demande a baissé ».
« Beaucoup de patrons ont passé les 3 premiers mois de la crise à se battre pour assurer la survie de leurs entreprises. Pendant le mois d’août, ils étaient en phase de réflexion et de congé en même temps. Depuis septembre, les affaires commencent à bouger. Les dirigeants savent qu’il faut trouver une solution face aux difficultés qu’ils endurent. Ils doivent soit trouver les moyens pour se réorienter vers une autre activité et, dans ce cas, ils doivent céder leur entreprise, soit ils doivent chercher les capitaux pour renflouer l’entreprise pour qu’elle puisse redémarrer », explique notre interlocuteur.
A présent, une reprise de l’activité du conseil financier et stratégique est observée. « A partir de ce mois d'octobre, on s’attend à avoir plus de demandes pour les opérations de cessions d’entreprises. De l’autre côté, il y a les acquéreurs qui cherchent les bonnes affaires à réaliser en cette période », nous indique-t-il.
Trouver le moment opportun pour décider du sort de l’entreprise
Dans ce contexte de crise, les décisions à prendre diffèrent d’une société à l’autre. « Les entreprises qui ont une trésorerie importante pourraient amortir le choc de la crise et retrouver le rythme d'une activité normal une fois que cette crise sanitaire sera passée, mais malheureusement, personne ne sait quand est-ce qu’elle va s’estomper. C’est difficile de dresser des Business plans sans vraiment savoir combien la crise sanitaire va encore durer », explique notre interlocuteur.
Et de continuer : « La situation économique va se durcir. Les dirigeants vont devoir être agiles pour pouvoir prendre des décisions difficiles. Ouvrir son capital à des investisseurs ou fusionner avec des entreprises qui offrent une complémentarité, vont certainement être les seuls moyens pour ces PME afin de survivre ».
« Ces décisions restent, psychologiquement, difficiles à prendre. Elles demandent de la réflexion et du temps. Or, le temps est un élément essentiel pour les dirigeants. On attend trop longtemps pour prendre ces décisions, et très souvent, on les prend trop tard et on se trouve obligés de prendre des décisions ‘’chirurgicales’’. Les chefs d’entreprises qui attendent trop longtemps risquent de vendre à perte. C’est assez facile de vendre une société qui marche bien. Cela devient plus difficile de la vendre quand elle connait une forte baisse de son chiffre d’affaires et de son résultat. Le dirigeant doit être capable de trouver le moment opportun pour prendre ce genre de décisions. Il doit être apte à analyser la situation globale et à se projeter dans le futur », ajoute-t-il.
Demander de l’aide n’est pas une défaite
Le conseil financier et stratégique est monnaie courante partout dans le monde. Au Maroc, il y a encore une certaine résistance observée chez les dirigeants des PME. « Dans notre culture marocaine, se faire accompagner n’est pas une chose naturelle dans l’esprit des dirigeants des PME. Ils essaient toujours de tout faire par eux-mêmes. Et souvent, ils n’ont pas les compétences nécessaires pour tout faire par eux-mêmes. Il est difficile d’être spécialiste dans plusieurs domaines et, en même temps, on n’ose pas aller chercher la compétence nécessaire pour résoudre un problème quelconque ».
« L’accompagnement est un élément important pour les dirigeants des PME quand ils ont besoin de trouver des solutions à leur problèmes », conclut-il.
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