Trafic d'alcool : Le parrain incarcéré risque un milliard de DH d’amendes douanières
Après les dernières saisies d’alcool illicite réalisées par la DGSN qui a porté le total de bouteilles confisquées à 1,1 millions, une source bien informée nous révèle qu’une seule personne est derrière ce trafic actif sur tout le territoire national. Selon notre interlocuteur, Saïd Boukenouf, qui a été incarcéré mardi 8 septembre à la prison Oukacha de Casablanca, risque non seulement plusieurs peines de prison mais également de fortes amendes de la part de l’administration des douanes dont le montant pourrait atteindre 1 milliard de DH.

Trafic d'alcool : Le parrain incarcéré risque un milliard de DH d’amendes douanières
Après les dernières saisies d’alcool illicite réalisées par la DGSN qui a porté le total de bouteilles confisquées à 1,1 millions, une source bien informée nous révèle qu’une seule personne est derrière ce trafic actif sur tout le territoire national. Selon notre interlocuteur, Saïd Boukenouf, qui a été incarcéré mardi 8 septembre à la prison Oukacha de Casablanca, risque non seulement plusieurs peines de prison mais également de fortes amendes de la part de l’administration des douanes dont le montant pourrait atteindre 1 milliard de DH.
Dans le cadre du renforcement de ses contrôles dans les établissements de consommation d'alcool censés limiter la propagation de la pandémie, la DGSN a pu découvrir qu’une part importante de ces lieux (restaurants, hôtels, bars, épiceries …) étaient dans l'illégalité et se fournissaient en alcool illicite auprès d'un réseau criminel chapeauté par un seul et même homme.
Un seul homme derrière le 1,1 million de bouteilles d’alcool saisies
En moins d’une semaine, ses enquêteurs ont, en effet, saisi dans plusieurs villes du Maroc, d’énormes quantités de bouteilles d’alcool non déclarées à la douane dont 1 million à Had Soualem, Casablanca, Khouribga, Oued Zem et Béni Mellal et 74.000 à Fès.
Sollicitée par Medias24, une source bien informée, requérant l'anonymat, nous révèle que toutes les saisies et investigations ont pointé la responsabilité d’un seul suspect, désigné comme propriétaire d’une chaîne complète de vente et de distribution d'alcool.
De multiples chefs d’accusation à la clé
« Cet individu est soupçonné d'être à la tête d’un réseau qui s’activait sur tout le territoire national pour écouler d’énormes quantités d’alcool soit non-déclaré (fisc et douanes) soit pire encore impropre à la consommation.
« Pour résumer, ce réseau était spécialisé dans la distribution d'alcool frelaté, périmé, de contrebande, vendu en partie avec de faux timbres fiscaux de la douane, ainsi que d'autres infractions relatives au dosage avec par exemple une importation avec des faux chiffres d’alcool ….
« Sachant qu’il appuyait ses activités illégales sur un circuit tout à fait légal avec des points de vente (débits, épiceries...) et même de consommation d’alcool (bars, restaurants...) où étaient intégrés des produits prohibés, il a donc accumulé une quantité impressionnante d'infractions à la loi.
Le prévenu, jamais condamné auparavant, a été incarcéré à Oukacha
« Après les récentes perquisitions et arrestations liées à cette affaire, cette tête de réseau a été déférée mardi 8 septembre devant le parquet par une équipe de la Brigade nationale de la police judiciaire.
« A l’issue de l’audience, le substitut du procureur a prononcé un mandat de dépôt à son encontre.
« Sachant que le prévenu n'avait jamais fait l'objet d'aucune condamnation précédente ou même d’arrestation, Saïd Boukenouf a donc été incarcéré pour la première fois de son existence.
Un ancien chauffeur routier qui s’est transformé en caïd national du trafic d’alcool
« Selon les premiers résultats des recherches et auditions policières, il s’agit d’un ancien transporteur routier qui connaît parfaitement bien les rouages, logistiques et administratifs, de la distribution aussi bien au niveau national qu’international.
« Ainsi, de simple chauffeur au départ qui travaillait pour des patrons, il s’est rapidement imposé dans ce milieu en se constituant un excellent réseau d’associés avec d’anciens clients qu'il livrait au départ en diverses marchandiqes et qui sont devenus ses partenaires. .
« S’il a pu s'associer avec ses anciens clients, c'est parce qu'il arrivait toujours à résoudre leurs problèmes de livraison y compris en leur prêtant de l'argent pour régler d’éventuels impayés à leurs fournisseurs.
« Au fur et à mesure, il s’est donc constitué une couverture irréprochable vis à vis des autorités pour importer et revendre sur le circuit légal des produits illicites comme par exemple ceux issus de la contrebande.
Des peines de prison assorties d’une amende douanière astronomique
« Au regard des faits qui lui sont reprochés, il n’'échappera pas à plusieurs peines de prison mais il est plus que probable qu'il devra, en sus, régler une amende record à l'administration des douanes qui en matière de contrebande établit leur montant en multipliant par 5 la valeur des produits saisis.
« Sachant que la DGSN a déjà saisi, et ce n'est qu'un début, près de 1,1 million de bouteilles d’alcool illégal et que le prévenu a brassé illégalement des centaines de millions de dirhams, il doit s'attendre à régler aux services douaniers une facture d’au moins 1 milliard de dirhams », conclut notre source qui ajoute qu'au regard des preuves accumulées, le procès de ce caïd du trafic de l’alcool inedit au Maroc ne devrait pas s’éterniser.
Au final, la crise sanitaire a permis de montrer que de simples contrôles de routine de la DGSN auprès d’établissements trop gourmands, notamment certains restaurants qui se sont transformés illégalement en bar voire en discothèque, pouvaient révéler des secrets bien gardés par des gens qui se croyaient intouchables …