Tourisme: Un bilan estival catastrophique hormis quelques exceptions

Au lendemain de la fin de la saison touristique plombée par la situation sanitaire et la fermeture des frontières, le bilan s’annonce plutôt catastrophique hormis pour quelques stations balnéaires. En dehors du président du CRT de l’Oriental qui se dit satisfait, ses confrères des régions de Marrakech, Agadir et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima parlent d’un taux moyen d'occupation hôtelier très bas.

Tourisme: Un bilan estival catastrophique hormis quelques exceptions

Le 31 août 2020 à 16h03

Modifié 10 avril 2021 à 22h51

Au lendemain de la fin de la saison touristique plombée par la situation sanitaire et la fermeture des frontières, le bilan s’annonce plutôt catastrophique hormis pour quelques stations balnéaires. En dehors du président du CRT de l’Oriental qui se dit satisfait, ses confrères des régions de Marrakech, Agadir et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima parlent d’un taux moyen d'occupation hôtelier très bas.

En attendant d’avoir les chiffres définitifs des nuitées hôtelières, réalisés pendant l'été et qui seront publiés dans les prochaines semaines, Médias24 a interrogé les présidents des 4 plus importants CRT (Conseils régionaux du tourisme) du Maroc sur leur bilan estival qui s'avère catastrophique à l'exception de la station Saïdia et de l'axe M'diq-Fnideq. 

Marrakech, pire bilan estival du Maroc

D’ordinaire classée 1ère destination touristique du pays, Marrakech a été, selon le président de son CRT Hamid Bentahar, la plus touchée par la crise durant l’été et devrait afficher le pire bilan national.

« Durant les deux mois écoulés, la situation a été très difficile à Marrakech avec la majorité des professionnels qui ont beaucoup souffert et une ville qui a connu très peu d'activités.

« En effet, sachant que la plupart des hôtels sont restés fermés, ceux qui ont ouvert leurs portes ont connu un taux d'occupation de moins de 5% et pour les plus performants, de 20%.

« Ainsi, le secteur hôtelier a connu une paralysie totale et Marrakech est sans aucun doute la ville qui a été la plus touchée par la crise actuelle.

« En fait, tant que la pandémie est parmi nous, je pense qu’il n'y aura pas de rebond même si la bonne nouvelle est que les clients marocains et étrangers ont toujours envie de voyager.

« Pour l'instant, la priorité est de gérer la situation sanitaire car nos partenaires étrangers nous sollicitent constamment pour avoir des informations sur la réouverture des frontières », explique Bentahar.

« Au moins deux ans avant un éventuel retour à la normale »

Tout aussi pessimiste, le président du CRT d’Agadir, Rachid Dahmaz nous déclare que le bilan estival a été plus que moyen et que l’avenir ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices.

“Comme partout ailleurs au Maroc, une minorité d'hôtels de la ville sont restés ouverts avec une dizaine opérationnels sur les 53 hôtels que compte Agadir.

« Idem à la station balnéaire de Taghazout qui a plutôt bien marché mais avec seulement trois hôtels ouverts. Ainsi, le Rio, le Sunhouse et le Hyatt ont réalisé des taux d'occupation de 70% tandis que le White a affiché un mauvais résultat.

« Au final, le bilan n’a absolument rien à voir avec celui de l'année dernière. En effet, à cause de la psychose du virus, les gens ont eu peur d'être reconfinés à nouveau du fait d’un nouveau rétropédalage du gouvernement. Tout cela a fait que les gens ont été découragés de voyager.

« De plus, la désaffection s’explique aussi par l'obligation de disposer d'une attestation de déplacement et par la réduction des vols domestiques pour Agadir qui n’ont rien arrangé.

« Si l'on doit encore attendre d'avoir les chiffres définitifs de la fréquentation, le taux moyen de remplissage a été de 20% avec environ 8.000 clients pour les 43.000 lits existants.

« Le pire est sans aucun doute le manque de visibilité car même en cas de réouverture rapide les frontières, la psychose restera présente et on ne retrouvera pas les chiffres de 2019 de sitôt.

« Selon moi, si la pandémie est vaincue à la fin de l’année courante, le balnéaire fonctionnera en 2021 mais pour ce qui est du tourisme culturel, il faudra attendre 2022 », conclut le président en ajoutant que de nombreux hôtels risquent de fermer définitivement leurs portes, faute de trésorerie.

« Un été sous haute tension »

Interrogée à son tour, la présidente du CRT de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, Rkia Alaoui, parle d'un été sous haute tension.

« Avec la fermeture de la ville de Tanger, les répercussions ont été désastreuses.

« Si je ne suis pas en mesure d'annoncer les chiffres de la fréquentation qui ne seront connus que dans quelques jours, la fermeture de la majorité des hôtels aura un impact très négatif sur le secteur.

« Si trois ou quatre hôtels de la région de Tamuda Bay se sont plutôt bien débrouillés en termes de fréquentation, la ville de Tétouan fermée enregistrera sans doute de très mauvais résultats.

« En tant que Présidente du CRT, la forte fréquentation de quelques hôtels n'est pas significative par rapport à la globalité des établissements et on ne peut donc pas conclure que le Nord a bien fonctionné.

« Entre le manque de visibilité, les contraintes de fermeture à 23 heures pour les restaurants, la situation a été dramatique socialement, économiquement et touristiquement », estime Alaoui.

L’axe Mdiq-Findeq bondé

Se voulant moins négative que la présidente de sa région, la directrice des ventes de l'hôtel Banyan Tree, Jalila El Ofir, est très satisfaite de la forte fréquentation réalisée par son établissement.

« Comparée à d'autres villes du Maroc, la côte méditerranéenne était bondée et au niveau de notre hôtel, les clients étaient au rendez-vous avec un taux de remplissage supérieur à 70 %.

“Au regard de notre positionnement haute gamme, nous avons bénéficié de l’arrivée de nombreux clients qui ont l'habitude de voyager en Italie, en France ou en Espagne sans compter notre clientèle habituelle qui reviendra sans doute l'an prochain », conclut la directrice pour qui, les hôtels de luxe de l’axe Mdiq-Findeq ont réalisé une très belle saison estivale.

“Au regard de notre positionnement et de notre localisation, c'était une belle alternative pour les hôtels de luxe qui ont fait une belle saison » explique la directrice en ajoutant que cette fréquentation portera ses fruits pour l’année prochaine.

Carton plein pour la station balnéaire de Saïdia

Concernant la région de l'Oriental, son président Youssef Zaki se dit lui aussi plutôt satisfait par rapport à la situation qui a prévalu dans les autres régions du Maroc.

« Nous avons connu un taux de remplissage qui est arrivé jusqu'à 90 % dans la station balnéaire de Saïdia ainsi qu’à celle de Marchica qui se trouve à Nador.

« Notre réussite s'explique par le fait que nous avons bien travaillé pour promouvoir la région avec des prix attractifs, une grande campagne sur les réseaux sociaux, à la télévision et dans les radios.

« D’ailleurs, il est fort probable que les recettes de cet été seront supérieurs à celle de l'année dernière dans les trois hôtels Melia Beach, Oasis et Be Live sur les 6 que compte Saïdia », conclut Zaki en précisant cependant que son propre hôtel, situé à Berkane n'a reçu aucun client alors que cette ville se trouve à seulement  20 kilomètres de la station de Saïdia.

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