Covid. Où et dans quelles conditions se faire dépister à Casablanca ?

Tout le monde ou presque est dans le flou quant aux conditions et aux procédures de dépistage à Casablanca. Voici un petit éclairage sur qui doit se faire dépister, où, comment et pourquoi.

Covid. Où et dans quelles conditions se faire dépister à Casablanca ?

Le 16 août 2020 à 9h13

Modifié 10 avril 2021 à 22h50

Tout le monde ou presque est dans le flou quant aux conditions et aux procédures de dépistage à Casablanca. Voici un petit éclairage sur qui doit se faire dépister, où, comment et pourquoi.

Les motifs de dépistage relèvent généralement de trois situations :

-un voyage à l’étranger dans un pays réclamant un test PCR,

-l’apparition de symptômes répondant à la définition des cas possibles précisée par les circulaires ministérielles (fièvre, toux, perte de goût et/ou d'odorat, etc.)

-ou la recherche de cas contacts autour des cas confirmés.

>Ceux désirant se rendre à l’étranger doivent se rendre dans les centres de dépistage autorisés par la circulaire ministérielle à effectuer les tests :

-CHU Ibn Rochd,

-l’Institut Pasteur,

-l’hôpital Cheikh Khalifa

-ainsi que quatre laboratoires privés (Dans ce cas-là, le test n’est pas pris en charge par l’État et son prix est fixé à 500 DH):

*Laboratoire d’analyses médicales de Derb Sultan au 425 Bd Mohammed VI,

*Laboratoire G Lab au 93 Bd Anoual

*Laboratoire Biolam au 318 rue Mustapha El Maani.

*Laboratoire International d’Analyse Biologique au Bd Abdelmoumen, rue Arrachati.

Les laboratoires privés doivent respecter le cahier des charges sur la base duquel l'autorisation leur a été délivrée par le ministère de la Santé (fac-similé ci-dessous).

>Si des symptômes apparaissent, les concernés doivent se rendre dans l’hôpital couvrant leur zone de résidence qui, après examen et diagnostic du médecin, effectuera s’il s’agit d’un cas possible le prélèvement qui sera acheminé à l’un des trois laboratoires officiellement agréés (le CHU Ibn Rochd, l’Institut Pasteur et l’hôpital Cheikh Khalifa).

Dans ce cas, le test est pris en charge par l’État et les résultats seront en principe communiqués sous 24h. Si le résultat est positif, la personne est contactée afin d’être hospitalisés, éventuellement à domicile si les conditions le permettent.

Sera alors organisé le dépistage obligatoire des cas contacts c'est-à-dire de l'entourage familial, amical, professionnel... Cette hospitalisation dure une dizaine de jours si le cas ne s’aggrave pas. Si le cas s’avère sévère ou critique, il sera pris en charge en réanimation ou en soins intensifs, au CHU Ibn Rochd — qui possède la plus grande capacité d’accueil en lits de réanimation de la région casablancaise — ou à l’Hôpital Moulay Youssef.

>Si vous souhaitez vous faire dépister volontairement:

-de nombreux dépistages sont effectués par les entreprises en coordination avec la CGEM et la délégation régionale de la Santé publique, à la Foire de Casablanca ou dans les lieux de travail.
Des entreprises recourent également à des dépistages de leur personnel auprès de l'hôpital Cheikh Khalifa.

-si vous souhaitez vous faire dépister à titre individuel, il faudra débourser le montant du test, et se présenter soit dans l'un des quatre laboratoires agréés, soit à l'hôpital Cheikh Khalifa.

Sous le soleil de Cheikh Khalifa

L’hôpital privé Cheikh Khalifa Ben Zayed de Casablanca accueille chaque jour environ 1.500 personnes dans le cadre du dépistage du Covid-19. Un regard sur un exemple de dépistage, sous le soleil du mois d’Août.

Tout s’organise à l’entrée. Avant de pénétrer dans l’enceinte de l’hôpital, on peut observer quelques minibus de transport de personnel stationnés ici et là, reconnaissables à leur taille moyenne et leur couleur blanche.

Une fois à l’intérieur, on remarque une grande structure où, étrangement, tout le monde s’affaire malgré la torpeur étouffante. A notre gauche, un immense chapiteau à deux mats, où peuvent patienter au minimum 500 personnes, est gardé par deux infirmières et un agent de sécurité. Protégés par l’ombre, des gens de tous âges, à la voute courbée par les heures qui défilent, attendent. Par moment, on entend au loin crier un numéro.

Immédiatement à notre droite, s’élève une sorte de patio de fortune composé d’environ une quinzaine de boxes blancs où sont effectués les prélèvements. Au milieu de la cour formée par les boxes, un petit chapiteau se dresse où médecins, infirmiers et agents de sécurité règlementent les passages. Des files indiennes se forment à l’entrée de chaque box et les gens s’y succèdent dans une mécanique (presque) parfaite.

Autour de ce patio, certains attendent. A l’abri d’un soleil brûlant, sous quelques palmiers, la sociabilité marocaine ou notre propension à nous plaindre a fait que rapidement, dans l’attente, de petits groupes se sont formé où critique et humour se mêlent.

On apprend que près de 1.500 personnes se font dépister chaque jour dans cet hôpital. L’attente est estimée à quatre heures, bien que l’on note quelques écarts. En effet, un agent de sécurité nous informe que certaines personnes attendent en vain leur tour et reviennent le lendemain, voire passent la nuit sur place ! Les tests se prolongent parfois jusqu’à 21h et les files se forment à 7 heures le matin. On apprend même que certains sont venus d’Agadir pour se faire tester. La plupart des personnes se faisant dépister sont en fait des salariés venus collectivement dans le cadre d’accords entre leur entreprise et l’hôpital Cheikh Khalifa. Les tarifs conclus avec les entreprises sont de 500 DH par salarié. Ils viennent habituellement l’après-midi, nous dit-on.

Parfois, au milieu de l’après-midi, le calme est rompu par une voix qui s’élève comme une déflagration. Une femme fait un scandale, elle attend depuis six heures alors qu’elle a affirme qu'un homme venait de se faire prélever au bout de deux ou trois heures seulement.

Selon nos interlocuteurs, les numéros ne se suivent pas forcément dans l’ordre habituel : le 965 peut succéder au 784. Les réflexions s’enchaînent inévitablement sur la corruption, les passe-droits, l’argent du privé, la « gente marocaine ».

Finalement, quoi que l’on dise, d'un moment à l'autre, un couple de chariots poussés par deux infirmiers et surmontés de boîtes de prélèvement finit par quitter le patio pour le bâtiment principal de l’hôpital. Le dépistage est en marche.

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