Comment Attijariwafa bank compte soutenir la relance des TPE

Les petites structures ont été les plus affectées par la crise. Au-delà du financement, Attijariwafa bank insiste sur l’accompagnement qui contribuera autant à la relance. Explications avec Issam Maghnouj, directeur du marché de la TPE et de l’entrepreneuriat.

Comment Attijariwafa bank compte soutenir la relance des TPE

Le 12 juin 2020 à 17h21

Modifié 11 avril 2021 à 2h46

Les petites structures ont été les plus affectées par la crise. Au-delà du financement, Attijariwafa bank insiste sur l’accompagnement qui contribuera autant à la relance. Explications avec Issam Maghnouj, directeur du marché de la TPE et de l’entrepreneuriat.

Attijariwafa bank a dévoilé son « Offre Relance » jeudi tard dans la soirée. Celle-ci repose, en plus du crédit garanti par l’Etat, sur d’autres types de crédits mais aussi sur des services non financiers.

Cette offre s’adresse à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. Mais une attention particulière est portée au tissu des TPE et des auto-entrepreneurs. D’abord parce que c’est cette catégorie qui a le plus souffert de la crise du Covid-19. Ensuite, parce qu’elle constitue l’essentiel du tissu économique au Maroc. Enfin, parce que cette cible fait l’objet d’une stratégie dédiée par le groupe depuis des années.

Médias24 a pris contact avec Issam Maghnouch, directeur du marché des TPE et de l’entrepreneuriat au sein d’Attijariwafa bank. Ce dernier nous a expliqué la philosophie de cette offre de relance, les caractéristiques et les conditions de son produit phare garanti par l’Etat, mais aussi tous les aspects non financiers qui seront menés par le groupe et qui ne sont pas moins importants.

« La crise actuelle a affecté toutes les entreprises mais pour les TPE et auto-entrepreneurs (commerçants, artisans…) l’impact a été très sévère. Ces TPE travaillent au cœur des quartiers et au contact des citoyens. Elles ne peuvent faire du télétravail. Elles ont subi un arrêt d’activité radical pendant 3 mois et la situation va rester difficile pour encore quelque temps.

« La stratégie du gouvernement, sous l’impulsion de Sa Majesté, a reposé en grande partie sur le secteur bancaire d’abord pour soutenir ces entités dans l’urgence, à travers le report des échéances, les crédits Damane Oxygène et les crédits gratuits aux auto-entrepreneurs. Ceci en plus de l’effort qui a été mené pour assurer la continuité de l’activité et mettre en place ou renforcer les canaux digitaux.

« Maintenant, on entame la phase de relance, et donc la batterie des mesures s’adapte avec l’Offre Relance qui animera le système jusqu’à la fin de l’année », explique M. Maghnouch.

Les professions libérales éligibles

Cette offre consiste d’abord, pour cette catégorie d’entreprises, en le produit de financement garanti par l’Etat « Relance TPE ».

Ce crédit s’adresse aux entreprises personnes physiques ou morales ainsi qu’aux professions libérales qui réalisent un chiffre d’affaires inférieur ou égal à 10 MDH, quel que soit le secteur d’activité (hors holdings et services financiers).

Le chiffre d’affaires qui servira de référence à la banque pour vérifier l’éligibilité de l’entreprise est le chiffre d'affaires déclaré au titre de l’année 2019. A défaut, celui de l’année 2018. Si l’entreprise n’a pas de bilan, tout document officiel justifiant son chiffre d’affaires peut être présenté.

L’entreprise ne doit pas être en redressement ou liquidation judiciaires ou en contentieux avec les banques.

Le montant du crédit correspond à 10% du chiffre d’affaires déclaré, avec un plafond de 1 MDH et un plancher de 10.000 DH.

Le taux est unifié à 4% sur toute la place (taux directeur de BAM + 200 points de base). « C’est fondamental. Il n’y a pas de concurrence entre les banques. C’est un sujet national », insiste le directeur.

"Les secteurs en difficulté sont connus" 

Les critères d’octroi du crédit Relance TPE sont assez simples. La seule condition est que l’entreprise soit affectée par la crise.

« Il n’y a pas de grille de scoring pour évaluer si une entreprise est en difficulté ou pas. On connait les secteurs qui ont souffert de la crise et de l’état d’urgence et qui vont avoir des difficultés à reprendre. Il y a le bon sens des chargés de clientèle qui vont filtrer les demandes », précise M. Maghnouj.

Ce dernier tient à souligner que ce produit de financement étant garanti par l’Etat, il consomme des fonds publics accordés à un taux exceptionnellement bas. Il doit donc bénéficier aux entreprises qui sont réellement dans le besoin.

« Une entreprise qui a continué à fonctionner normalement ou qui a carrément profité de la situation sera réorientée vers les produits de financement classiques. L’octroi de ces produits n’a d’ailleurs pas cessé pendant le confinement », explique le directeur.

Les banques garantes de la bonne utilisation des fonds

En ce qui concerne la procédure d’octroi du crédit, le produit étant standardisé et bénéficiant de la garantie de l’Etat, son instruction est simple.

Quand le client fait sa demande (quand ce n’est pas la banque qui l’approche), il doit justifier son chiffre d’affaires, et une fois son dossier accepté par la banque, il signe son contrat de prêt.

« Le délai est généralement de 3 semaines maximum pour ce genre de produits. Mais nous essayons d’être largement en dessous. Nous avons renforcé nos capacités humaines et technologiques au sein du groupe et les process sont rodés avec l’expérience Damane Oxygène qui a connu un afflux massif de clients », assure M. Maghnouj.

Pour le déblocage des fonds, il y a eu un assouplissement très important apporté par la CCG à la demande de la communauté bancaire. Un seuil a été fixé en deçà duquel aucun justificatif n’est demandé. Il est de 75.000 DH.

« Sur un crédit relance de 500.000 DH par exemple, en deçà de 75.000 DH, on ne demande aucun justificatif au client. Ce dernier peut tirer et utiliser cette somme librement. Au-delà, c’est la banque qui veille à ce que l’argent aille entre les mains du bon bénéficiaire en payant elle-même le fournisseur, les employés… », explique notre source.

« Il faut savoir que l’écrasante majorité des TPE vont bénéficier de crédits inférieurs à 75.000 DH. Mais ce seuil a été fixé pour que les banques soient garantes de la bonne utilisation des fonds, qui mobilisent des deniers publics », ajoute-t-elle. L’objectif est de ne pas répéter certaines expériences du passé et que les fonds servent réellement à la relance.

Le principe du ruissellement

Issam Maghnouj explique par ailleurs que la TPE bénéficiera des fonds qui seront mobilisés pour la relance de différentes manières.

« Le gouvernement a opté pour le principe du ruissellement des liquidités. Ainsi, en plus des crédits Relance TPE dont elles bénéficieront directement, les TPE profiteront indirectement des crédits Damane Relance destinés aux entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 10 MDH. Ces crédits peuvent atteindre 100 MDH (chiffre d’affaires de 1,2 milliard de DH), ce qui veut dire qu’on a visé très haut. Leur octroi est conditionné par l’obligation de consacrer une bonne partie du montant au règlement des fournisseurs. Ce qui réduira les délais de paiement que supportent les TPE et améliorera leur trésorerie », étaye-t-il.

En dehors du produit de financement garanti par l’Etat, le groupe Attijariwafa bank a mis en place d’autres solutions de financement.

« Les entreprises n’ont pas besoin seulement du produit de relance garanti par l’Etat. Il y a des activités qui nécessitent un développement ou un changement de business modèle et qui doivent être accompagnées par d’autres produits financiers.

« Un restaurateur, par exemple, aura besoin de développer l’activité livraison à domicile qui a augmenté avec le confinement et dont l’essor va se poursuivre. Pour ce faire, il aura besoin d’investir dans un parc roulant. C’est la raison pour laquelle le groupe a conçu, en dehors du Crédit relance, des financements de l’exploitation et de l’investissement spécifiques », explique le directeur.

Les centres Dar Al Moukawil mis à contribution

Mais au-delà du financement, les TPE expriment aussi un besoin d’accompagnement, surtout en ces temps difficiles. C’est ce qui est ressorti des rencontres terrain menées par le groupe Attijariwafa bank. Il se trouve que ce dernier est déjà bien outillé dans ce domaine.

« Le groupe mène une stratégie d’accompagnement des TPE et entrepreneurs depuis des années à travers les centres Dar Al Moukawil. Cette expérience réussie a été mise à contribution pendant le confinement et le sera davantage actuellement pour assurer la relance.

« Les cours de formation en ligne comptabilisent plus de 4 millions de vues et la plateforme virtuelle Dar Al Moukawil affiche plus de 1,7 millions de connexions.

« Les centres physiques Dar Al Moukawil assurent des formations, du conseil, des mises en relations (B2B sectoriels), des journées marché (rencontres avec de grandes entreprises responsables qui octroient des marchés aux TPE), des créations d’entreprises…

« Avec le confinement, il était difficile pour les centres physiques d’assurer ces missions. Nous avons donc commencé à organiser ces missions sur la plateforme virtuelle. Cela a rencontré un succès retentissant.

« Chaque jour, nous assurons des formations et des séances de conseil à des centaines d’entrepreneurs. Nous avons même commencé à organiser des B2B virtuels entre TPE et nous allons bientôt organiser nos premières journées marché sur le web. Attijariwafa bank est elle-même un donneur d’ordre qui va lancer quotidiennement des marchés au profit des TPE.

« Cet accompagnement est une autre manière de contribuer à la relance. Le groupe réfléchit à de nouveaux outils d’accompagnement qui seront mis en place prochainement », conclut Issam Maghnouj qui rappelle que cette mobilisation pour la TPME et les entrepreneurs est sérieuse et donne lieu depuis 2014 à un engagement ferme d’octroi d’une enveloppe précise de nouveaux financements.

« En 2019, on s’est engagé à servir 50.000 TPME avec 27 milliards de DH de nouveaux crédits. L’objectif en termes de montant a été atteint. En 2020, on passe à 100.000 TPME et 30 milliards de DH de crédits ».

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