Confinement : Le cri d’alarme des malvoyants et non-voyants oubliés par l’Etat
Faisant partie des populations défavorisées et fragilisées par l’état d’urgence sanitaire, les diplômés chômeurs malvoyants et non-voyants n’ont plus aucune ressource pour survivre. Selon Abdellah Tounsi, porte-parole de leur coordination, ses membres sont réduits à mendier, au risque d’être arrêtés voire contaminés, sachant qu’aucune de leur demande d’aide à l’Etat n’a abouti dans tout le Maroc.
Confinement : Le cri d’alarme des malvoyants et non-voyants oubliés par l’Etat
Partager :
-
Pour ajouter l'article à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecterL'article a été ajouté à vos favoris -
Pour accéder à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecter
Samir El Ouardighi
Le 8 mai 2020 à 16h03
Modifié 10 avril 2021 à 22h34Faisant partie des populations défavorisées et fragilisées par l’état d’urgence sanitaire, les diplômés chômeurs malvoyants et non-voyants n’ont plus aucune ressource pour survivre. Selon Abdellah Tounsi, porte-parole de leur coordination, ses membres sont réduits à mendier, au risque d’être arrêtés voire contaminés, sachant qu’aucune de leur demande d’aide à l’Etat n’a abouti dans tout le Maroc.
Sans aucune aide des pouvoirs publics ou des associations "qui ont toutes fermé leurs portes", les diplômés chômeurs malvoyants ou non-voyants n’ont d’autre choix que de braver le confinement obligatoire et prendre des risques pour récolter de quoi assurer leur subsistance quotidienne.
Des diplômés chômeurs désormais obligés de mendier
Joint par Médias24, Abdellah Tounsi, porte-parole de la coordination des diplômés chômeurs malvoyants et non-voyants, lance un cri d’alarme en revenant sur le difficile quotidien de ses compagnons d’infortune.
"La plupart d’entre nous, en particulier ceux qui n’ont pas de famille en mesure de les prendre en charge, sont forcés de sortir dans la rue, en hors la loi, et de se mettre à mendier pour glaner de quoi manger.
"Pour garder un minimum de dignité, ces personnes, aidées de leur seule canne, proposent aux passants et aux automobilistes des boîtes de kleenex mais en réalité, c’est de la mendicité déguisée.
Risque d’interpellation et de contamination
"Avec tous les éventuels donateurs qu’ils doivent solliciter constamment, je vous laisse imaginer les risques de contamination qu'ils encourent.
"Sachant que ce sont tous des jeunes qui ont étudié et obtenu des diplômes, ils ne le font pas par gaité de cœur sans compter le fait qu’ils doivent aussi faire face aux risques d’interpellation des policiers.
"Ainsi uniquement à Rabat, ils sont plus d’une cinquantaine à arpenter les avenues du centre-ville où ils sont souvent arrêtés brièvement puis relâchés, eu égard à leur handicap et au fait qu’ils jeûnent.
"N’ayant pas de quoi manger au ftour et n’étant plus aidés par certaines associations humanitaires qui doivent respecter le confinement, ils n’ont donc d’autre choix que de revenir tenter leur chance.
Aucune demande d’aide n’a obtenu de réponse positive
"Concernant ceux qui ont réussi à se faire assister pour remplir en ligne les dossiers d'aides réservées aux ramédistes et au secteur informel, aucun, à ce jour, n’a reçu la moindre réponse positive et ceci au niveau de tout le Maroc.
"Sachant que personne ne défend notre droit à survivre à cette crise sanitaire, on peut donc en conclure que nous sommes complètement oubliés par l’Etat qui ne se préoccupe aucunement de notre sort.
"Si cela continue, les malvoyants et les non-voyants, qui n’ont personne pour les aider, finiront par crever de faim au sens propre du terme", prévient Tounsi qui en appelle à la plus haute autorité du pays pour trouver une solution à leur situation.
Reste à espérer que le sort de cette population ainsi que toutes les personnes à besoins spécifiques du Maroc finiront par être pris en compte lors des prochaines réunions du comité de veille économique.
Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!