Ruines recouvertes de sable à Tanger: l'affaire fait polémique

Habitants, associations et spécialistes de la défense du patrimoine, à Tanger, réclament l’ouverture d’une enquête et l’arrêt des travaux de terrassement lancés à la Place d’Espagne, dans le cadre de la réhabilitation de l'ancienne médina de la ville.

Ruines recouvertes de sable à Tanger: l'affaire fait polémique

Le 4 avril 2020 à 15h50

Modifié 11 avril 2021 à 2h45

Habitants, associations et spécialistes de la défense du patrimoine, à Tanger, réclament l’ouverture d’une enquête et l’arrêt des travaux de terrassement lancés à la Place d’Espagne, dans le cadre de la réhabilitation de l'ancienne médina de la ville.

La société en charge des travaux de terrassement a découvert des ruines sur cette Place, qu'elle a tenté de recouvrir de sable. Par ignorance de la loi ou de peur de perdre le marché ? Nul ne peut le confirmer. Mais une chose est sûre, l'ignorance de la loi n'excuse personne.

Contacté par Médias 24, Ahmed Ettalhi, président de la commission de l'urbanisme et de l'environnement au conseil de la ville de Tanger, nous explique que ce n’est pas la première fois qu’une telle affaire éclate à Tanger.

"L’affaire a commencé lorsque des habitants de la ville ont remarqué les ruines, et ont diffusé leurs photos dans des médias locaux".

De quoi s’agit-il exactement ? "Les historiens de la ville de Tanger ne peuvent pas émettre un jugement scientifique précis pour l'instant. Une enquête doit être lancée".

"En tous les cas, les opinions et les avis diffèrent sur ce point. Il y en a qui estiment qu’il s’agit d’un bâtiment ancien de réparation de bateaux de pêche. Pour d’autres, notamment moi, cette hypothèse est à exclure. Je crois qu’il s’agit plutôt d’un tunnel, utilisé dans le temps par les autorités marocaines pour défendre la ville, ou une canalisation des eaux usées. Cet endroit était immergé d’eau de mer, qui a régressé au début du 20e siècle".

Que dit la loi? 

La société chargée des travaux de terrassement s’est donc attirée la colère des Tangérois, et a transgressé la loi.

En effet, selon M. Ettalhi, il existe une loi (n° 22-80, NDLR) relative à la conservation des monuments historiques et des sites, des inscriptions, des objets d’arts et d’antiquité. L’article 46 de ladite loi stipule que "si, au cours d'un travail quelconque, une fouille entreprise dans un but non archéologique met au jours des monuments, monnaies ou objets d'art et d'antiquité, la personne qui exécute ou fait exécuter cette fouille doit aviser immédiatement de sa découverte l'autorité communale compétente qui en informe sans délai l'administration et remet à l'intéressé un récépissé de sa déclaration en indiquant qu'il ne doit dégrader en aucune manière ni déplacer, sauf pour les mettre à l'abri, les monuments ou objets découverts. A défaut, la fouille est réputée faite en violation de l'article précédent. Du fait de cette déclaration, le travail en cours se trouve assimilé à une fouille autorisée et contrôlée et peut être poursuivi jusqu'à ce que l'administration ait fixé les conditions définitives auxquelles sera soumis ce travail, à moins que ne soit décidé l'arrêt provisoire de celui-ci".

Ce qui veut dire que "les travaux en cours sur la Place doivent être suspendus, en attendant les résultats d'une enquête qui doit être lancée. S’il ne s’agit pas de monuments historiques, les travaux peuvent par la suite reprendre".

Au moment où nous mettons en ligne cet article, nous ne pouvons pas assurer l'arrêt des travaux sur ce chantier. Ahmed Ettalhi nous a confié avoir essayé de se rendre sur les lieux, mais sans succès, les routes de Tanger étant coupées dans le contexte actuel de confinement. 

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