Décès du président tunisien Béji Caïd Essebsi

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi est décédé ce jeudi 25 juillet, à 10h25 à l’hôpital militaire de Tunis, annonce un communiqué de la présidence de la République tunisienne.

Décès du président tunisien Béji Caïd Essebsi

Le 25 juillet 2019 à 10h23

Modifié le 11 avril 2021 à 2h43

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi est décédé ce jeudi 25 juillet, à 10h25 à l’hôpital militaire de Tunis, annonce un communiqué de la présidence de la République tunisienne.

Le président de l'assemblée nationale Mohamed Ennaceur s'est proclamé président par intérim après le décès de BCE, conformément à la Constitution mais en l'absence d'une cour constitutionnelle censée valider cet intérim. Il a prêté serment dans l'après-midi de ce jeudi 25 juillet 2019, après que l'Assemblée eût constaté la vacance définitive.

Ennaceur, 85 ans, assurera cet intérim pour 45 à 90 jours au maximum. Les élections présidentielles, prévues à l'origine pour le 17 novembre, ont été avancées au 15 septembre.

Premier président démocratiquement élu après la révolution, en 2014, trois ans après la chute de Zine el Abidine ben Ali, Essebsi est mort à quelques mois de la fin de son mandat.

Agé de 93 ans, il a de nouveau été hospitalisé mercredi 24 juillet 2019. Selon une radio tunisienne, le Chef de l'Etat tunisien avait été placé en réanimation à l'hôpital militaire de Tunis.

C'était la troisième hospitalisation du président en 5 semaines. 

Le parcours d'un grand homme d'Etat

Cinquième président de la République en exercice, Mohamed Béji Caïd Essebsi, est né le 29 novembre 1926 à Sidi Bou Saïd.

Après un cursus secondaire au Collège Sadiki, il part en France étudier le droit à Paris. Politiquement engagé, il est vite devenu vice-président de l'Association des étudiants musulmans nord-africains et, en parallèle, membre actif de la résistance contre le protectorat français, au sein du Néo Destour, aux côtés notamment du leader Habib Bourguiba.

Une fois sa licence en poche, BCE regagne Tunis pour devenir avocat au barreau.

Dès les premières années de l'indépendance, il intègre les sphères du pouvoir pour occuper des postes de plus en plus importants dont, notamment, ceux de directeur de la sûreté nationale, ministre de l'Intérieur puis de la Défense et d'ambassadeur à Paris. 

En 1970, il tourne le dos à Bourguiba et démissionne de son poste, à cause d'un conflit au sein du parti au pouvoir concernant la gestion de l'État. 

Exclu du parti socialiste destourien (PSD), il ira jusqu'à rejoindre l'opposition en adhérant au Mouvement des Socialistes démocrates (MDS) de Hassib Ben Ammar et de Ahmed Mestiri, deux autres anciens barons du PSD.

Fin 1990, il retourne dans le giron de son mentor Bourguiba et accepte d'intégrer le gouvernement de Mohamed Mzali, à la condition que soit instaurée une démocratie et que soit limité le pouvoir totalitaire de Bourguiba. Il est ainsi nommé ministre des Affaires étrangères en 1981, un poste où il a été confronté à plusieurs crises diplomatiques majeures, notamment la guerre du Liban. En 1986, il est nommé ambassadeur en Allemagne de l'Ouest.

Après l'avènement du 7 novembre 1987, il intègre le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) du nouveau président Zine el-Abidine Ben Ali qui a "hérité" du PSD, dont il devient député puis président du Parlement (1990 - 1991), avant de se retirer de la scène politique. 

Il y retournera dix ans plus tard, suite au soulèvement de 2011 et de l'éviction de Ben Ali, lorsque le président de la République par intérim Fouad Mbazaâ fait appel à lui pour prendre la tête du gouvernement, avec pour charges principales la gestion d'une situation chaotique et organiser l'élection en octobre 2011, d'une Assemblée chargée de rédiger une nouvelle Constitution. Il s'acquittera des deux tâches et cédera la place à Ennahdha.

En 2012, il crée son propre parti, Nidaa Tounes où il rassembler différentes sensibilités démocratiques oeuvrant pour un projet de société moderniste. Grâce à son charisme et son expérience d'homme politique rompu aux affaires de l'Etat, son parti remporte les législatives et lui même la présidentielle de 2014.

Son mandat aura redoré le blason de la Tunisie à l'échelle internationale et sera marqué par son projet d'égalité dans l'héritage qui n'est pas passé, ainsi que son refus de parapher les amendements de la loi électorale qu'il a jugés exclusifs.

Vacance de la présidence: que dit la Constitution tunisienne?

Article 84: En cas de décès du Président de la République ou d’incapacité permanente ou pour tout autre motif de vacance définitive, la Cour constitutionnelle se réunit sans délai, constate la vacance définitive et en informe le Président de l’Assemblée des représentants du peuple qui est sans délai investi des fonctions de Président de la République par intérim, pour une période de 45 jours au moins et de 90 jours au plus.

Article 85 : En cas de vacance définitive, le Président de la République par intérim prête le serment constitutionnel devant l’Assemblée des représentants du peuple, et le cas échéant, devant le bureau de l’Assemblée, ou devant la Cour constitutionnelle en cas de dissolution de l’Assemblée.

Article 86 : Au cours de la vacance provisoire ou définitive, le Président de la République par intérim exerce les fonctions présidentielles. Il ne peut prendre l’initiative d’une révision de la Constitution, recourir au référendum ou dissoudre l’Assemblée des représentants du peuple.

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