Chasse: le Maroc veut attirer 15.000 touristes d'ici 2024

Ils sont aujourd'hui 3.000 touristes à venir exercer cette activité au Maroc. Avec les 80.000 chasseurs nationaux, la chasse génère un chiffre d'affaires annuel de 1,2 milliard de DH. Le département des Eaux et Forêts veut en faire un véritable levier de développement rural.

Chasse: le Maroc veut attirer 15.000 touristes d'ici 2024

Le 25 juin 2019 à 10h51

Modifié 11 avril 2021 à 2h42

Ils sont aujourd'hui 3.000 touristes à venir exercer cette activité au Maroc. Avec les 80.000 chasseurs nationaux, la chasse génère un chiffre d'affaires annuel de 1,2 milliard de DH. Le département des Eaux et Forêts veut en faire un véritable levier de développement rural.

La chasse, c’est d’abord un loisir. Mais c’est aussi un secteur économique à part entière. « Une activité qui a un véritable rôle socio-économique et qui prend de plus en plus d’importance », nous dit Abderrahim Houmy, secrétaire général du département des Eaux et Forêts que nous avons rencontré au Game Fair, un des plus grands salons de la chasse dans le monde, qui s’est tenu en France (à Lamotte-Beuvron) du 14 au 16 juin 2019.

Le Maroc y a participé pour la première fois cette année. Et il en a été l’invité d’honneur.

Au Maroc, on chasse un peu de tout : perdrix, lièvre, lapin, sanglier, bécassine, grive et autres gibiers d’eau… Toutes les régions du pays disposent de territoires réservés à la chasse.

Exercée par près de 80 000 Marocains, la chasse génère tous les ans un chiffre d’affaires de 1,2 DH milliard de dirhams. « C’est le poids économique de cette activité. Il intègre toutes les dépenses que les chasseurs font durant l’année. Un chasseur dépense en moyenne 15 000 DH par année », détaille le secrétaire général du département.

Le nombre de chasseurs a augmenté de 65% en dix ans

Si les recettes générées paraissent maigres dans l’absolu (c’est le chiffre d’affaires que génère une grosse PME), elles ont connu en revanche une croissance à deux chiffres ces dix dernières années.

Avoisinant aujourd’hui les 80.000, le nombre de chasseurs ne dépassait pas les 48.000 en 2007/2008, soit une progression de plus de 65%. Les recettes ont donc suivi la même tendance, selon Abderrahim Houmy.

Le nombre de lots amodiés est passé sur la même période de 565 à 1.036, la saison écoulée, soit une augmentation de 83%. Ces lots totalisent aujourd’hui une superficie de plus de 2,8 millions d’ha, dont 1,9 million d’ha réservé à la chasse associative et 696 448 ha à la chasse touristique.

Le secteur participe à la création d’emplois en milieu rural. En 2017/2018, le département a noté la création de 955.000 journées de travail permanent et 213.000 journées de travail temporaire.

L’activité génère également des recettes pour l’Etat, à travers le fonds national de la chasse et de la pêche continentale qui a encaissé la saison dernière 43 MDH. Un chiffre qui a presque doublé sur les dix dernières années, grâce à l’augmentation du nombre de chasseurs.

En Espagne, 10 millions de touristes chasseurs par an !

Autre levier du développement du secteur : le tourisme. C’est connu, les chasseurs sont de grands aventuriers, aiment voyager, sortir des sentiers battus, découvrir de nouveaux terrains de chasse.

En Europe par exemple, plus de 10 millions de chasseurs exercent cette activité. Et sont des cibles parfaites pour une destination comme le Maroc. Sans compter les chasseurs du Moyen-Orient.

Mais pour l’instant, les chiffres du tourisme cynégétique sont encore faibles. Le secrétaire général du département nous parle de 3 000 touristes par an, qui participent à la création de 10.000 à 15.000 journées de chasse par an. On est loin, très loin, d’une destination comme l’Espagne qui attire tous les ans pas moins de 10 millions de touristes-chasseurs selon le secrétaire général du département des eaux et forêts.

« L’activité touristique de chasse a connu une grande régression ces dix dernières années à cause notamment de la crise financière mais aussi des difficultés liées au transport aérien des armes. Il y a du coup une concurrence de plus en plus forte entre les différentes destinations mondiales. Mais le Maroc ne joue pas sur le même terrain que l’Espagne qui cible plutôt le touriste moyen. Au Maroc, on attire plutôt des touristes haut de gamme, des connaisseurs... », explique Abderrahim Houmy.

Le département ambitionne ainsi de porter le nombre de touristes cynégétique de 3.000 à 15.000 d’ici 2024.  Pour cela, le Maroc doit aller vers une approche plus agressive, signale notre interlocuteur : « Il y a des investissements qui doivent être faits. La chasse, ce n’est pas que du gibier, mais de l’hébergement, du transport, de la culture, des produits de terroir, de la gastronomie… Un travail de promotion doit être mené également. Nous disposons d’une grande diversité de gibiers et d’une grande richesse au niveau des paysages de chasse. Il faut qu’on fasse connaître nos atouts. C’est l’objet justement de notre participation au salon de la chasse ».

Ce rôle socio-économique de la chasse, le ministère de tutelle semble en être de plus en plus conscient. Un pavillon dédié à la chasse sera d’ailleurs installé dès le prochain SIAM, nous apprend Aziz Akhannouch, rencontré également au Game Fair de Lamotte-Beuvron. Objectif : ouvrir aux opérateurs du secteur de nouvelles opportunités, que ce soit sur le marché local ou sur les marchés internationaux. 

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

A lire aussi


Communication financière

Ajarinvest: « Erratum - Publication de la valeur liquidative des OPCI gérés par la société Ajarinvest SA au titre de l'arrêté du 02.01.2024 »

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.