Visas Schengen: plus de rendez-vous possibles pour l'été

A l’approche de l’été, des milliers de Marocains essayent de prendre un rendez-vous afin d'obtenir un visa Schengen pour leurs congés annuels. Face à une telle affluence, le système devenu saturé ne peut plus délivrer de rendez-vous. Selon des sources sûres, la responsabilité incombe aux services consulaires européens qui ne mobilisent pas suffisamment de moyens humains et matériels pour traiter les demandes.

Visas Schengen: plus de rendez-vous possibles pour l'été

Le 9 mai 2019 à 15h13

Modifié 11 avril 2021 à 2h42

A l’approche de l’été, des milliers de Marocains essayent de prendre un rendez-vous afin d'obtenir un visa Schengen pour leurs congés annuels. Face à une telle affluence, le système devenu saturé ne peut plus délivrer de rendez-vous. Selon des sources sûres, la responsabilité incombe aux services consulaires européens qui ne mobilisent pas suffisamment de moyens humains et matériels pour traiter les demandes.

Alerté par plusieurs candidats désirant obtenir un visa européen, Médias24 s’est glissé dans la peau d’un demandeur en quête d'un rendez-vous pour déposer un dossier de visa français ou italien chez le prestataire TLS Contact ou espagnol chez BLS International.

Précisons que les difficultés actuelles ne concernent que les demandes de visa de court séjour (moins de 90 jours) destinés au tourisme et pas celles des visas long-terme réservés aux étudiants et aux voyages d’affaires.

Aucun rendez-vous pour juin, juillet et août

Résultat de notre enquête: Aucune prise de rendez-vous n'a été possible en été pour déposer une demande de visa vers l’Italie, quelques possibilités fin août ou début septembre pour la France et enfin au minimum 6 mois d’attente pour postuler à un visa espagnol.

En d’autres termes, les Marocains qui avaient programmé de passer leurs vacances dans un de ces trois pays pendant les mois de juin, juillet et/ou août n’ont aucune chance d’y arriver avant la date de leur départ s'ils n'ont pas déjà leurs visas.

Sollicitée par Médias24, la direction des deux prestataires (TLS et BLS) a refusé de commenter la situation mais selon des sources proches les délais d’attente étaient désormais d'une durée comprise entre 3 et 4 mois (mai jusqu’à septembre).

"Croissante d’année en année, la très forte demande actuelle explique que les dates de rendez-vous soient devenues si éloignées.

Des capacités de traitement consulaire insuffisantes 

Tous nos interlocuteurs affirment, à l'unisson, que c'est la capacité limitée de traitement finale des consulats qui est à l'origine du blocage. 

"En effetla taille des centres d’accueil de TLS et BLS permet de traiter beaucoup plus de demandes qu'ils ne le font actuellement (double au triple).

"Le vrai problème est que les consulats français, espagnol et italien, qui sont les vrais décisionnaires pour l’octroi de visas, ont des capacités humaines et matérielles limitées qui ne suivent pas la demande et les possibilités d’accueil de BLS et TLS", déclare une source proche des sous-traitants.

Se voulant malgré tout constructif et positif, notre interlocuteur poursuit que les consulats en question" ouvrent régulièrement des créneaux de rendez-vous permettant aux demandeurs d’obtenir une date plus proche ou une date de rendez-vous tout court".

Une information vérifiée par notre rédaction auprès d’une autre source qui affirme que les services consulaires d’Espagne ouvrent chaque fin de mois (la dernière était le 30 avril dernier) pendant une petite heure (si, si) pour distribuer des rendez-vous aux demandeurs de la longue liste d’attente.

Idem pour le site France-Visas qui invite sur sa page d’accueil les demandeurs à compléter leur formulaire, étape nécessaire avant l’obtention du rendez-vous, entre 19 heures et 8 heures du matin.

En d’autres termes, une véritable loterie où il faut prendre son mal en patience ou alors rester connecté toutes les nuits pour espérer, sans garantie aucune, qu’une date de convocation se libère enfin pour déposer son dossier et qu’on vous propose un rendez-vous.

Des candidats aux visas espagnols qui tentent leur chance chez les Français

Selon une source diplomatique française, l’allongement des délais pour déposer un dossier de visa français s'explique par la forte demande estivale mais également et surtout par un nombre croissant de Marocains qui veulent passer leurs vacances en Espagne.

"Sachant qu’il faut plus de 6 mois avant d’obtenir un rendez-vous chez BLS qui traite les demandes de visas espagnols, il y a une réorientation de la demande vers les consulats français.

"Considérant que les délais d’attente sont trop longs et qu’ils n’auront pas leur leur visa à temps pour passer des vacances d'été en Espagne, les Marocains déposent donc une demande chez TLS pour avoir un visa Schengen français qui leur permettra de se rendre chez le voisin ibérique.

"De cette façon, ils prennent la place d’autres demandeurs en créant une surcharge de travail aux services consulaires français et en pénalisant des candidats légitimes", explique notre interlocuteur qui rappelle que la législation européenne prévoit que les personnes ayant obtenu un visa français et l'ayant utilisé pour d’autres destinations européennes, avant une française, verront leur prochaine demande de visa français refusée.

Cela étant, il y a également un effet mécanique d'engorgement provoqué par le raccourcissement notoire des durées de validité des visas accordés. Quelqu'un qui obtient des visas de 45 jours ou de trois mois, se représentera trois ou quatre fois en une année.

La peur des clandestins à l’origine du peu d’empressement des consulats?

Sachant qu'un sous-traitant comme TLS reçoit 3.000 demandes/jour dans tout le Maroc et que cette capacité atteint à peine 3.300 en été, cela veut dire que les services consulaires (français surtout mais aussi italiens) ne veulent pas s’adapter à l’augmentation de la demande marocaine.

Une politique étonnante sachant que pour satisfaire cette demande supplémentaire qui peut pourtant s’avérer très lucrative (60 euros par visa et bientôt 80), il suffirait simplement d'augmenter les moyens humains et matériels.

Sans faire preuve de paranoïa, ce refus d’investir pour gagner beaucoup plus découle peut-être d’une volonté politique de fermeture qui serait de limiter le nombre de Marocains reçus en France.

Une démarche qui serait compréhensible si les demandeurs de visas s’avéraient être des candidats à l’émigration clandestine; mais au regard de l’examen minutieux des dossiers accompagné d'un taux de rejet élevé, il y a peu de chances que le contingent marocain devienne des Harragas.

Au final, malgré le changement, le 1er décembre dernier, de la procédure de dépôt de dossier pour les visas français qui devait simplifier les procédures, la situation n’a pas changé et elle semble même s’être aggravée depuis février dernier où il ne fallait attendre que 40 à 60 jours contre au moins trois mois aujourd’hui.

Sans solution à court-terme, les Marocains devront donc attendre l'été 2020 pour passer leurs vacances en Europe à condition qu'ils s'y prennent dès maintenant...

Lire aussi: French tech visa: La fuite des informaticiens marocains s'aggrave 

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