Thé: l'ONSSA instaure des normes sanitaires plus sévères

Les importations de thé provenant de Chine seront soumises à partir de juillet prochain à de nouvelles normes fixant les limites maximales des résidus des pesticides mises en place par l’ONSSA. Ces nouvelles règles sont jugées sévères par les professionnels du secteur.

Thé: l'ONSSA instaure des normes sanitaires plus sévères

Le 28 mars 2019 à 18h54

Modifié 11 avril 2021 à 2h41

Les importations de thé provenant de Chine seront soumises à partir de juillet prochain à de nouvelles normes fixant les limites maximales des résidus des pesticides mises en place par l’ONSSA. Ces nouvelles règles sont jugées sévères par les professionnels du secteur.

L’Office Nationale de la Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA) a mis en place de nouvelles normes réglementant l’importation de thé provenant de Chine.

L’objectif, selon une source bien informée, est "de fournir un thé de qualité et protéger la santé des consommateurs". 

Le Maroc n’étant pas un pays producteur de thé, il importe toutes les quantités de ce produit de grande consommation, quasi exclusivement de la Chine. Le Marocain consomme jusqu’à 2 kg de thé vert par an.

Le Maroc n'a jusqu'ici pas de normes sanitaires propres pour le thé. Deux réglementations sont appliquées.

D’abord, le Codex Alimentarus qui est un référentiel international établi par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), mais dont les normes sont génériques. Ensuite, la réglementation du pays d’importation. Dans ce cas de figure, c’est la Chine.

Une enquête publiée en février 2018 par notre confrère Telquel, établissait que des échantillons de plusieurs marques marocaines de thé contenaient des traces de pesticides à des proportions élevées par rapport aux normes européennes plus rigoureuses que celles du codex Alimentarus ou appliquées par la Chine. Certains pesticides détectés dépassaient même les normes chinoises jugées laxistes par certaines organisations internationales comme Greenpeace.

Une réglementation plus stricte

Depuis, nous savons de sources sûres que l’ONSSA s’est saisie du dossier et a multiplié les réunions avec les professionnels pour établir une réglementation propre au Maroc.

L’Office a donc envoyé le 27 février dernier une lettre d’information à l’Association des professionnels du thé au Maroc pour leur annoncer les nouvelles normes.

"Conformément à l’arrêté n°156-14 fixant les limites maximales des résidus (LMR) des pesticides sur les denrées alimentaires et faisant suite à la dernière réunion de concertation ONSSA-AITM tenue en octobre 2018, j’ai l’honneur de vous informer que les valeurs des LMR qui seront appliquées aux thés importés de Chine, à compter du 1er juillet 2019, sont celles fixées dans la liste jointe à la présente lettre", peut-on lire sur le lettre d’information envoyée par l’ONSSA aux importateurs, que Médias24 a pu consulter. 

La liste à laquelle il est fait référence, détaille les LMR pour 48 produits phytosanitaires communément utilisés dans la culture du thé.

Par LMR, on entend "la concentration maximale de résidus d'un produit phytosanitaire (pesticide) homologué ou autorisé conformément à la législation et la réglementation en vigueur en la matière, présents dans ou sur les produits primaires ou les produits alimentaires".

En plus clair, il s’agit des résidus que laissent les pesticides utilisés dans les cultures dont le produit est consommé par les humains. Ces résidus sont contrôlés afin de préserver la santé des consommateurs.

"Ces limites ont été fixées suite à des études et à des évaluations faites par les services compétents de l’ONSSA", nous assure une source bien informée.

Médias24 a consulté la liste des nouvelles LMR et a procédé, pour certains pesticides, à une comparaison entre les nouvelles normes marocaines et celles appliquées par l’UE, le Codex Alimentarus ou encore la Chine.

Les nouvelles LMR marocains s’inspirent fortement de la réglementation européenne et à moindre mesure du Codex Alimentarus.

Pour l’Acétamipride, par exemple, la LMR appliquée à l’import sera désormais de 0,05 mg/kg comme à l’UE. C’est l’un des produits phytosanitaires qui ne dispose d’aucune LMR au niveau du Codex Alimentarus ou dans la réglementation chinoise.

Pour l’Imidaclopride par contre, la réglementation marocaine s’est alignée sur celle du Codex en fixant la LMR à 50 mg/kg contre 0,05 mg/kg pour l’UE.

Selon une première lecture, il y a au moins 11 produits phytosanitaires dont les LMR marocaines sont aujourd’hui plus strictes que celles adoptées par la Chine.

Il s'agit de l'Acétamipride (0,05mg/kg), Carbendazime (0,1 mg/kg), Chlorfénapyr (50 mg/kg ), Cypermethrine (15 mg/kg), Difenoconazole (0,05 mg/kg), Diflubenzuron (0,1 mg/kg), Fenpropathrine (3 mg/kg), Lambda-cyhalothrine (1 mg/kg), Méthomyl (0,1 mg/kg),  Pyridaben (0,05 mg/kg). 

Certains produits phytosanitaires sont tout bonnement interdits d'utilisation. L'ONSSA y fait référence dans sa lettre du 27 février. 

"Il y a lieu de noter également que pour les matières actives non autorisées sur la culture de thé en Chine, aucun résidu de pesticide ne doit être détecté sur le produit et la limite de 0,01 mg/kg ou la limite de quantification (LOQ) leurs sont appliquées", est-il précisé. 

Sept produits phytosanitaires sont concernés : Diafenthiuron, Imidaclothiz, Isazofos, Isocarbophos, Phosfolan, Phosfolan Methyl et Terbufos. 

Ce qui n’est pas pour plaire aux opérateurs du secteur. Une source proche du secteur nous a assuré que les opérateurs estiment "la nouvelle réglementation sévère" voire même "impossible à appliquer".

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