Fuite des ingénieurs: Amzazi appelle les entreprises à offrir de meilleures opportunités
Malgré l’augmentation de 87% du nombre d’ingénieurs formés au cours des dernières années, le marché de l’emploi souffre d’une carence chronique de profils d’ingénieurs. Le ministre de l’éducation nationale appelle les entreprises à offrir de meilleures opportunités de carrière aux lauréats pour freiner la fuite des ingénieurs.

Fuite des ingénieurs: Amzazi appelle les entreprises à offrir de meilleures opportunités
Malgré l’augmentation de 87% du nombre d’ingénieurs formés au cours des dernières années, le marché de l’emploi souffre d’une carence chronique de profils d’ingénieurs. Le ministre de l’éducation nationale appelle les entreprises à offrir de meilleures opportunités de carrière aux lauréats pour freiner la fuite des ingénieurs.
Saaid Amzazi, ministre de l’éducation nationale, intervenait lors d’une conférence sur la transformation digitale organisée samedi 16 février par l’Ecole Mohammadia des ingénieurs à l’occasion de son 60e anniversaire.
Il a profité de l’occasion pour aborder la problématique du départ des ingénieurs marocains à l’étranger.
Selon le ministre, le Maroc a augmenté de 87% ses effectifs de lauréats ingénieurs entre 2011 et 2016 pour répondre aux besoins engendrés par ses plans de développement, notamment son plan d’accélération industrielle.
Malgré cela, « les entreprises qui recrutent continuent de déplorer une carence chronique de profils d’ingénieurs sur le marché de l’emploi marocain, particulièrement dans le domaine de l’informatique. L’explication de ce paradoxe, nous la connaissons tous : c’est le départ, une fois leur diplôme en poche, de ces profils d’élite vers des pays étrangers, notamment la France et le Canada », rappelle M. Amzazi.
Tout en précisant que ce phénomène est mondial avec des pays comme l’Inde et la Chine qui en souffrent beaucoup plus que le Maroc, le ministre affirme que le nouveau défi n’est plus de former des ingénieurs mais de savoir les retenir.
Citant les résultats d’une enquête d’un cabinet de recrutement, il rappelle que la faible rémunération des ingénieurs n’explique qu’en partie leur démotivation et départ à l’étranger, puisque cet aspect arrive en quatrième position des préoccupations de ces profils.
« L’accès à une meilleure qualité de vie, la recherche d’une évolution de carrière plus intéressante et un meilleur environnement de travail arrivent en tête des préoccupations », poursuit M. Amzazi.
« Les jeunes ingénieurs sont à la recherche de projets stimulants et de challenges, chose qu’ils ne trouvent pas forcément au Maroc, demême qu’ils déplorent une gestion des ressources humaines qui tarde à se moderniser ainsi que le manque d’opportunités de formation continue, un fait particulièrement pénalisant quand ils travaillent dans les nouvelles technologies qui sont en constante mutation », se désole le ministre.
Ce dernier appelle les entreprises marocaines à mener une profonde réflexion sur les opportunités à mettre en place de toute urgence pour améliorer les conditions de travail des ingénieurs et afin de retenir « cette précieuse matière grise sous nos cieux ».