Loi-cadre sur l'enseignement: un débat chaud attendu au Parlement

Un débat chaud s’annonce au Parlement dès la semaine prochaine. Le coup d’envoi sera donné le mardi 8 janvier 2019, avec les premières discussions du projet de loi-cadre sur l’enseignement. Un sujet propice aux surenchères populistes alors que l’avenir des enfants marocains est en jeu.

Loi-cadre sur l'enseignement: un débat chaud attendu au Parlement

Le 2 janvier 2019 à 13h13

Modifié 11 avril 2021 à 2h50

Un débat chaud s’annonce au Parlement dès la semaine prochaine. Le coup d’envoi sera donné le mardi 8 janvier 2019, avec les premières discussions du projet de loi-cadre sur l’enseignement. Un sujet propice aux surenchères populistes alors que l’avenir des enfants marocains est en jeu.

Les premières escarmouches ont déjà commencé. Elles sont portées par un parlementaire du PJD, le parti qui préside le gouvernement.

Al Mokrei Abou Zaid Al Idrissi a violemment attaqué le texte le 16 octobre 2018, après sa présentation par le ministre de l’Education nationale devant la commission de l’Enseignement, de la culture et de la communication. Le parlementaire place le débat sur un registre purement identitaire, en précisant que ce n’est pas la langue française qu’il attaque mais la francophonie en tant que concept de domination, comme il l’a fait dans une conférence à Oujda le 28 décembre.

La question qui se pose est de savoir si le parti du Chef du gouvernement votera ce projet de loi-cadre adopté en conseil des ministres le 20 août 2018 ou pas. Deux articles de ce projet de loi vont focaliser les passions :

-l’article qui instaure pour les familles dites aisées, la nécessité de payer des frais d’inscription après l’âge de 16 ans;

-et l’article qui fixe pour l’élève l’objectif de maîtriser les deux langues officielles nationales ainsi que les langues étrangères notamment dans les disciplines scientifiques et techniques.

La loi-cadre est une loi d’orientation générale dont l’objectif est de placer un secteur ou une stratégie à l’abri des changements politiques. Une loi-cadre est une sorte de contrat entre les différents acteurs. Chacun s’engagera et saura où se trouve sa place et quel sera son rôle.

L’élaboration de ce texte a été ordonnée à plusieurs reprises par le Roi Mohammed VI, notamment au cours d’un conseil des ministres en février 2016. Il a fallu attendre août 2018 pour qu’elle soit soumise au conseil des ministres.

Le projet de loi-cadre tel qu’il a été adopté en conseil des ministres peut être téléchargé ou consulté sur le site du parlement.

Les principales innovations de ce projet de loi sont les suivantes :

-la généralisation progressive de l’enseignement préscolaire. A terme, l’enseignement obligatoire concernera chaque enfant âgé de 3 à 16 ans.

-la révision dans les trois années à venir des programmes et des systèmes d’évaluation pour garantir un enseignement de qualité à tous les enfants.

-la mise en place d'un nouveau modèle pédagogique à même d'assurer le développement des capacités de l'apprenant, l'inciter à la pensée critique et à la créativité tout en étant attaché et fier des symboles nationaux.

-l'éducation à la citoyenneté, les valeurs universelles et l'esprit d'initiative ;

-l'adoption d'une architecture linguistique basée sur le pluralisme et l'alternance linguistique afin de préparer les apprenants à la maîtrise des langues étrangères à un âge précoce.

-L'enseignement de certaines matières, notamment scientifiques et techniques, dans les langues étrangères “les plus utilisées“, en plus de la mise en place de passerelles et de ponts entre l'enseignement général et la formation professionnelle, tout en adoptant l'orientation précoce depuis le cycle collégial-secondaire. L’arabe restera la principale langue d’enseignement.

-Un mode de financement du système de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique fondé sur les principes de solidarité nationale et de contribution des différentes parties prenantes, tout en veillant à garantir le principe de la garantie de l’enseignement obligatoire. Le financement sera assuré par l’Etat, les collectivités territoriales, les acteurs économiques ainsi que les familles aisées pour une petite part.

L’Etat garantit la gratuité de l’enseignement obligatoire (jusqu’à 16 ans). Et ne doit priver personne, pour des «raisons matérielles pures», de poursuivre ses études au-delà de cet enseignement dès lors que les conditions requises sont respectées.

Le projet soumet «les familles aisées» au paiement de frais d’inscription dans le secteur public. Cette disposition sera instaurée de manière «progressive». C'est-à-dire au niveau de l’enseignement supérieur dans un premier temps, puis au niveau des lycées dans un deuxième. Là aussi, un texte réglementaire est nécessaire pour préciser les modalités et conditions selon lesquelles les familles ciblées s’acquitteront des frais.

Débat à suivre car il s'agit d'une réforme décisive et historique.

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