11 syndicats se mobilisent contre les prochaines élections de l’Ordre des médecins

La coupe est pleine pour les médecins des secteurs public et privé. 11 syndicats, sur un total de 13 représentés au sein de l’Ordre des médecins, demandent un report des élections du bureau de cette instance afin d’opérer une refonte de la loi 08-12, qui encadre l’activité de l’Ordre. Une manifestation nationale est prévue pour ce dimanche 9 décembre 2018. Les détails.

11 syndicats se mobilisent contre les prochaines élections de l’Ordre des médecins

Le 7 décembre 2018 à 16h42

Modifié 11 avril 2021 à 2h50

La coupe est pleine pour les médecins des secteurs public et privé. 11 syndicats, sur un total de 13 représentés au sein de l’Ordre des médecins, demandent un report des élections du bureau de cette instance afin d’opérer une refonte de la loi 08-12, qui encadre l’activité de l’Ordre. Une manifestation nationale est prévue pour ce dimanche 9 décembre 2018. Les détails.

De sérieuses dissensions internes entravent le travail des membres du Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM). Ce qui a poussé 11 syndicats représentés au sein de l’Ordre – sur un total de 13, à organiser une conférence de presse – le 06 décembre, afin de dénoncer les irrégularités constatées dans leurs rangs, mais aussi fustiger le silence des autorités face à l’une de leurs principales revendications: le report des élections du bureau de l’Ordre, pour une durée de 6 mois.

Une demande que les médecins contestataires justifient par la nécessité de réexaminer la loi 08-12, qui encadre les attributions et missions de leur Ordre. Ces élections, initialement prévues pour le 22 juin 2018, ont déjà été reportées par le président de l’Ordre au 23 décembre de cette année.

Ce qui ne satisfait pas les médecins adhérant aux 11 syndicats à l’origine de cette contestation, et qui regroupent l’ensemble des syndicats du secteur privé ainsi que la quasi-totalité du secteur public.

A leurs yeux, l’Ordre s’est éloigné de ses missions et prérogatives, et ne sert plus les intérêts de la profession. Ils pointent essentiellement du doigt un seul et unique syndicat, dont la mainmise entrave le bon fonctionnement de l’Ordre en multipliant les irrégularités selon les médecins contestataires: le syndicat indépendant des médecins du secteur public.

Le mode de scrutin au cœur de la polémique

Cette centrale tiendrait les rênes de l’Ordre des médecins et ne ferait que peu de cas des intérêts du secteur privé, toujours selon les médecins contestataires. Parmi les irrégularités pointées du doigt : favoritisme dans l’acceptation des dossiers de candidature, décompte des voix en inadéquation avec le nombre de médecins d’une région donnée, parti-pris de certains comités de suivi des élections,…

«80% des dossiers déposés au Conseil national de l’ordre des médecins concernent le secteur privé. Dans ces conditions, il est aberrant qu’un seul syndicat de médecins appartenant au secteur public bloque le bon fonctionnement de l’Ordre» estime Moulay Said Afif, président du Collège syndical national des médecins spécialistes privés.

Autre revendication essentielle de ces médecins : la révision du mode de scrutin. Dans l’état actuel des choses, chaque membre du Conseil peut voter pour le candidat de son choix, «ce qui crée un déséquilibre et fausse la représentativité des élections» estime Mustapha Chennaoui, SG du Syndicat national de la santé publique.

Ainsi, le Dr Chennaoui et ses confrères demandent que la loi 08-12 soit amendée pour faire en sorte que chaque médecin membre de l’Ordre se prononce en faveur d’un candidat de son secteur: le privé vote pour le privé, et le public pour le public.

Concernant les votants, seuls les médecins à jour de leurs cotisations auront le droit d’élire leurs pairs. Ce qui aujourd’hui est le cas d’à peine 35% des médecins membres de l’Ordre.

Plus d’autonomie pour les Conseils régionaux

Toujours au titre des griefs, le renforcement de l’autonomie administrative et financière des Conseils régionaux de l’Ordre. «Il est aberrant de dépendre d’une instance centrale au 21è siècle, surtout à la lumière de la politique de régionalisation avancée prônée au Maroc» s’insurge le Dr Mohamed Hachem Tyal.

D’après les informations communiquées, les cotisations – de l’ordre de 700 DH par médecin, sont collectées par les Conseils régionaux, qui transfèrent ces montants au Conseil national. Ce dernier se chargeant par la suite de redispatcher les budgets aux différents Conseils régionaux, à sa discrétion…

Une situation qui entrave l’autonomie et l’action de ces Conseils, selon les médecins présents à cette conférence. L’un d’entre eux avance l’exemple éloquent du Conseil régional des médecins du grand Casablanca : les cotisations collectées et versées au compte de l’Ordre s’élèvent à près de 5 MDH, alors que ce Conseil régional reçoit en retour environ 600.000 DH de budget.

Autant de revendications qui motivent, aux yeux de ces médecins, la tenue d’une manifestation ce dimanche 9 décembre 2018 à Rabat – en face du siège de l’Ordre. Obtiendront-ils gain de cause ? Rien n’est moins sûr. D’autant plus que la tutelle ne semble pas très réceptive à leurs doléances. Car si ces médecins reconnaissent avoir trouvé en Anas Doukkali un ministre de la Santé à l’écoute, qui adhère à leur point de vue selon eux, ils regrettent aussi l’absence de décision concrète de sa part.

Mais c’est surtout le Chef de gouvernement qui cristallise leur mécontentement, Saâdeddine Elotmani n’ayant donné aucune suite à leurs multiples sollicitations officielles…

Lire aussi: En octobre déjà, les médecins du secteur privé annonçaient une grève un jour par mois

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