Accident train ONCF: les premières hypothèses

En attendant les résultats de l’enquête menée par la Gendarmerie royale, excès de vitesse et aiguillage défaillant font office de premières pistes.

Accident train ONCF: les premières hypothèses

Le 17 octobre 2018 à 17h04

Modifié 11 avril 2021 à 2h49

En attendant les résultats de l’enquête menée par la Gendarmerie royale, excès de vitesse et aiguillage défaillant font office de premières pistes.

Ordonnée par le Roi et enclenchée par le parquet général (Cour d’appel de Rabat), l’enquête sur le déraillement du train TNR9 à Bouknadel a bouclé sa première journée. Témoins et responsables de l’ONCF sont sollicités pour élucider ce drame lourd de 7 morts et 125 blessés (bilan provisoire). Une expertise technique est également en cours.

Les investigations sont menées par la Gendarmerie royale. C’est de sa juridiction que relève Bouknadel (Abi Al Kanadil), commune située à 15 Km de Salé. Les opérations en cours cadrent bien avec les missions pour lesquelles le corps de la gendarmerie a été créé au départ, c'est-à-dire, entre autres, "la sûreté des campagnes et des voies de communication", dont les voies ferroviaires.

L’enquête préliminaire a été ordonnée trois heures après l’accident, survenu mardi 16 octobre vers 10h30. Les gendarmes ont pris quatre heures pour effectuer les constatations nécessaires et dresser leur PV. D’où le retard au niveau du dégagement de la voie, a constaté Médias24 sur place.

Les recherches seront encadrés par ces questions somme toute classiques: Quelles sont les circonstances de l’accident? Et quelles en sont les causes? Les premières pistes, qui découlent de différents témoignages, incriminent tantôt un excès de vitesse, tantôt un problème d’aiguillage (mécanisme de changement de voie), quand ce n’est pas la combinaison de ces deux facteurs.    

"L'aiguillage n'a pas causé l'accident, il n'est pas défaillant, c'est sûr. C'est le train qui a endommagé l'aiguillage après l'accident", estime un spécialiste de la maintenance. Il a été appelé sur les lieux de l’accident pour y effectuer des évaluations. Pour lui, il s’agirait d’un "problème de vitesse malgré l’existence des panneaux de signalisation".

Une version que contredit celle de cheminots de l’ONCF, dont une conversation a été fuitée ce mercredi dans les réseaux sociaux (et qui n'a pu être authentifiée par Média24). On y évoque une "défaillance au niveau de l'aiguillagerepérée et notifiée à la brigade concernée depuis vendredi 12 octobre".

"Il s'agirait d'un excès de vitesse de la part du train, en raison de l'absence de panneaux de signalisation de vitesse à l'approche de l'aiguillage", selon les propos d'un cheminot. "A l'approche de l'aiguillage en question, le train devrait ralentir à 60 km/h. Or, le train accidenté a dépassé les 100 km/h", explique-t-il.  

"La tronçon de Bouknadel est connu pour son instabilité. Les trains ont l’habitude de ralentir à partir de la gare Salé-Tabriket, mais pas tous", rapporte un habitué du trajet Salé-Kenitra.  

Sur les réseaux sociaux, différents témoignages de passagers d'un premier train font état d'une forte secousse au niveau du même point, quelques heures avant l'accident. Médias24 en a reçu confirmation auprès de plusieurs passagers ayant pris les deux trains précédant celui de l’accident.

"Ce n’étaient pas de simples secousses. La rame valsait entre deux côtés. Elle penchait tellement que les fenêtres allait toucher le sol (sic) ", raconte l’un de ces passagers. Il était dans le train qui a fait le départ à 8h37 de Rabat. "Une fois à Kenitra, nous avons verbalement signalé l’incident au Chef de gare et du conducteur. Nous leur avons demandé d’alerter les trains suivants."

"Les réclamations ont été enregistrées devant nous mais nous ne savons pas si elles ont été remontées", explique un autre passager.

Dans un communiqué publié ce mercredi 17 octobre, l’ONCF "confirme que cette notification a été faite au niveau de la gare de Sidi Tibi, à 10 kilomètres du lieu de la scène à Bouknadel. "L’Office affirme néanmoins avoir "ordonné, immédiatement après avoir été informé sur les secousses;  l’arrêt du train à la gare de Kenitra tout en le soumettant au contrôle". Des équipes techniques ont quant elles effectué un contrôle sur les infrastructures et les installations au niveau de Sidi Tibi." Et de conclure que ces opérations "ont confirmé l'absence de défaut ou de dommage significatif."

Les pistes pour le moment sont donc celles de l'aiguillage et/ou de l'excès de vitesse du train. Mais l'enquête en dévoilera peut-être d'autres.

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