Crise RAM-AMPL: La version des faits d'un commandant de bord qui dément l'existence d'une grève

Face au bras de fer que se livrent la RAM et ses pilotes syndiqués au sein de l'AMPL, son président Amine Mkinsi n'a pas souhaité répondre à nos sollicitations pour réagir aux accusations du patron de la RAM. Médias24 a donc donné la parole à un commandant de bord, par ailleurs membre de l'association marocaine des pilotes de ligne, qui explique la cause des frictions avec sa direction et dément formellement tout mot d'ordre appelant à une grève des pilotes. 

Crise RAM-AMPL: La version des faits d'un commandant de bord qui dément l'existence d'une grève

Le 18 juillet 2018 à 15h16

Modifié 11 avril 2021 à 2h47

Face au bras de fer que se livrent la RAM et ses pilotes syndiqués au sein de l'AMPL, son président Amine Mkinsi n'a pas souhaité répondre à nos sollicitations pour réagir aux accusations du patron de la RAM. Médias24 a donc donné la parole à un commandant de bord, par ailleurs membre de l'association marocaine des pilotes de ligne, qui explique la cause des frictions avec sa direction et dément formellement tout mot d'ordre appelant à une grève des pilotes. 

Joint par notre rédaction, un pilote proche de l'âge de la retraite a accepté de répondre aux accusations qu'il juge "infondées" du président Addou qui a affirmé que des pilotes syndiqués minoritaires entravent le développement de la compagnie avec des doléances qui prennent la forme d'une grève déguisée.

"Aucun appel à la grève des pilotes"

"Contrairement à ce qu'il laisse entendre, il n'y a aucun mouvement de grève en cours chez les pilotes de la RAM et la preuve est que je m'apprête à m'envoler et que le trafic à mi-journée ne connaît aucune perturbation.

"Le courrier de l'AMPL qui a mis le feu aux poudres ne fait que se conformer aux protocoles d'accord sur nos conditions de travail. Tous les pilotes ont un programme mensuel à respecter avec des réserves lorsqu'un collègue est malade ou indisponible. Il faut préciser qu'un remplacement au pied-levé ne peut plus se faire comme dans les années 70 sachant qu'à cette époque, il nous fallait moins d'une heure pour nous rendre à l'aéroport.

"Aujourd'hui, à cause de la circulation routière et d'autres facteurs impondérables, il faut environ 3 heures pour pouvoir remplacer un collègue défaillant. A moins de dormir à l'aéroport ou d'être prévenu la veille, c'est le délai nécessaire pour prendre les dispositions nécessaires. 

"Encore une fois, nous ne sommes pas en grève car aucun vol de ce jour n'a été annulé ou retardé.

"Le vrai problème se situe dans le sous-effectif monstrueux qui est le résultat de la fermeture de l'école de formation des pilotes de la RAM. Ainsi, à titre personnel, mon programme de vols est overbooké.

"Le sous-effectif explique la crise actuelle"

"La direction laisse entendre que nous sommes des enfants gâtés mais elle oublie de préciser que nous travaillons au maximum de nos capacités. Le sous-effectif actuel est masqué par le dévouement des pilotes qui ne refusent aucun remplacement et effectuent plusieurs vols supplémentaires A/R souvent nocturnes.

"Le résultat est qu'il arrive que notre corps ne suit plus et certains collègues ont même fait des crises cardiaques liées au surmenage.

"Il faut arrêter de prétendre que notre seule revendication est salariale car notre priorité est que la RAM recrute assez de pilotes pour alléger notre charge de travail.

"Ceci dit, en attendant d'avoir suffisamment de personnel naviguant, nous méritons quand même de bénéficier d'une compensation salariale étalée sur plusieurs années car nous sommes soumis à un rythme infernal.

"La solution est la réouverture de l'école de formation des pilotes"

"A la fin de l'année, nous frôlons le maximum autorisé par l'IATA c'est-à-dire 900 heures de vol alors que les pilotes d'autres compagnies comme Air France sont à 600 ou 700 heures annuelles.

"La direction ne peut pas dire que nous entravons le développement de la compagnie sachant que nous ne voyons pas nos enfants grandir et n'avons même pas le temps de les aider à faire leurs devoirs.

"Il ne s'agit pas de faire pleurer dans les chaumières car les pilotes de la RAM ont choisi ce métier qu'ils aiment mais il nous faut du répondant du côté de notre direction.

"La solution est donc la réouverture de l'école de la RAM pour atténuer, à terme, la charge de travail du personnel naviguant actuel qui est en sous-effectif.

Cela permettra à la compagnie d'embaucher assez de pilotes pour faire face aux besoins croissants du trafic aérien du Maroc. Si demain, la RAM recrute 100 pilotes, le problème sera résolu", conclut notre source préférant rester anonyme.

Quoiqu'il en soit, le timing du déclenchement de cette crise qui couve depuis des mois ne va certainement pas rassurer les passagers de la RAM en cette période estivale de forts flux aériens.

A l'heure où nous mettons en ligne, l'ONDA nous affirme que l'aéroport Mohamed V de Casablanca n'a enregistré aucune annulation ou même de retard de vols assurés par la compagnie nationale. 

 

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