Tourisme: Au moins 200.000 arrivées chinoises prévues en 2018, le double de celles de 2017

L’année 2017 a enregistré 107.500 arrivées chinoises contre seulement 43.000 en 2016. Selon le président de l’observatoire du tourisme, 100.000 personnes en provenance de Chine se sont rendues au Maroc entre janvier et fin avril dernier. Une augmentation très rapide du nombre de ces visiteurs lequel peut atteindre les 200.000 à la fin de l'année 2018. Si cette dynamique se poursuit, ce marché émetteur deviendra à terme un des plus importants du Royaume.

Tourisme: Au moins 200.000 arrivées chinoises prévues en 2018, le double de celles de 2017

Le 9 juillet 2018 à 16h54

Modifié 11 avril 2021 à 2h47

L’année 2017 a enregistré 107.500 arrivées chinoises contre seulement 43.000 en 2016. Selon le président de l’observatoire du tourisme, 100.000 personnes en provenance de Chine se sont rendues au Maroc entre janvier et fin avril dernier. Une augmentation très rapide du nombre de ces visiteurs lequel peut atteindre les 200.000 à la fin de l'année 2018. Si cette dynamique se poursuit, ce marché émetteur deviendra à terme un des plus importants du Royaume.

Le Maroc continue d’engranger les fruits de la levée des visas, intervenue en mai 2016 à l’issue d’une visite royale en Chine, pour les ressortissants de ce pays.

Interrogé par Médias24, le président de l’observatoire du tourisme, Said Mouhid, révèle que pour les seuls quatre premiers mois de l’année 2018, le nombre de leurs arrivées a atteint 100.000 visiteurs.

Selon lui, ce chiffre qui ne couvre qu’un tiers de l’année et ne concerne pas les périodes de haute-saison, laisse augurer, a minima, un doublement du nombre de visiteurs à la fin 2018 sachant que 2017 a totalisé 107.500 arrivées.

"En comparant le nombre d’arrivées durant les 4 premiers mois de 2018 à celui de la même période de 2017, on observe que le trend haussier des années précédentes se poursuit avec un taux de croissance de 80%. Cela veut dire que nous avons d’ores et déjà atteint les chiffres réalisés pendant la totalité de l’année passée.

"Si cette dynamique se poursuit, nous clôturerons l’année avec un chiffre minimal de 180.000 voire beaucoup plus car la période janvier-avril ne correspond pas aux flux importants d’arrivées. Pour ce marché, la haute saison se situe entre septembre et décembre puis entre avril et mai", explique Mouhid.

Comme les détails des arrivées par nationalités, du mois de mai, n’ont pas encore été publiés par l’observatoire du tourisme qu’il préside, il faut donc s’attendre à un chiffre important pour la période janvier-mai sachant que ce dernier mois constitue un des pics annuels de fréquentation chinoise.

Casablanca, première ville visitée par les Chinois

Concernant les villes de prédilection de ce marché, notre interlocuteur nous explique pourquoi la capitale économique du Royaume est la première destination de ces touristes.

«Casablanca totalise à elle-seule 35% de leurs arrivées. Même si ce n’est pas une ville à vocation culturelle, c’est la plus mythique pour les Chinois car pendant la révolution culturelle, le seul film étranger autorisé sur leurs écrans télévisés et cinématographiques était justement "Casablanca" qui a marqué les esprits.

Hormis cette image mythique transmise de génération en génération, la capitale économique est également la principale porte d’entrée du Royaume grâce à l’aéroport Mohammed V qui est relié aux principaux hubs aériens du monde entier (Paris, Dubaï, Doha, Istanbul…).

"Leurs autres destinations de séjour sont Ouarzazate, Tanger, Rabat, Fès et Chefchaouen car la majorité des Chinois sont avides de tourisme culturel et de découverte", résume le président.

S’il manque encore une ligne directe Casablanca-Pékin pour augmenter le trafic aérien, notre interlocuteur affirme que les hubs d'Europe et du Moyen-Orient déversent de plus en plus de Chinois au Maroc. En règle générale, ils voyagent dans le cadre de séjours combinés (Paris, Rome,…) d’une durée maximale de 6 jours au Maroc qui constitue leur dernière étape.

En termes de recettes en devises dans les caisses des opérateurs et de l’Etat, ce marché présente un grand intérêt car les dépenses de ces visiteurs sont supérieures de 25% à celle des clients traditionnels du Maroc (France, Espagne …). Hors billet d’avion, ils dépensent environ 12.000 DH pour une durée moyenne de séjour comprise entre 4 et 6 nuitées, soit 2.000 à 3.000 DH par jour.

Pour Mouhid, la promotion numérique de la marque Maroc est essentielle car 70% passent par internet pour choisir leurs destinations, 23% par le biais de tours-opérateurs et 7% par leurs propres moyens.

Sachant qu’en 2015, les chiffres plafonnaient à 10.515 arrivées, en 2016 à 43.000 (croissance de 400%), en 2017 à 107.500 (+ 250%) et qu'entre janvier et avril 2018, le Maroc en a reçu 100.000 (+ 80% par rapport à la même période antérieure), il est donc fort probable que l’année se terminera avec au moins 200.000 voire 250 ou 300.000 visiteurs chinois.

Rappelons qu'avec ses 120 millions de touristes annuels dont 30 millions qui empruntent des vols long-courriers, le marché chinois est de plus en plus convoité par les grandes destinations internationales (France, Espagne ...) qui déploient tous leurs charmes pour l'attirer. 

Une ligne Casablanca-Pékin et 500.000 visiteurs en 2020 ?

Si depuis quelques années, la Chine est devenu le 1er pourvoyeur mondial de touristes, le Maroc est pourtant encore loin de capter un pourcentage significatif de son trafic international car ce marché n’est pas encore arrivé à mâturité comme, par exemple, la France qui en reçoit chaque année 1,8 million.

Pour d’autres professionnels, le taux de croissance actuel est certes intéressant mais ne correspond pas au potentiel énorme de ce marché qui pourrait, à terme, avec une vraie politique d’aide publique, dépasser le 1er marché émetteur français du Maroc (1,6 millions de touristes en 2017).

Si l’absence de dessertes aériennes directes et de promotion institutionnelle freinent encore le développement des arrivées chinoises, le ministre du Tourisme s’est récemment engagé à pallier ces lacunes.  

Mohamed Sajid a en effet promis d’aider la RAM à ouvrir d’ici 2020 une ligne Casablanca-Pékin et de donner plus de moyens à l’ONMT (office national marocain du tourisme) pour mettre en œuvre des grandes campagnes médiatiques en Chine par l’intermédiaire de son bureau local basé à Pékin qui ne compte que 2 employés. Le but étant, selon lui, d’arriver à 500.000 arrivées chinoises à l’horizon 2020.

Reste à espérer que ses promesses seront tenues car en attendant, des pays comme la Turquie profitent largement de ce marché auquel elle a consacré pas moins de 25 liaisons aériennes directes et quotidiennes.

Le Maroc gagnerait donc à s’inspirer de ce pays qui a réussi à passer en moins de deux décennies de 6 millions de touristes étrangers à 40 millions en attirant notamment dans ses filets le marché chinois.

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