Mawazine: Un concert intimiste pour le décoiffant Jamiroquai

En pleine forme, le leader du groupe Jamiroquai s’est produit pendant 2 heures sur la scène OLM-Souissi dimanche 24 juin lors de la 17e édition du festival Mawazine. Très peu nombreux, le public composé uniquement de fans a manifestement pris beaucoup de plaisir à découvrir ce grand artiste doublé d’un show-man exceptionnel.  

Mawazine: Un concert intimiste pour le décoiffant Jamiroquai

Le 25 juin 2018 à 12h48

Modifié 25 juin 2018 à 12h48

En pleine forme, le leader du groupe Jamiroquai s’est produit pendant 2 heures sur la scène OLM-Souissi dimanche 24 juin lors de la 17e édition du festival Mawazine. Très peu nombreux, le public composé uniquement de fans a manifestement pris beaucoup de plaisir à découvrir ce grand artiste doublé d’un show-man exceptionnel.  

Avec sa voix et sa présence dansante hypnotisantes, Jay Kay aurait pu dynamiter la plus grande scène de Mawazine s’il n’avait pas été, maladroitement programmé un dimanche soir entre 22 heures trente et minuit trente, veille de reprise du travail.

Malgré l’excellente réputation scénique du combo anglais qui a l'habitude de remplir des salles énormes (50.000 à 100.000 personnes), seuls 5.000 spectateurs se sont déplacés.

Il faut croire aussi que son style de musique très particulier n’était pas destiné à un public de néophytes ou de jeunes plutôt adeptes d’électro ou de rap.

Face à une foule bigarrée, les 6 musiciens, 3 choristes et chanteur, groove dans la peau, ont dégainé plusieurs hits pour le plus grand plaisir de leurs fans.

Un grand moment de communion musicale avec cet immense chanteur qui cumule une réputation de performer dont peu d’artistes peuvent se targuer.

En dehors de sa voix de diva noire inspirée du funk et de la soul des années 70, il se distingue aussi de ses pairs par son style de danse très particulier qui renvoie aux figures spatiales des skate-boarders.

Coiffé, comme toujours, d’un extravagant couvre-chef, le londonien a délivré un splendide show où il a repris ses grands succès mais également son dernier album toujours aussi pop, mâtiné d’influences funk et discoïdes.

Bien qu’adepte d’évolutions musicales, ses nouveaux titres à base d’électro-funk n’ont pas du tout déboussolé ses fans de la 1ère heure.

A 48 ans, la star, affublée d’une parure (électrique) indienne, de baskets et d'un survêtement de sport, a entonné plusieurs ritournelles classiques de son répertoire comme "Virtual Insanity" qui ont enflammé son public composé dans l'écrasante majorité de mélomanes avisés.

Visiblement revenu de ses problèmes de drogue et de ses frasques éthyliques, le leader du groupe, un peu empâté tout de même, laissera un grand souvenir aux nombreux quadras qui n’ont cessé à la fin de son show de clamer des rappels pour qu’il revienne.

Musique dansante et conviviale, le fantasque chanteur a en effet passé la rampe marocaine avec justesse et brio.

Souvent traité par une certaine presse de "petit blanc qui fait de la musique comme un black", Jay Kay est avec son assurance scénique et son sens du rythme assurément bien plus qu’un pâle imitateur sachant qu'il a irradié toute la soirée et mis ses fans marocains dans sa poche.

Jay Kay, c’est d’abord un style reconnaissable entre mille et pour s’en convaincre, il suffit d’écouter l’inénarrable Stevie Wonder à son propos: "Si je devais avoir un fils blanc, ce serait sans conteste le chanteur de Jamiroquai".

Ce dernier a en effet une manière très particulière de traiter un son enlevé et décalé, par rapport aux musiques actuelles, où la ligne de basse fait la différence. D’ailleurs, selon ses dires, c’est le morceau anthologique Shaft d’Isaac Hayes, où la basse est omniprésente, qui lui a donné envie de faire le métier d’artiste.

Sa patte unique fait de lui un des rares artistes des dernières années ayant su renouveler l’actualité musicale figée entre hip hop et électro, registres musicaux certes agréables pour faire la fête, mais qui ne marqueront certainement pas l’histoire de la musique.

Possédant une grâce dans la composition musicale et dans l’interprétation vocale, Jay Kay a incontestablement enrichi le répertoire musical actuel à base de pop, soul, funk ….

La raison vient certainement de son enfance aux côtés d’une génitrice chanteuse de jazz qui l’a littéralement biberonné avec ce registre majeur s’il en faut (Lady Day, Ella Fitzgerald, Dizzy Gillespie et tant d’autres icônes).

Pour les oreilles avisées, Jay Kay est une véritable éponge qui a synthétisé tout ce qu’il a écouté pendant son adolescence baladée par une maman qui multipliait les représentations dans tous les grands clubs anglais (Ronnie Scott bar ….).

De ce milieu où il a baigné depuis l’âge de 4 ans, il a su se créer son propre style au lieu de se contenter de pasticher ses modèles du passé comme Curtis Mayfield, Aretha Franklin, Stevie Wonder, James Brown, Gladis Knight… Pour tout artiste voulant percer, il n’existe en effet pas plus grand challenge que de se faire reconnaître dès la première ou la deuxième note.

Pour l’anecdote, Jay Kay rappelle d’ailleurs dans sa biographie autorisée que le producteur à qui il avait envoyé sa 1ère maquette lui avait demandé: "Qui est cette femme noire qui chante tout le long de votre album ?".

Même s’il n’a pas fait le plein et malgré des appels au boycott, le show du flamboyant Jay Kay restera un choix artistique osé de ce 17ème festival Mawazine. Pour s’en convaincre, il n’y avait qu’à observer les nombreux spectateurs, à la fin du concert, qui avaient des étoiles plein les yeux ...

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