Trafic de stupéfiants: L’ecstasy devient une des premières drogues saisies au Maroc

La publication du bilan de la DGSN montre une stabilisation des saisies de haschich qualifié de drogue douce et l’explosion des drogues synthétiques dites dures. Si les saisies de cocaïne et d’héroïne augmentent sensiblement, celles de psychotropes explosent littéralement. Les chiffres montrent que l’ecstasy qui est de plus en plus consommée au Maroc peut poser, à terme, un problème sanitaire.

Trafic de stupéfiants: L’ecstasy devient une des premières drogues saisies au Maroc

Le 18 mai 2018 à 15h53

Modifié 11 avril 2021 à 2h46

La publication du bilan de la DGSN montre une stabilisation des saisies de haschich qualifié de drogue douce et l’explosion des drogues synthétiques dites dures. Si les saisies de cocaïne et d’héroïne augmentent sensiblement, celles de psychotropes explosent littéralement. Les chiffres montrent que l’ecstasy qui est de plus en plus consommée au Maroc peut poser, à terme, un problème sanitaire.

Depuis environ quinze ans, le Maroc, qui est un des premiers producteurs de haschich au monde, est en passe de devenir un pays où la pluri-consommation de stupéfiants devient monnaie courante.

Si haschich et kif ont toujours été consommés par certains jeunes ou des personnes âgées, les autres drogues étaient plutôt inexistantes ou réservées à une population aisée ou étrangère. Selon les derniers chiffres de la DGSN, ce n’est plus le cas pour la cocaïne, l’héroïne et surtout les psychotropes.

Sous cette appellation, on distingue deux types de stupéfiants dont les benzodiazépines et l’ecstasy.

Plus connus sous le surnom de karkoubi, ces comprimés d’origine pharmaceutique, sont destinés au départ à traiter les maladies psychiques. Leur usage détourné pose un problème de sécurité publique car ses utilisateurs, de plus en plus nombreux, sont parfois à l’origine de crimes ultra-violents.

En second lieu, l’ecstasy, consommée en pilule ou en poudre ingérée (MDMA) dans n’importe quelle boisson, est "la" drogue qui est en passe de devenir la plus consommée chez les jeunes Marocains.

En étudiant le chiffre total des saisies d’ecstasy entre 2015 et 2018, qui s’est établi à 1,355 million de comprimés, on se rend compte qu’il augmente de manière exponentielle sur les 3 années.

Dans le détail, les enquêteurs (police et douane) ont saisi 12.505 comprimés en 2015, 481.646 en 2016, 490.259 pour les 9 premiers mois de 2017 et 371.448 entre octobre dernier et mai 2018.

Selon une source sécuritaire de haut rang, chargée de la lutte contre la grande criminalité, qui requiert l’anonymat, cette explosion croissante des saisies montre que ce marché très lucratif, du fait d’une forte demande de jeunes, intéresse de plus en plus de trafiquants confirmés ou en herbe.

"Si les dossiers de haschich sont toujours les plus nombreux, ceux qui concernent l’ecstasy sont de plus en plus préoccupants car ce type de consommation est nouveau au Maroc.

"Les arrestations croissantes de trafiquants montrent surtout que cette drogue est de plus en plus prisée chez des consommateurs dont l’âge varie entre 16 et 40 ans. La plupart des saisies se font dans les ports car l’ecstasy vient des Pays-Bas ou de Belgique.

"Contrairement au karkoubi, cette drogue dite festive ne pose pas de grand problème sécuritaire car ses adeptes la consomment dans un cadre privé, très souvent dans des soirées de musique électronique. Il n’empêche qu’elle est classée au tableau A des stupéfiants, c’est-à-dire au même niveau de dangerosité que les drogues comme l’héroïne très présente dans le nord du Maroc.

"Son prix modique (100 DH/pilule) encourage les consommateurs, mais heureusement, il n’y a eu, pour l’instant, aucun cas de décès par overdose de cette drogue, mais nous devons rester vigilants.

"Peu de consommateurs sont interpelés mais on note quand même que les arrestations qui ont concerné 53 trafiquants en 2015 ont grimpé à près de 500 dealers en 2017, soit dix fois plus en 3 ans", conclut notre source qui ajoute qu’à terme, cette drogue pourrait poser un vrai problème de santé.

 

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