La “nouvelle économie climatique” peut-elle s’enraciner au Maroc?

Les entreprises marocaines sont-elles outillées pour répondre aux enjeux du développement durable? C’est en tout cas ce que tente de mettre en place la CGEM, à travers la tenue, le lundi 5 mars, d’une rencontre sur la "nouvelle économie climatique". Avec à la clé la signature de deux conventions, liant la CGEM au cluster solaire (Masen), ainsi qu’au secrétariat d’Etat chargé du Développement durable.

La “nouvelle économie climatique” peut-elle s’enraciner au Maroc?

Le 5 mars 2018 à 21h06

Modifié 11 avril 2021 à 2h45

Les entreprises marocaines sont-elles outillées pour répondre aux enjeux du développement durable? C’est en tout cas ce que tente de mettre en place la CGEM, à travers la tenue, le lundi 5 mars, d’une rencontre sur la "nouvelle économie climatique". Avec à la clé la signature de deux conventions, liant la CGEM au cluster solaire (Masen), ainsi qu’au secrétariat d’Etat chargé du Développement durable.

Passée rapidement du statut de simple concept à celui de tendance porteuse de croissance, la nouvelle économie climatique s’impose graduellement en tant qu’alternative permettant de concilier production de richesse et réduction des émissions de CO2.

‘’Au-delà du risque que représente le changement climatique, il est également porteur d’opportunités. Il ne s’agit pas d’un problème conjoncturel, pouvant être résolu avec des mesures ponctuelles. C’est au contraire une tendance structurelle, qui nécessite une transformation de l’économie vers des solutions pérennes. Notamment de nouveaux modèles de production et de consommation à bas carbone’’ souligne Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la CGEM.

A l’heure où certains politiques doutent encore de la réalité du changement climatique, force est de constater que l’économique a pris une certaine longueur d’avance. "23 trillions de dollars (23 mille milliards) seront investis dans les énergies renouvelables sur la période 2015-2030. Dont 265 MM de dollars destinés à la région Mena’’ précise Fayçal Mekouar, vice-président de l’organisation patronale.

Le potentiel est bien réel. D’autant plus que "la mise à disposition d’une source d’énergie propre représente de plus en plus un vecteur d’attractivité des investissements étrangers: parcours vert, énergie propre, réduction carbone… C’est un constat qui positionne le Maroc sur le sentier de la croissance verte’’ observe Obaid Amrane, membre du directoire de Masen et SG du cluster solaire.

Pour les participants à cette rencontre de la CGEM, la nouvelle économie climatique présente essentiellement 3 types d’opportunités:

-Réduction des gaz à effet de serre, qui à terme permettra de réduire les coûts de production par de nouvelles technologies innovantes. Principalement sur les filières de la production d’énergie propre, l’efficacité énergétique, le traitement des eaux usées et la valorisation des déchets.

-Intégration du risque climatique dans la stratégie globale de l’entreprise, afin de disposer d’un avantage comparatif.

-Anticiper les changements réglementaires. "Le privé est partie prenante dans les propositions de réglementation. Ce qui nous confère davantage de latitude pour la relayer auprès de nos pairs’’, relève Bensalah.

Le développement durable décliné en plan régionaux

La "vision nouvelle économie climatique Maroc’’ repose essentiellement sur deux piliers: le renforcement des capacités dans le cadre de l’initiative Entreprise-Climat, et surtout la facilitation de l’accès des PME/TPE aux niches porteuses de cette nouvelle économie, ainsi bien sûr qu’au financement -qui représente un écueil majeur face au développement de projets durables.

"Nous travaillons sur un plan d’action permettant aux entreprises de décrocher de nouveaux marchés liés au développement durable. Un autre chantier en cours consiste à renforcer le cadre incitatif et règlementaire – notamment en matière d’accès aux nouvelles technologies, parallèlement à l’élaboration de modèles de développement économique tenant compte des effets du changement climatique,’’ explique Fayçal Mekouar.

Du côté de la tutelle, le Secrétariat d’Etat chargé du Développement durable prône essentiellement une approche sectorielle ainsi que régionale. ‘Conjointement avec nos partenaires, nous avons élaboré 22 plans d’action de développement durable, englobant 21 secteurs d’activité’’ précise Nezha El Ouafi, secrétaire d’Etat chargée du Développement durable. Des réunions sont en cours afin de définir la manière de mettre en oeuvre ces plans d’action, préalablement à la tenue de la première session de travail du Comité stratégique du développement durable, dont le décret portant création a été approuvé le 22 février en conseil de gouvernement.

Parallèlement à cette approche sectorielle, Nezha El Ouafi compte décliner cette logique dans les territoires: ‘’Souss-Massa est la première et unique région – au Maroc mais aussi au niveau arabe et africain, à disposer de son propre Plan régional de développement durable. Des plans similaires sont déjà prêts pour 4 régions marocaines, avec la préparation en cours du PRDD des régions restantes’’.

Miriam Bensalah-Chaqroun a signé lors de cette rencontre une convention de partenariat avec la secrétaire d’Etat au Développement durable, ainsi qu’une 2ème convention liant la CGEM et le cluster solaire (Masen). Cependant, aucun détail n’a filtré quant au contenu des deux conventions: ni les contours de ces partenariats, et encore moins les actions prioritaires à développer…

La ‘’nouvelle économie climatique’’ a-t-elle des chances d’éclore au Maroc, ou restera-t-elle un vœu pieux? Quoi qu’il en soit, les différents intervenants croient dur comme fer en son potentiel. ‘’Les opportunités de croissance et d’investissement sont très importantes. Essentiellement dans la production, mais surtout dans les services et l’efficacité énergétique. Ces niches d’investissement peuvent constituer d’importantes sources de création de valeur, d’investissements et d’emploi’’ souligne Obaid Amrane.

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