Les statistiques qui suivent proviennent de l’étude TIMSS 2015 qui s’est basée sur les résultats d’élèves marocains, de la quatrième année du primaire et de la deuxième année du secondaire collégial, ayant participé au test simplifié du TIMSS en mathématiques et en sciences, dont le nombre atteint les 10.428 pour le primaire et 13.035 pour le collège répartis sur 360 écoles et 361 collèges.

Performances des élèves en fonction de leurs caractéristiques personnelles et scolaires

Par sexe, les filles et les garçons ont à peu près le même résultat en mathématiques. En sciences, les filles dépassent les garçons de quelques points. Le score reste toujours très faible par rapport à la moyenne du TIMSS qui est de 500.

- Pour le primaire, en sciences, les filles ont un score de 358, les garçons 347, et en mathématiques respectivement 378 et 377;

- En secondaire, en sciences, les filles ont un score de 397, les garçons 390, et en mathématiques respectivement 385 et 384.

Par rapport au retard scolaire, les élèves ayant les scores les plus faibles sont les plus âgés par rapport à leur niveau scolaire. Vice-versa, les élèves ayant les scores moyens, élevés ou avancés sont les moins âgés. Peu importe le sexe, l’hypothèse de la corrélation entre l’âge et la performance est confirmée.  

Par rapport au sentiment d’engagement des élèves, les élèves du primaire sont en général plus engagés dans le cours, grâce à la manière d’enseigner des professeurs. En sciences, 83% des élèves du primaire estiment qu’ils sont très engagés dans le cours face à seulement 60% à 65% (selon la matière: biologie, SVT, physique..) des élèves du collège. En mathématiques, 82% des élèves du primaire estiment qu’ils sont très engagés dans le cours contre seulement 62% pour le collège.

Le taux des élèves qui estiment qu’ils ne sont pas du tout engagés ne dépasse pas en général 6% pour les élèves du primaire, contre 11% pour le collège (en physique et chimie notamment).

Pour ce qui concerne les absences, au primaire 62% des élèves au Maroc ont déclaré n’avoir jamais été absents ou bien s'être  rarement absentés aux cours. Un taux qui n’est pas loin de la moyenne mondiale qui est de 67%. Au secondaire, 70% des élèves déclarent qu’ils s’absentent rarement voire jamais, taux supérieur à la moyenne mondiale qui est de 61%.

L’hypothèse de la corrélation entre les absences aux cours et la performance est vérifiée. Les élèves qui s’absentent le plus, au collège comme au primaire, ont les scores les plus faibles en mathématiques et en sciences. En sciences par exemple, au primaire, les élèves ayant déclaré s’absenter au minimum une fois par semaine ont un score de 319 contre 371 pour les élèves qui ne s’absentent pas du tout ou rarement.

Performances des élèves selon leur milieu familial

Par rapport au niveau scolaire des parents et tuteurs, le test confirme encore le lien qui existe entre le niveau des enfants à l’école et le niveau scolaire de leurs parents. En règle générale, les parents ayant fait des études (licence, master, doctorat) ont des enfants plus performants à l’école. Le niveau des enfants suit généralement celui de leurs parents (baccalauréat, collège, primaire ou non scolarisés).  

Quelques exceptions échappent à la règle, notamment au collège en sciences et maths où les élèves dont les parents ont un niveau collège sont plus performants que ceux dont les parents ont suivi des études après le baccalauréat. Or ceux dont les parents ont des diplômes après le baccalauréat restent en tête de liste.

Selon la catégorie socioprofessionnelle des parents et tuteurs, le test montre que le niveau des élèves est bel et bien lié à la carrière de leurs parents. Pour les sciences comme pour les mathématiques, plus les parents ont des carrières intellectuelles plus le niveau de leurs enfants est performant.

Les scores les plus élevés sont ceux des élèves dont les parents sont cadres et opèrent dans des professions intellectuelles supérieures, les scores les plus faibles sont ceux des élèves dont les parents n’ont jamais travaillé ou exercent des professions qui ne nécessitent pas de qualification (assistance ménagère, gardiens d’immeubles…).

Par rapport aux ressources éducatives disponibles à la maison, le tiers des élèves du primaire ont déclaré ne pas avoir de livres à la maison ou en avoir très peu. Ces élèves ont aussi les moindres scores au test par rapport à ceux qui ont plus de 10 livres à la maison.

40% des élèves ont une bibliothèque à la maison, et ils dépassent ceux qui n’en ont pas de 22 points en sciences et de 12 points en maths.

Plus de la moitié des élèves ont déclaré posséder un ordinateur ou une tablette. Ces élèves ont 13 points de plus en mathématiques et 16 de plus en sciences que ceux qui n’ont pas d’ordinateurs chez eux.

En ce qui concerne les activités de lecture et de calcul avant la scolarisation, 29% des parents ont déclaré n’avoir jamais ou rarement pratiqué la lecture ou le calcul avant que leurs enfants n’accèdent l’école. A l’international, ce taux est de seulement 3%.

Au Maroc, la différence en points entre les élèves qui pratiquaient la lecture et le calcul avec leurs parents à la maison avant l’accès à l’école et ceux qui ne l'ont pas fait atteint les 61 points en sciences et 39 points en mathématiques.

Performances des élèves en fonction des particularités de leurs professeurs

Par rapport à la formation continue des professeurs, les élèves dont les enseignants ont bénéficié d'une formation continue au cours des deux dernières années obtiennent de meilleurs résultats que les autres élèves.

En ce qui concerne l’ancienneté des professeurs, au niveau international, ce paramètre n’a aucune influence sur les performances des élèves. Au Maroc, les élèves des professeurs ayant une ancienneté inférieure à 5 ans sont plus performants que ceux dont les professeurs ont une ancienneté de plus de 10 ans. La première catégorie d’élèves dépasse ceux de la seconde de plus de 48 points.

Performances des élèves en fonction de l’infrastructure socioéconomique

80% des élèves marocains sont inscrits dans des établissements d'enseignement ayant une composition socio-économique relativement inadéquate (où le taux de pauvreté des élèves est plus élevé). Ce taux est de 36% à l’international.

En règle générale, les élèves qui étudient dans des écoles où le nombre d’élèves aisés dépasse celui des élèves "pauvres" ont des scores plus élevés que ceux de la première catégorie. Avec une différence de 77 points en mathématiques et 100 points en sciences au primaire, et 66 points en mathématiques et 59 points en sciences au collège.

Ce qu'on peut retenir: Afin que l’élève soit performant et qu’il ait un bon niveau en mathématiques et en sciences, il faut qu’il soit scolarisé au plus tôt, il faut minimiser au maximum l'absentéisme à l'école.

Les parents doivent être conscients de l’importance d’étudier dans de bonnes conditions, ce qui veut aussi dire que les enfants doivent être entourés de livres à la maison et grandir dans un foyer qui valorise l’éducation, notamment la lecture et le calcul avant même l’accès à l’école. Il faut aussi que les professeurs s’assurent de participer régulièrement à des formations continues et qu’ils soient à jour quant aux méthodes d’enseignement.

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