Le Maroc envisage une ligne de crédit modulable avec le FMI, un événement inédit
Le Maroc et le FMI préparent le post-LPL (Ligne de précaution et de liquidité qui arrive à échéance dans quelques mois). Le passage à une nouvelle catégorie d'accord, le crédit modulable, est "très possible". Cela ferait passer le Maroc dans une catégorie supérieure de partenariat avec le FMI.
Jouahri l'a rapidement évoqué en quelques mots, au cours de sa conférence conjointe avec Boussaid, ce jeudi 18 janvier 2018. LeBoursier a précisé auprès de sources sûres, ce qu'il en est exactement.
A quelques mois de l’expiration de la Ligne de précaution et de liquidité (LPL) du Fonds monétaire international (FMI), accordée au Maroc le 22 juillet 2016, ‘’la négociation d’une ligne de crédit modulable est envisageable’’, nous déclare une source sûre.
L’actuelle ligne de précaution (une sorte de réserve en cas de choc exogène), totalisant un montant de 3,47 milliards de dollars, arrive à échéance au début de l'été (juin ou juillet, selon les sources, sachant que l'accord a été validé le 22 juillet par le conseil d'aministration du FMI). Selon notre source, il n'y aura pas de nouvelle LPL.
Si le Maroc conclut une Ligne de crédit modulable (LCM) avec le FMI, sa signature s'en trouvera revalorisée. Ce qui se répercutera positivement sur les conditions de ses sorties sur les marchés internationaux.
La "LCM est conçue spécialement pour les pays qui présentent une politique et des antécédents économiques très solides", commente le FMI. A ce jour, seuls trois pays ont conclu ce type d'accord: Colombie, Mexique et Pologne.
''L’un des objectifs essentiels de la réforme des instruments de prêt était d’assurer que les pays se sentent moins stigmatisés par une demande d’aide au FMI. Il s’agit de les encourager à solliciter un soutien sans attendre qu’ils soient frappés de plein fouet par une crise ; les pays présentant de très solides antécédents peuvent d’ailleurs postuler à la LCM dès qu’ils se trouvent confrontés à de réelles tensions sur leur balance des paiements'', indique le FMI sur son site web officiel.
S’agissant du processus de qualification du pays membre, celui-ci repose sur la vérification des principes suivants :
>La solidité de ses fondamentaux économiques et de son cadre institutionnel ;
>La fermeté continue de sa politique économique, tant à l’heure actuelle que par le passé ;
>L’engagement pris par le pays de maintenir le même cap à l’avenir.
Le premier accord LPL, de deux ans, avait un montant de 6,21 MM $ et a été approuvé le 2 août 2012. Le deuxième (28 juillet 2014) et le troisième (22 juillet 2016), de 24 mois également, portaient respectivement sur 5 MM $ et 3,47 MM $.
Cette possibilité de conclure une LCM a déjà figuré dans de récents échanges entre le Maroc et le FMI. Après le démarrage de l'assouplissement du régime des changes, elle confèrerait à l'économie marocaine, une place plus solide dans les évaluations internationales. Les répercussions sur les placements sur le marché intérieur, et notamment la dette publique intérieure qui deviendra logiquement moins chère pour l'Etat, sont évidentes. Nous y reviendrons.