M. Lahlimi s’exprimait mercredi 10 janvier, dans le cadre de sa conférence de presse annuelle sur la situation économique du Royaume où il a fait remarquer la persistance du poids de l’agriculture dans l’économie nationale et par ricochet, les difficultés des autres secteurs à prendre la relève.

Le développement doit être plus “endogène“ et moins dépendant des aléas externes, tel que le tourisme ou encore la sous-traitance industrielle dont l’activité dépend des décisions prises dans les sièges des multinationales, à des milliers de kilomètres des sites de production nationaux.

Voici la revue des différents secteurs économiques présentée par le haut-commissaire au plan:

- OCPconfirme son rôle moteur grâce à l’évolution positive de ses performances en 2017. Le HCP lie ces croissances, non sans raison à l’évolution des marchés internationaux: retrait de la Chine, augmentation de la demande brésilienne et dynamisme du marché africain, dans lequel OCP s’investit lourdement.

Le HCP passe en revanche sous silence le changement de la ventilation des exportations où la part des produits transformés dépasse de plus en plus celle de la roche brute. En effet, le montant des engrais représente 56,5% des exportations de l’OCP en 2017 contre 43% à peine en 2013 (Office des changes).

-Les industries manufacturières peinent à se développer, à l’exception de l’agroalimentaire qui a su profiter de l’excellente campagne agricole 2016/2017.

C’est le cas des IMME (Industries métallurgique, mécanique et électrique) qui marquent une décélération de 2,4%.

Les industriels tournés vers le marché local vivent donc une crise dans la mesure où les chiffres plus qu’honorables réalisés par les unités tournés vers l’export (La fabrication des voitures et de leurs équipements qui réalise +8%) n’arrivent pas à atténuer la contreperformance globale du secteur.

Le même dualisme se confirme pour les industries textiles, qui continuent de gagner des marchés à l’international (+5,5% à fin novembre 2017 Chiffres de l’office des changes), tout en souffrant sur le marché domestique.

-Le tourismeretrouve son dynamisme et son activité croît de 8,4%, grâce à la reprise économique du marché européen.

-Le BTPpâtit du repli persistant des transactions immobilières et du ralentissement des travaux publics.

-Les secteurs sociauxde l’éducation et de la santé décroissent de 1,4% à cause de la baisse des dépenses publiques.

Plus globalement et selon M. Lahlimi, le décollage économique doit s’articuler sur le développement et la promotion de produits 100% marocains.

Le HCP a défini une liste de plus de 600 produits pourvus d’un réel potentiel de croissance et issus de divers secteurs d’activité, depuis le textile jusqu’aux plastiques, en passant par la chimie ou encore la métallurgie.

Soutenus par l’Etat, les industriels doivent en améliorer les avantages comparatifs et leurs positionnements sur le marché international, en innovant davantage et en recourant plus aux dernières technologies.