Al Hoceima: Le Roi reçoit le rapport de la Cour des comptes et limoge des ministres

Le Roi Mohammed VI a reçu au Palais royal de Rabat, le premier président de la Cour des comptes, Driss Jettou, en présence du Chef du gouvernement Saâdeddine Elotmani, et des ministres de l'Intérieur et des Finances Abdelouafi Laftit et Mohamed Boussaid.des ministres ont été limogés séance tenante, ainsi que Ali Fassi Fihri, DG de l'ONEE.   

Al Hoceima: Le Roi reçoit le rapport de la Cour des comptes et limoge des ministres

Le 24 octobre 2017 à 19h06

Modifié 11 avril 2021 à 2h43

Le Roi Mohammed VI a reçu au Palais royal de Rabat, le premier président de la Cour des comptes, Driss Jettou, en présence du Chef du gouvernement Saâdeddine Elotmani, et des ministres de l'Intérieur et des Finances Abdelouafi Laftit et Mohamed Boussaid.des ministres ont été limogés séance tenante, ainsi que Ali Fassi Fihri, DG de l'ONEE.   

M. Jettou a présenté au Souverain, le rapport relatif au programme Al Hoceima "Manarat Al Moutawassat". Les ministères de l'Intérieur et des Finances avaient déjà présenté leurs propres rapports qui concluaient à des dysfonctionnements et des retards et excluaient toute malversation.

Le Roi avait néanmoins décidé de confier les ultimes vérifications à la Cour des comptes.

Le rapport de la Cour des comptes a conclu à l'existence de dysfonctionnements au cours du mandat du précédent gouvernement.

Devant les retards constatés, quelques départements ministriels ont transféré une partie de leurs contributions à l'Agence de développement du Nord comme moyen de fuir leurs responsabilités.

La commission de suivi du programme ne s'est réunie qu'en février 2017, 16 mois après la signature du programme. Il s'est également avéré que la commission locale de suivi, présidée par le gouverneur de l'époque, n'a pas été capable de mobiliser les intervenants ni de les motiver.

Plusieurs départements ministériels, ainsi que des établissements publics, n'ont pas respecté leurs engagements et les retards qu'elles ont subi n'est pas justifié.

Le Roi Mohammed VI a limogé MM. Mohamed Hassad (ministre de l'Intérieur au moment des faits), Nabil Benabdellah (ministre de l'Habitat au moment des faits), Lahoussine Louardi (ministre de la Santé au moment des faits), Larbi Bencheikh (DG del'OFPPT au moment des faits)  ainsi que Ali Fassi Fhri, DG de l'ONEE. 

Le Souverain a décidé, sur la base de ces rapports, que plusieurs autres personnalités seront désormais écartées de toute reponsabilité publique car elles ont trahi la confiance qui a été placée en elles. Il s'agit de Lahcen Haddad, ex ministre du Tourisme, Rachid Benmokhtar, ex-ministre de l'Education nationale, Lahcen Sekkouri, ex-ministre de la Jeunesse et des sports, Mohamed Amine Sbihi, ex-ministre de la Culture et Hakima El Haite, ex-secrétaire d'Etat chargée de l'environnement.

Le Chef du gouvernement a été chargé de proposer au Chef de l'Etat, d'autres noms pour remplacer les responsables limogés.

Le rapport de la Cour des comptes, et tout cet épisode d'Al Hoceima, sont riches en enseignement en matière de gouvernance notamment et de suivi des projets lancés. Les mêmes responsables limogés ont probablement ou possiblement commis les erreurs au niveau d'autres projets au Maroc. 

Voici le texte intégral du communiqué du cabinet royal:

"SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a reçu, mardi 24 octobre 2017 au palais royal à Rabat, le Premier président de la Cour des comptes, en présence du chef du gouvernement, et des ministres de l’Intérieur, et de l’Economie et des Finances.

"Au cours de cette audience, le Premier président de la Cour a présenté devant Sa Majesté le Roi un rapport comportant les résultats et conclusions de la Cour sur le programme « Al Hoceima : Manarat Al Moutawassit».

"Le rapport de la Cour des comptes a souligné que les investigations et enquêtes qu’elle a menées ont confirmé l’existence de plusieurs dysfonctionnements enregistrées sous le précédent gouvernement.

"Le rapport a également révélé que plusieurs secteurs ministériels et établissements publics n’ont pas honoré leurs engagements dans la mise en œuvre des projets et que les explications qu’ils ont fournies ne justifient pas le retard qu’a connu l’exécution de ce programme de développement. Le rapport a en outre démontré qu’il n’existait ni malversations ni détournements.

"Concernant la gouvernance, et à titre d’illustration, la commission centrale de suivi, composée des responsables gouvernementaux concernés, ne s’est réunie qu’en février 2017, soit 16 mois après la signature de la convention, au moment où la commission locale de contrôle et de suivi, présidée par le gouverneur de la province d’alors, a démontré son incapacité à mobiliser et à encourager les différents partenaires, et à imprimer le dynamisme nécessaire pour le lancement des projets sur des bases solides.

"Le rapport ajoute que devant le non-respect des engagements et le retard évident dans le lancement des projets, certains secteurs concernés ont transféré une partie de leurs contributions financières à l’Agence de développement des provinces du Nord comme moyen de se dérober à leurs responsabilités.

"Et eu égard à l’importance de ce programme de développement, et à la multiplication des intervenants, il était nécessaire que le gouvernement et la commission ministérielle du suivi assument la mission de supervision directe, à l’initiative du ministère de l’Intérieur, notamment durant sa phase de lancement.

"S’agissant de l’exécution des projets programmés, il a été constaté un grand retard dans le lancement des projets, pis encore la grande majorité de ces projets n’avait même pas été lancée, avec l’absence d’initiatives concrètes de la part de certains intervenants concernés pour leur lancement effectif.

"- De par les prérogatives constitutionnelles de Sa Majesté le Roi en tant que garant des droits des citoyens et protecteur de leurs intérêts;

"- En application des dispositions de l’article 1 de la constitution, notamment dans son alinéa 2, relatif à la corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes ;

"- Se basant sur les différents rapports soumis à la Haute appréciation du Souverain par l’Inspection générale de l’administration territoriale, l’Inspection générale des finances et la Cour des Comptes et après détermination des responsabilités, de manière claire et précise, prenant en considération le degré de manquement dans l’exercice de la responsabilité, SM le Roi, que Dieu L’assiste, a décidé un ensemble de mesures et sanctions à l’encontre de plusieurs ministres et hauts responsables.

"Dans ce cadre, et en application des dispositions de l’article 47 de la Constitution, notamment dans son alinéa 3, et après consultation du chef du gouvernement, Sa Majesté le Roi a décidé de mettre fin aux fonctions de plusieurs responsables ministériels. Il s’agit de :

"- Mohamed Hassad, ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en sa qualité de ministre de l’Intérieur dans le gouvernement précédent ;

"- Mohamed Nabil Benabdellah, ministre d’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, en sa qualité de ministre de l’Habitat et de la Politique de la ville dans le gouvernement précédent ;

"- El Houcine Louardi, ministre de la Santé, en sa qualité de ministre de la Santé dans le gouvernement précédent ;

"- Larbi Bencheikh, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, chargé de la formation professionnelle, en sa qualité d’ancien directeur général de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail ;

"Sa Majesté a décidé également de mettre fin aux fonctions de Ali Fassi Fihri, directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable.

"Pour ce qui est des autres responsables dans le gouvernement précédent également concernés par ces dysfonctionnements, Sa Majesté le Roi, que Dieu Le préserve, a décidé de leur notifier sa non satisfaction, pour n’avoir pas été à la hauteur de la confiance placée en eux par le Souverain et pour n’avoir pas assumé leurs responsabilités, affirmant qu’aucune fonction officielle ne leur sera confiée à l’avenir.

"Il s’agit de :

"Rachid Belmokhtar Benabdellah, en sa qualité d’ancien ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle ;

"Lahcen Haddad, en qualité d’ancien ministre du Tourisme ;

"Lahcen Sekkouri, en sa qualité d’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports ;

"Mohamed Amine Sbihi, en sa qualité d’ancien ministre de la Culture ;

"Hakima El Haiti, ancien secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargé de l’Environnement ;

"Par la suite, SM le Roi a chargé le chef du gouvernement de soumettre des propositions de nomination de nouveaux responsables dans les postes vacants.

"En ce qui concerne le reste des responsables administratifs au sujet desquels les rapports ont relevé des manquements et des dysfonctionnements dans l’exercice de leurs fonctions, et qui sont au nombre de 14, Sa Majesté le Roi a donné Ses Hautes Instructions au chef du gouvernement en vue de prendre les mesures nécessaires à leur encontre, et de soumettre un rapport à ce sujet à Sa Majesté.

"D’autre part, les résultats et les conclusions du rapport de la Cour des comptes ont montré que, suite aux Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi lors du Conseil des ministres tenu le 25 juin 2017, une nouvelle dynamique a été enregistrée au niveau de la mobilisation des différents intervenants, de même qu’un progrès notable a été réalisé au niveau de la mise en œuvre des projets.

"Dans ce cadre, Sa Majesté le Roi, tout en se félicitant des efforts déployés par le gouvernement actuel en vue d’accélérer la mise en œuvre des projets programmés, a donné Ses Hautes Orientations pour tirer les leçons des difficultés qu’a connues le programme de développement Manarat Al Moutawassit afin d’éviter les dysfonctionnements et les obstacles qui pourraient entraver la réalisation des chantiers de développement dans les différentes régions du Royaume.

"Sa Majesté le Roi a également réitéré Ses Hautes Instructions en vue de prendre toutes les mesures organisationnelles et réglementaires visant à améliorer la gouvernance administrative et territoriale et interagir de manière positive avec les revendications légitimes des citoyens, dans le respect strict de la loi et de l’Etat de droit.

"Il est de notoriété publique que Sa Majesté le Roi, depuis Son accession au Trône, veille personnellement au suivi des projets lancés par le Souverain, adoptant une approche spécifique basée sur l’efficience, l’efficacité et la célérité dans l’exécution, et sur le strict respect des engagements.

"Il est à souligner que ces décisions royales s’inscrivent dans le cadre d’une nouvelle politique qui ne se limite pas uniquement à la région d’Al Hoceima, mais englobe toutes les régions du Maroc, et qui concerne tout responsable, tous niveaux confondus, en application du principe de corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes, d’encouragement des initiatives constructives et de promotion des valeurs de patriotisme sincère et de citoyenneté engagée au service de l’intérêt général.

"Dans ce contexte, Sa Majesté le Roi a donné Ses Hautes Instructions au ministre de l’Intérieur en vue de mener les investigations nécessaires au niveau national au sujet des responsables relevant du ministère de l’Intérieur à l’Administration territoriale, tous grades confondus.

"Sa Majesté le Roi a donné également Ses Hautes orientations au Premier président de la Cour des comptes pour l’examen et l’évaluation de l’action des conseils régionaux d’investissement".

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

A lire aussi


Communication financière

LafargeHolcim Maroc: Résultats au 31 décembre 2023

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.