Farine nationale. Les minotiers appellent à une libéralisation totale d’ici 2020-2021

La Fédération nationale de la minoterie tire la sonnette d’alarme. Son président, Chakib Alj, évoque des marges négatives, des faillites et des redressements judiciaires en série, ainsi qu'un désengagement du secteur bancaire. Seule une décompensation totale sauvera le secteur, c'est sa conviction. 

Farine nationale. Les minotiers appellent à une libéralisation totale d’ici 2020-2021

Le 26 septembre 2017 à 19h46

Modifié 26 septembre 2017 à 19h46

La Fédération nationale de la minoterie tire la sonnette d’alarme. Son président, Chakib Alj, évoque des marges négatives, des faillites et des redressements judiciaires en série, ainsi qu'un désengagement du secteur bancaire. Seule une décompensation totale sauvera le secteur, c'est sa conviction. 

Le pain subventionné est un mythe. L’expression est de Chakib Alj, président de la Fédération nationale de la minoterie FNM et de la FIAC (Fédération interprofessionnelle des activités céréalières) qui regroupe toute la filière, de la fourche à la fourchette. "La farine nationale représente à peine 15% des écrasements de blé tendre. Les 85% restant se font dans un marché libre régi par la loi de  l’offre et de la demande", explique-t-il.

Après avoir monté et présenté à l’ancien gouvernement un projet de libéralisation totale du  blé tendre - le blé dur étant libéralisé-, Chakib Alj revient à la charge et défend à nouveau un projet vieux de… presque 30 ans.

Des rencontres ont eu lieu il y a quelques semaines avec les ministres de l’Agriculture et des Affaires générales, concernés directement par ce dossier.

"La situation est critique. Plusieurs moulins ont fait faillite, d’autres sont en redressement judiciaire. Les banques se sont désengagées. Elles ne veulent plus suivre un secteur qui ne fait pas de marges. Il est urgent d’intervenir, en accélérant une réforme qui n’a fait que trop tarder. Nous préconisons qu'elle soit actée dans trois ou quatre ans", lance-t-il.

"La libéralisation totale devait avoir lieu il y a plus d'une vingtaine d’années. Les industriels du secteur s’y sont préparés. Ils ont investi dans du nouveau matériel, en R&D, en marketing… Mais la réforme promise n’a pas vu le jour", regrette-t-il.

Les investissements ont également porté sur de nouvelles lignes de production. Résultat: des surcapacités estimées à 115% par la FNM.

"Je comprends que par le passé, les autorités aient pu hésiter ou s’inquiéter parce qu’il n’y avait pas autant d’investissement, de capacité. Aujourd’hui, les moulins sont équipés. Ils ont appris à travailler dans un environnement hautement concurrentiel avec 137 opérateurs dans l'écrasement du blé tendre. Pourquoi reporter encore une décision qui promeut la transparence et la qualité?", s’interroge-t-il

Au delà des aspects purement politiques, la seule explication plausible est la préservation du pouvoir d’achat du consommateur final. Lui garantir un pain à un prix abordable qui est actuellement de 1,20 DH. Une décompensation totale n’est-elle pas synonyme d’une envolée des prix?

"Pas du tout. Les prix du pain ne changeront pas. La concurrence fera en sorte qu'il y aura toujours une farine éco qui se substituera naturellement à la farine nationale. La farine nationale, subventionnée, n'est pas utilisée pour la fabrication du pain, sauf en mélange. Il y a certes une demande pour une farine économique et les minotiers feront en sorte de la satisfaire. Il n'y aura pas de vide. Actuellement, comme je vous l'ai dit, la farine suventionnée constitue à peine 15% du total de la production en farine. Il suffit également d’analyser le secteur du blé dur qui est libre pour se rendre compte de tous les avantages de la libéralisation. Et rien n’interdira à l’Etat pour des besoins ciblés, de lancer des appels d’offres auxquels concourront les industriels privés, et de subventionner le différentiel de prix", propose-t-il.

"Une étude sur l’optimisation des conditions de pilotage des prix du blé tendre au Maroc, réalisée par la FIAC en 2014 et présentée à l’ancien gouvernement, le prouve. Elle a été bien accueillie, mais ce n’était peut-être pas une priorité à cette époque".

Un protocole d’accord a même été élaboré, puis oublié dans les tiroirs. Sera-t-il exhumé? 

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