Reportés plusieurs fois par le comité préparatoire présidé par un fidèle de Chabat, ces congrès qui désigneront les députés du Conseil national (parlement du parti) ainsi que les congressistes qui éliront les membres du comité exécutif et le secrétaire général ont commencé.

Au nombre de 92, les congrès provinciaux sont des instances stratégiques dont la tenue dans les délais sera donc déterminante pour l’avenir de l’Istiqlal.

Le premier s’est déjà tenu dans la région du Souss Massa et du 11 au 12 août se tiendra un deuxième qui aura lieu dans la région de Tanger Tétouan. Comme l’agenda des autres congrès dépend de la disponibilité des militants locaux en cette période de vacances, il est de plus en plus probable que la majorité d’entre eux se tiendra au mois de septembre prochain.

Interrogé par Médias24, un des chefs de file des réformateurs, requérant l’anonymat, déclare que Hamid Chabat fait tout son possible pour reporter leur tenue sous prétexte que le clan mené par Hamdi Ould Rachid "est en train de voler le parti authentique au bénéfice de Nizar Baraka".

Il poursuit que malgré son obstination à vouloir se maintenir à la tête du parti contre la volonté de ces congrès qu’il n’arrive plus à contrôler, la machine électorale est en train de se retourner contre lui.

"S’il y a encore des ajustements à faire au niveau de ceux qui vont les présider et qu’il est prématuré de dire qu’il est fini, ses chances de diriger le parti ne cessent de s’amenuiser", prédit notre source.

Face à la contestation croissante de ses troupes, notre interlocuteur se demande si la candidature de Chabat est une stratégie pour pouvoir négocier son départ en échange du placement de ses obligés.

"A priori, il va se présenter mais il existe plusieurs scénarios. Il est possible qu’il se retire au dernier moment pour placer un de ses lieutenants dans la course au secrétariat général. Avec l’aide de son fidèle Abdellah Bekkali qui préside le comité préparatoire du congrès, il s’active pour trouver des astuces afin de le reporter sine die. Pour lui, chaque jour de plus à la tête du parti est une victoire car il croit encore qu’il peut retourner la situation à son avantage", accuse notre interlocuteur qui ajoute que le congrès se tiendra dans les délais même s’il est possible qu’il soit retardé d’un mois.

"Dans la dynamique actuelle, il n’a plus aucune chance de rempiler au secrétariat général contre le candidat Baraka. Il n’est cependant pas impossible qu’il pousse un de ses obligés à se présenter aussi pour désavantager son adversaire et éparpiller le corps électoral à son avantage. Si jusque là, les choses se passent bien, nous ne sommes pas à l’abri d’une surprise de dernière minute car c’est un spécialiste des coups tordus qui l’ont porté à la tête de l’UGTM puis de l’Istiqlal", accuse-t-il.

Il avance que les choses semblent "pliées" pour Chabat car Nizar va faire le plein des voix de ses partisans mais aussi de celles de plus en plus nombreuses qui sont fortement opposées au secrétaire général sortant.

"Ce sera certainement Nizar mais le temps des leaders de la trempe de Allal El Fassi ou de M’Hamed Boucetta est révolu. Le plus important pour la reconstruction du parti détruit par l’autoproclamé Zaïm est la future équipe qui assistera le futur secrétaire général. Elle devra être expérimentée et faire preuve d’indépendance pour ne pas se plier aux caprices de celui qui préside le comité exécutif comme c’était le cas de la majorité qui entourait le secrétaire général sortant", précise notre source.

Selon lui, même si Chabat s’accroche désespérément à son poste, il sait que sa carrière politique et syndicale est finie car la récente perte du bras syndical de l’Istiqlal l’a beaucoup affectée.

"Pour garder le pouvoir auquel il a pris goût, il a même proposé en vain de récupérer la tête de l’UGTM en échange de son départ du secrétariat général du parti", conclut celui qui fera certainement partie de la future équipe aux commandes de l’Istiqlal.