Conversations au sommet: Trump, les migrants et même Poutine

Le Washington Post publie dans son édition du 3 août les transcriptions complètes de deux conversations téléphoniques tenues entre le président américain Trump avec son homologue mexicain Enrique Pena Nieto et le premier ministre australien Malcolm Turnbull fin janvier.

Conversations au sommet: Trump, les migrants et même Poutine

Le 6 août 2017 à 7h58

Modifié le 11 avril 2021 à 2h42

Le Washington Post publie dans son édition du 3 août les transcriptions complètes de deux conversations téléphoniques tenues entre le président américain Trump avec son homologue mexicain Enrique Pena Nieto et le premier ministre australien Malcolm Turnbull fin janvier.

Ces conversations ont eu lieu la première semaine de l’entrée en fonctions du président Trump: le vendredi 27 janvier avec Pena Nieto, le 28 avec Turnbull. Avec le premier, la conversation téléphonique durera près de 45 minutes, et environ 25 minutes avec le chef du gouvernement australien.

L’intérêt de ces conversations au sommet, c’est qu’elles constituent une occasion rare de jeter un coup d’œil sur les coulisses du pouvoir au plus haut niveau.

Sur le plan du contenu, les thèmes qui ont fait l’élection de Trump y tiennent la primeur: migrants, commerce, terrorisme et lutte contre le crime et le trafic de drogue. Sur la forme, ces conversations n’en sont pas vraiment  à les lire intégralement, on constate que c’est une négociation permanente, de bout en bout, une fois passés les salamalecs du début d’un appel téléphonique et le rituel salut d’adieu.

Donald Trump, Enrique Pena Nieto et “le nid de camés“

La conversation a lieu le vendredi 27 janvier. Dès le début, Trump attaque son homologue mexicain sur le fait que “les Mexicains ramènent tellement de drogue au New Hampshire –un Etat du nord-est près de Boston, NDLR- qu’ils en ont fait un nid de camés“.

Durant sa campagne, Trump avait traité les Mexicains de “violeurs et de bandits“, promis la construction d’un mur le long du Rio Grande et la taxation des industries américaines qui produisent au sud de la frontière pour ensuite exporter aux USA alors que les deux pays, plus le Canada, sont liés par un large accord de libre-échange, le NAFTA, ou North American Free Trade Agreement.

Comme le note le New York Times dans un article jeudi 3 août, “ces échanges montrent un président impatient de remplir ses promesses de campagne tout en essayant de développer des relations avec ses homologues étrangers“.

Ces conversations illustrent également la méthode relationnelle de Trump: attaquer, flatter, menacer et en fin de compte laisser la porte ouverte à un éventuel compromis.

A plus de 70 ans, l’homme d’affaires et magnat de l’immobilier et du business du golf, doit être convaincu de sa méthode. Ainsi sur le sujet du mur dont aucun aspect n’a été réglé jusqu’à présent, Trump indique à Pena Nieto à un moment: “Si vous allez continuer de dire que le Mexique ne va pas payer pour le mur, je ne veux plus vous voir car je n’accepte pas cette position“.

Quelques jours plus tard, Enrique Pena Nieto annule une visite prévue à Washington le 31 janvier. Aucune rencontre entre les deux dirigeants des pays voisins et très importants partenaires commerciaux n’a eu lieu jusqu’à présent.

L’Australien Malcolm Turnbull et “la poubelle du monde“

Avec Malcolm Turnbull, le thème de l’immigration est également très présent. Le souci de Trump, qui a notamment été élu pour défaire ce que Barack Obama a fait et représente, est de refuser l’entrée en vigueur d’un accord d’admission sur le sol américain portant sur 1.250 réfugiés iraniens, pakistanais et afghans internés en Australie.

L’accord signé entre Obama et Turnbull indique que les Américains, avant d’accepter ces réfugiés, doivent les interroger et peuvent “en accepter 1.000 comme 100“ indique l’officiel australien à Trump. Trump demandera à Turnbull si les Etats-Unis sont devenus “la poubelle du monde“!

Mais Trump n’acceptera pas de discuter longuement du principe de l’admission de ces réfugiés. Il indique très vite à son interlocuteur que le faire serait “idiot“  et politiquement suicidaire pour lui. Il fait le lien entre la nationalité des réfugiés et la menace terroriste, rappelle à Turnbull l’attentat des Twin Towers du 11 septembre 2001, celui du marathon de Boston ou encore celui de San Bernardino en Californie.

Finalement, Trump finira aussi par dire à Turnbull que l’accord conclu avec Obama est “stupide“. Réponse de Turnbull, qui n’a pas forcément convaincu Trump: “Je peux vous dire qu’il n’y a rien de plus important en affaires ou en politique que de respecter le deal, ses engagements“. Trump finira par raccrocher le téléphone au nez de l’officiel australien en lui indiquant: “j’en ai assez. Je viens de raccrocher avec Poutine et c’était bien plus agréable. Ceci est ridicule“. Vodka anyone? C’était le leader du monde libre.

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