Un audit de KPMG: OCP n’a jamais fait remonter le moindre dividende depuis le site Phosboucraâ

OCP a mandaté en 2015 le cabinet international KPMG basé à Paris pour réaliser un audit global pour Phosboucraâ. Un rapport a été réalisé dans ce sens. Médias24 l'a lu. Les conclusions confirment une exploitation au seul profit de la région.

Un audit de KPMG: OCP n’a jamais fait remonter le moindre dividende depuis le site Phosboucraâ

Le 13 juillet 2017 à 17h40

Modifié 13 juillet 2017 à 17h40

OCP a mandaté en 2015 le cabinet international KPMG basé à Paris pour réaliser un audit global pour Phosboucraâ. Un rapport a été réalisé dans ce sens. Médias24 l'a lu. Les conclusions confirment une exploitation au seul profit de la région.

Les rédacteurs du rapport expliquent qu’OCP et malgré les performances financières négatives durant plusieurs années, a continué à promouvoir l’activité dans une logique de développement durable. Une politique qui a donné ses fruits à partir de 2000, quand la société a retrouvé un rythme croissance stable, du fait notamment de l’augmentation des prix du phosphate.

"Les profits dégagés par Phosboucraa ont permis la mise en place d’une stratégie ambitieuse visant au dynamisme industriel et au développement sociétal de la région", renchérit le rapport.

Pour rappel, la mine de Phosboucraâ a été créée en 1962 par l’entreprise publique espagnole INI, avant que l’OCP n’acquière 65% du capital en 1976 et le reste en 2002. Les activités du site consistent en l’extraction, le traitement et la commercialisation de phosphate. Le chiffre d’affaires généré sur place en 2013 avoisine les 2,76 milliards de DH et ne représente que 6% des ventes du groupe.

Rappelons que l'étendue des réserves d'OCP est telle que l'exploitation du gisement de Boucraa (moins de 2% des réserves marocaines) ne présente aucun intérêt financier pour le groupe. Surtout que l'extraction y est plus coûteuse qu'ailleurs dans le Royaume. Mais le groupe OCP a considéré que c'est une responsabilité que de développer ce site et de lancer un écosystème industriel dans la région, au profit des populations locales.

Le site demeure le principal employeur dans la région, avec un effectif de 2.118 personnes en 2013, dont 59% sont issues de la région. Depuis l’entrée d'OCP au capital, et plus encore depuis 2001, la stratégie de recrutement est ostensiblement tournée vers le tissu local, racontent les auditeurs de KPMG."19 employés originaires de la région occupent, en 2014, des fonctions de top management contre 1 seul en 2003", ajoute le rapport.

Pendant leur passage, les auditeurs de KPMG ont relevé un décalage au niveau des salaires entres employés issus de la région, et d’autres venus du reste du Maroc. OCP a justifié cet écart par la qualification et l’ancienneté encore inférieures chez les salariés qui viennent des régions du Sud. "Pour y remédier, Phosboucraâ a ouvert un centre de formation spécialisé à Laâyoune en 1996, avec pour principal objectif de former la main d’oeuvre locale en vue de favoriser son accession à des positions hiérarchiques plus élevées", lit-on sur le rapport KPMG dont Médias24 a pris connaissance.

Concernant le volet opérationnel, les chiffres avancés par le rapport sont parlants. Depuis 1976, OCP a engagé plus de 37,7 milliards de dirhams en dépenses dans les activités minières, partagées entre dépenses opérationnelles, coûts du personnel ou encore des immobilisations.

Sur ce montant, la moitié a été destinée aux employés, aux fournisseurs ou aux sous-traitants de la région. Le rapport précise aussi qu’aucun dividende issu des activités de Phosboucraâ n’a été versé à OCP. L’ensemble des profits réalisés étant destinés à être réinvestis localement.

Pourtant, la mine ne représente que 1,6% des réserves totales de l’OCP, soit une estimation de 8 millions de tonnes qui correspond à une perspective d’exploitation de plus de 70 ans. Sur le plan technique, l’activité est pilotée d’une manière conforme aux standards internationaux.

"L’entreprise suit une logique de croissance à long terme, et s’est engagée dans un plan industriel ambitieux dont l’objectif est d’assurer sa compétitivité et de soutenir le développement économique de la région", pointe le rapport.

Le dernier investissement, et le plus significatif, porte sur l’acquisition d’une nouvelle tractopelle pour l’extraction en plus de la rénovation de l’infrastructure télécom. Le plan d’investissement sur la période 2014-2020 est, pour rappel, d’un montant total de 22 milliards de dirhams.

En interne, Phosboucraâ est également engagée dans de nombreuses activités à portée sociale comme la finalisation de la Cité Minière, qui propose des logements et des structures médicales aux employés. Le groupe a aussi prévu la mise en oeuvre d’un programme facilitant l’accès à la propriété, l’acquisition de parcelles de terrain au bénéfice des familles originaires de la région et la construction de crèches et d’écoles primaire ouvertes à la population.

L’implication sociétale de Phosboucraâ se matérialise également avec des projets, tels que la préservation des plages ou encore les dons à plusieurs organisations locales et clubs de sport en plus de la construction d’une bibliothèque à Laâyoune.

Enfin, de nombreux travaux en faveur de la protection de l’environnement ont aussi été réalisés entre 2011 et 2013. Le réseau d’eau potable a été rénové, un système de contrôle du débit a été installé et l’usine de traitement des eaux usées est actuellement en phase de test.

Phosboucraâ s’est également engagée dans une stratégie de transition vers l’énergie verte. Depuis juillet 2013, 99,8% de l’énergie consommé par l’entreprise provient du champ éolien de Foum El Oued, ce qui permet une économie de 80.000 tonnes de CO2 par an.

Un dispositif permettant de contrôler le niveau de particules produit par les équipements industriels a également été mis en place pour limiter les rejets dans l’atmosphère et améliorer la qualité de l’air. De la même manière, un système visant à limiter l’exposition des employés aux poussières industrielles a été installé.

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