Etude. Les deux facteurs qui favorisent le basculement vers le terrorisme

Dans son édition juin-juillet 2017, la revue CTC (Combatting terrorism center) énumère les deux facteurs clés d’une radicalisation violente pouvant mener au terrorisme.  Elle se base sur une étude réalisée en Espagne auprès de 178 détenus dans l’objectif de mieux comprendre le processus de radicalisation jihadiste et de savoir pourquoi certains individus y succombent et d’autres non, malgré des similitudes de profils.    

Etude. Les deux facteurs qui favorisent le basculement vers le terrorisme

Le 28 juin 2017 à 17h02

Modifié le 11 avril 2021 à 2h42

Dans son édition juin-juillet 2017, la revue CTC (Combatting terrorism center) énumère les deux facteurs clés d’une radicalisation violente pouvant mener au terrorisme.  Elle se base sur une étude réalisée en Espagne auprès de 178 détenus dans l’objectif de mieux comprendre le processus de radicalisation jihadiste et de savoir pourquoi certains individus y succombent et d’autres non, malgré des similitudes de profils.    

Un contact avec des organisations radicalisées et des liens sociaux préexistants avec d'autres individus radicalisés sont cités comme facteurs favorisant le basculement dans le terrorisme.

Ensemble, ces deux facteurs indiquent que la radicalisation jihadiste conduisant, dans une large mesure, à une implication dans des actes de terrorisme est associée à des interactions sociales justifiant le terrorisme.

C’est ce qu’a révélé une étude réalisée sur 178 personnes arrêtées en Espagne pour les activités de terrorisme jihadiste entre 2013 et 2016. Elle puise dans des documents judiciaires connexes, des auditions publiques à l'Audiencia Nacional de Madrid, traitant d'infractions de terrorisme, en plus des rapports de police et des communiqués de presse du Ministre de l'Intérieur espagnol…   

>Le profil de l'échantillon étudié: 42,7% de Marocains.

Cette étude a permis de dresser le profil de ces personnes radicalisées ayant basculé vers le terrorisme.

Il en ressort ce qui suit:

-La majorité des détenus sont des hommes (87,1%), dont les trois quarts avaient entre 18 et 38 ans au moment de la détention, souvent mariés (54,8%). 

-Les Marocains (42,7%) et les Espagnols (41,5%) sont les principales nationalités. 

-Environ la moitié représente des descendants de deuxième génération d'immigrants musulmans et 40% sont des immigrants de première génération. Environ 10% sont des convertis. 

- Près de 70% ont fréquenté l'enseignement secondaire. 

-Au moment de la détention, près de la moitié des détenus étaient au chômage (25,2%) ou n'avaient pas d'occupation connue (19,7%). 

- Près du quart d'entre eux avaient un casier judiciaire (petite délinquance).

-Dans la grande majorité des cas, la radicalisation a débuté en 2011 ou 2012, soit au début de la guerre civile en Syrie et l’éclatement de la guerre au Mali. 

-L'âge moyen au début du processus de radicalisation était de 20,7 ans pour les femmes et de 25,9 pour les hommes. 

>Les facteurs.

Selon la  théorie de l'association différentielle -permettant de comprendre comment et à quel moment se fait la déviation -, les individus deviennent des criminels parce qu'ils appartiennent à des milieux sociaux qui légitiment ce comportement. L'interaction avec d'autres personnes, principalement dans de petits groupes, favorisent la transmission et l’apprentissage.  

C’est le même principe pour le terrorisme dit jihadiste où deux facteurs entrent en ligne:

-Les agents: Parmi les détenus qui se sont radicalisés en compagnie d'autrui, indépendamment de leur environnement de radicalisation, l'influence d'un agent radicalisant était critique. Ce contact peut signifier uniquement une interaction en personne, face à face ou un contact en ligne. Ces agents ont pour point commun d’avoir déjà été impliqués dans des activités jihadistes, voire déjà emprisonnés à ce sujet. C’est de cela qu’ils tirent leur légitimité.

-Les liens sociaux: La plupart des détenus de l'étude avaient depuis longtemps établi des liens sociaux (voisinage, amitié, parenté) avec au moins un autre détenu jihadiste avant de commencer leur processus de radicalisation. À leur tour, plus de huit individus sur dix ayant des liens sociaux préexistants se sont radicalisés soit dans un environnement mixte en ligne ou hors ligne, soit dans un contexte exclusivement hors ligne. À l'inverse, près de huit des 10 détenus qui manquaient de ces liens sociaux ont subi leurs processus de radicalisation exclusivement par internet.

>Les modalités.

L’étude s’est penchée sur les modalités de radicalisation pour déterminer si oui ou non, elle a eu lieu sur le net, hors ligne ou en combinant les deux.  

Il en ressort ce qui suit:

-35% en ligne

-24% hors ligne

-le reste est la résultante d’une association des deux modes.

Ce qui confirme la forte contribution d’Internet et des réseaux sociaux dans la propagation de l’idéologie radicaliste, sachant qu’une radicalisation en ligne peut avoir lieu soit en compagnie d'autrui, ou en solitaire (autoradicalisation).

L'étude montre au final à quel point la simple légitimitation du terrorisme peut être dangereuse ainsi que le rôle que joue l'interface Internet.

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