PLF 2017: des prévisions “réalistes" pour la majorité, "non crédibles” pour l'opposition
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Le 1 juin 2017 à 14h09
Modifié 1 juin 2017 à 14h09Les hypothèses et les prévisions économiques du projet de loi de finances (PLF) 2017 ont suscité des réactions divergentes des groupes parlementaires de la majorité et de l'opposition, lors de son examen mercredi 31 mai en séance plénière à la Chambre des conseillers.
Si les groupes de la majorité considèrent que ces prévisions (taux de croissance, niveau du déficit budgétaire et taux d'inflation) sont réalistes compte tenu du "contexte exceptionnel" dans lequel le PLF a été élaboré, ceux de l'opposition estiment que ces prévisions sont "dépassées" et manquent de "crédibilité et d'ambition".
A cet égard, le groupe Justice et Développement a relevé que les objectifs fixés par ce projet (un taux de croissance de 4,5%, un déficit budgétaire ramené à 3% du PIB et un taux d'inflation à 7,1%) sont réalistes compte tenu de la conjoncture extérieure de l'économie marocaine. Le groupe a salué l'effort de réaliser ces objectifs dans la perspective d’une transformation structurelle de l'économie nationale et du renforcement des investissements en adoptant des politiques de rationalisation des dépenses et de soutien aux catégories vulnérables.
De son côté, le groupe Haraki a indiqué que la crédibilité de ces prévisions se mesure par leur impact sur la vie quotidienne des citoyens et sur le développement socio-économique, et par leurs capacités à créer une dynamique économique à même de promouvoir l'entrepreneuriat national et de favoriser l’emploi.
Il a, également, salué la détermination du gouvernement à poursuivre la mise en œuvre des moteurs essentiels de l'économie nationale, à savoir l'investissement dans les infrastructures, les travaux publics, les métiers mondiaux et l’appui aux plans sectoriels stratégiques.
Pour sa part, le groupe Rassemblement national des indépendants (RNI) a mis en avant l’interaction positive du gouvernement avec les amendements proposés par les deux chambres du Parlement, notant que plus de 84 amendements sur 390 propositions des groupes parlementaires, majorité et opposition confondues, ont été adoptés.
Il a, par ailleurs, jugé exagéré l’impact du retard de l'adoption du PLF 2017 évoqué par certaines parties, ajoutant que le gouvernement sortant avait veillé à fournir toutes les ressources financières pour que les administrations et les établissements publics puissent continuer leur travail de manière normale.
Pour sa part, le groupe socialiste a constaté que plusieurs données, chiffres et estimations figurant dans le projet de loi nécessitent une actualisation, notamment la campagne agricole, ainsi que la nouvelle structure gouvernementale qui se reflétera nécessairement dans les budgets sectoriels.
Un projet en-deça des exigences
Le groupe de l'Unité et de l’égalitarisme (opposition) a souligné que le projet manque de clarté, ne répond pas aux aspirations des citoyens et reste en-deça des exigences de la situation.
Les prévisions du PLF resteront des chiffres et n’auront pas de portée de développement, tant que le gouvernement est incapable de trouver des solutions réelles aux difficultés posées et tant qu'ils n'ont pas d'impact positif sur "les poches des citoyens", le coût de la vie et la compétitivité des PME.
Le groupe a également pointé du doigt la méthode traditionaliste dans laquelle le gouvernement continue d’élaborer le PLF, qui exclu le Parlement de la participation effective dans les premières étapes de préparation des hypothèses et des prévisions.
Même son de cloche chez le groupe Authenticité et Modernité qui a critiqué fortement le recours du gouvernement à "des solutions faciles".
Le groupe a remis en cause la crédibilité du projet de loi de finances qui se base sur des hypothèses et des estimations remontant à il y a un an, et qui ne tient pas compte des nombreux changements opérés depuis.
Pour sa part, le groupe de l'Union marocaine du Travail a critiqué le projet, indiquant qu'il n'a pas été régi par les lignes directrices de la vision publique des stratégies encadrées par des objectifs précis dans le temps.
Le projet de loi des finances reflète également les contradictions et le manque d'harmonie du programme gouvernemental, le manque de rapprochement social et le manque de priorités, vu qu'il ne découle pas des besoins des citoyens, a-t-il ajouté.
Le groupement de la Confédération démocratique du Travail a, quant à lui, estimé que ce PLF "est une consécration de la même politique financière des gouvernements précédents, sans renouvellement ou innovation". "Il survient dans le contexte de tension sociale, de manque de dialogue avec les partenaires sociaux, de détérioration du pouvoir d'achat et de gel des salaires".
(Avec MAP)