12 ans après, l’ALE Maroc-USA vu par les Américains

12 ans après son entrée en vigueur, l’accord de libre de libre-échange Maroc-Etats-Unis de 2005 est une success story selon un rapport publié ce lundi 22 mai, par le Moroccan American Center for Policy de Washington. Un rapport élaboré sous l’angle de vue américain.

12 ans après, l’ALE Maroc-USA vu par les Américains

Le 23 mai 2017 à 13h27

Modifié 23 mai 2017 à 13h27

12 ans après son entrée en vigueur, l’accord de libre de libre-échange Maroc-Etats-Unis de 2005 est une success story selon un rapport publié ce lundi 22 mai, par le Moroccan American Center for Policy de Washington. Un rapport élaboré sous l’angle de vue américain.

Centre des études et recherches sur le Maroc, le MACP indique que l’ALE Maroc-USA “a dépassé les attentes pour son impact économique“. Il avait été conclu en mars 2004, voté au sénat US en juillet 2004 et entré en vigueur l’année suivante.

Après avoir rappelé que l’abaissement des barrières douanières commerciales fait partie du “consensus de Washington“ mais que l’élection de Donald Trump change la donne, le MACP fournit des chiffres qui montrent que les exportations US vers le Maroc ont progressé de 286% en 12 ans et celles du Maroc de … 125%.

Côté marocain, les secteurs qui ont le plus profité sont l’agro-alimentaire, les pièces auto, les équipements non—électriques et le textile-confection. Le total des échanges entre le Maroc et les USA est inférieur à 4 MM de dollars en 2016, en baisse par rapport à 2012. La balance commerciale est excédentaire côté américain.

A titre de comparaison, le volume commercial marocain est de 8 MM d’euros avec la France avec des exportations vers le Maroc en baisse dès 2012, 2013 et 2014. Ce chiffre est de 10 MM d’euros avec  l’Espagne.

Aux Etats-Unis, Washington, le Texas, la Californie, la Louisiane, le District of Columbia, l’Ohio, la Caroline du Nord, l’Illinois, la Virginie et la Géorgie sont les Etats qui exportent le plus vers le Maroc.

+286% d’exportations américaines, +125% d’exportations marocaines

Le rapport démontre également, chiffres à l’appui que l’ALE signé entre Washington et Rabat sous George W. Bush, en même que d’autres accords avec le Bahreïn, Oman ou le Pérou, le Chili et Singapour, est celui qui réalise les meilleures performances, même si les chiffres en valeur absolue restent modestes.

Ainsi le MACP calcule que 8.000 jobs américains dépendent des exportations américaines vers le Maroc, une hausse de 101% en 12 ans.  Dans le cas de Singapour, la baisse est de 2 % mais le total des jobs liés est de 180.000.

Dans le cas du Chili, le nombre de jobs est de 37.000 et la hausse de 20%. Pour Oman c’est -16% et 7.000 jobs. Pour Bahreïn c’est +57% et 2.900 jobs et pour le Pérou c’est +9% et 29.000 jobs.

L’étude du MACP revient sur les débats  qui ont précédé à Washington l’adoption du traité de libre-échange en citant défenseurs et opposants. Pour certains, l’ALE ne pouvait nuire à l’économie américaine car “l’économie marocaine est petite par comparaison“ et il ne fallait donc pas s’y opposer. Les défenseurs avançaient également des arguments politiques avec le plus de stabilité politique qu’apporterait plus de business entre les deux parties.

Pour l’US Chamber of Commerce à l’époque, le Maroc  est “un partenaire idéal en termes purement économiques car les Etats-Unis lui vendent plus qu’ils ne lui achètent“. ALE pour ALE, l’US Chamber conseillait à l’administration Bush de signer un accord avec la Turquie ou l’Egypte avec lesquelles le commerce était plus important.

Finalement, près de 30 groupements professionnels et organisations commerciales soutiendront l’ALE bilatéral dont ceux des secteurs aéronautiques et financiers et l’industrie chimique et pétrochimique.

Les éleveurs voyaient des opportunités “dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration“. Une “Coalition pour l’ALE USA-Maroc“ fut formée et dirigée par des cadres de Time Warner et CMS Energy. En avril 2004, la Coalition indiqua dans un courrier à des élus à Washington que l’ALE “contient le meilleur package d’accès à un marché“ négocié par l’Amérique avec un pays en développement.

Côté opposants de l’ALE, ils étaient surtout rebutés par la multiplication des ALE. Les producteurs d’olives et le secteur de la conserve de poisson n’étaient pas enthousiastes ainsi que l’association des professionnels de l’oignon et de l’ail déshydraté qui craignait  l’arrivée dans les supermarchés américains de marchandises transbordées venant de Chine et donc des difficultés à contrôler l’origine des produits. Finalement, les sénateurs américains voteront le texte de l’ALE par 85 voix pour et 13 voix contre le 21 juillet 2004.

Une opposition exprimée en 2004 continue d’avoir de l’écho aujourd’hui. “Je ne sais pas si un ALE avec le Maroc va créer des problèmes, mais je sais qu’ALE après ALE, nous avons créé des problèmes que nous n’avons ensuite pas corrigés“ déclarait le démocrate Byron Dorgan.

Entre 2004 et 2010, Washington a signé six ALE avec le Maroc, Bahreïn, Oman, Singapour, le Chili et le Pérou. Ce mois-ci, Washington a informé Ottawa et Mexico de sa décision de renégocier avec ses deux voisins le NAFTA, le North America Foreign Trade Agreement ou Traité de libre-échange nord-américain. Rien n’est jamais acquis.

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