Mohamed Adib, DG de Bank Al Yousr: “Le marché livrera ses secrets petit à petit”

Bank Al Yousr c’est le nom qui a été choisi par la Banque Centrale Populaire pour sa filiale participative qu’elle a créée en partenariat avec le Guidance Financial Group. Mohamed Adib, le DG de cette nouvelle entité répond à nos questions sur ce nouveau marché et sur les ambitions de sa banque.

Mohamed Adib, DG de Bank Al Yousr: “Le marché livrera ses secrets petit à petit”

Le 27 avril 2017 à 11h06

Modifié 27 avril 2017 à 11h06

Bank Al Yousr c’est le nom qui a été choisi par la Banque Centrale Populaire pour sa filiale participative qu’elle a créée en partenariat avec le Guidance Financial Group. Mohamed Adib, le DG de cette nouvelle entité répond à nos questions sur ce nouveau marché et sur les ambitions de sa banque.

Médias24. Nous sommes à quelques semaines ou quelques mois du lancement de la finance participative, et pourtant l’une des problématiques de ce secteur persiste. Il s’agit de la méconnaissance des concepts par la clientèle. Que faut-il faire pour vulgariser ces concepts?

Mohamed Adib. Il y a un important travail à faire dans ce sens effectivement et il doit être réalisé à deux niveaux. Premièrement, il faut avoir une approche globale pour toutes les composantes du marché dédiée au grand public. En plus d’un travail de proximité vis-à-vis du client individuellement.

Globalement, les futures banques participatives ont une mission et un rôle important à jouer sur le plan didactique et pédagogique à l’égard des clients afin que ces derniers puissent bien comprendre cette nouvelle finance.

Pour Bank Al Yousr, notre fer de lance sera en premier lieu le personnel en contact direct avec le client. Nous avons un programme de formation qui est déjà établi. Celui-ci va permettre à nos conseillers de pouvoir expliquer à notre future clientèle les produits que nous mettons à sa disposition.

D’ailleurs, durant le week-end du 22 et 23 avril, nous avons organisé notre premier colloque scientifique "Al Yousr", dont l’un des objectifs était la vulgarisation et l’initiation à la finance participative.

-Cela fait maintenant presque 4 mois que la Banque centrale a accordé les agréments aux futures banques participatives. Que reste-t-il encore pour voir les premières agences s’ouvrir?

-Ces agréments doivent dans un premier temps être publiés au Bulletin Officiel. Ensuite, cette nouvelle industrie financière est habituellement accompagnée de tout un écosystème nécessaire à son bon fonctionnement. Celui-ci est maintenant en grande partie constitué.

Certaines dispositions sont déjà disponibles et d’autres sont en cours de préparation. Les circulaires d’application par rapport à l’assurance Takaful, par exemple, ne sont toujours pas élaborées mais leur publication ne sauraient tarder.

L’avènement de la finance participative au Maroc est un évènement historique qui a nécessité énormément de travail. Le plus gros a été réalisé et nous sommes sur la dernière ligne droite.

-Où réside l’apport de cette nouvelle industrie financière pour un client lambda? Pourra-t-il faire jouer la concurrence entre une banque classique et une autre participative?

-L’objectif premier de la banque participative n’est pas d’être en concurrence avec les banques conventionnelles. L’arrivée de cette nouvelle industrie va diversifier l’offre proposée aux clients et l’élargissement de celle-ci va leur permettre d’avoir plusieurs possibilités. En conséquence, les conditions d’accès seront certainement améliorées.

-Le système bancaire marocain est entré depuis un certain moment dans une ère de digitalisation et la finance participative devrait suivre cette mutation. Ceci ne vous met pas une pression supplémentaire?

-Ce sera un choix stratégique et judicieux que de s’inscrire dès le départ dans l’ère de la digitalisation. C’est d’autant plus important que notre offre va cibler en grande partie une clientèle jeune et nous souhaitons, dans ce cadre, lui offrir le meilleur des services et produits bancaires.

Pour Bank Al Yousr, nous avons décidé de construire notre offre de services à partir du niveau qui est déjà atteint par les banques conventionnelles. Nos agences seront équipées en conséquence afin que le client puisse exécuter ses opérations en toute indépendance. Nous allons aussi mettre en place un dispositif digital qui permettra à notre clientèle de communiquer directement avec la banque participative.

-Quelles sont les attentes de Bank Al Yousr?

-Il est vrai que des études ont été réalisées sur ce volet, mais le marché va livrer ses secrets petit à petit après son démarrage.

Des spécialistes estiment aujourd’hui que la finance participative pourra représenter entre 5% et 10% du marché bancaire marocain. D’autres pronostiquent un niveau supérieur et expliquent que ce taux pourrait atteindre 15% dans un premier temps.

Les différents établissements, y compris le nôtre, devront avoir la capacité de nous s’adapter au marché aussi bien à son évolution qu’à ses exigences.

De notre côté, nous comptons avoir une position de banque de référence dans ce domaine.
 

-Quelles sont les ambitions de votre banque en terme de couverture territoriale?

-Nous avons déjà deux agences sur la ville de Casablanca et deux autres sur Rabat. Nous sommes actuellement en train de nous implanter au niveau des principales villes du pays. Nous avons bien entendu la capacité de pouvoir nous adapter rapidement à l’évolution du marché.

Nous comptons atteindre une centaine d’agences dans une première étape. Si le marché réagit positivement et rapidement à cette nouvelle industrie et c’est ce que nous espérons, nous accélèrerons le rythme.
 

-Où en êtes-vous au niveau des ressources humaines?

-Le recrutement et le renforcement des équipes se feront en fonction de l’évolution du marché et des attentes de la clientèle. Le noyau dur de nos équipes a déjà entamé le travail et prépare le lancement. Des programmes et des conventions de formation avec les spécialistes sont définis.

-Bank Al Yousr a organisé, ces 22 et 23 avril à Casablanca, son premier Colloque annuel, sur la finance participative. Une rencontre qui était un peu axée sur le volet religieux. C’est une façon de vouloir convaincre une population non bancarisé pour des raisons de convictions?

-Dans le cadre de cette rencontre à caractère scientifique, nous avons défini un ensemble d’objectifs aussi importants les uns que les autres. Nous avons voulu nous adresser à la clientèle et nous en avons invité un grand nombre. Les sujets qui ont été définis sont des sujets diversifiés.

Nous avons bien évidement abordé le volet "Sharia", le volet réglementaire et juridique mais nous avons aussi discuté des problématiques de la clientèle par rapport à cette nouvelle industrie.

Nous avons voulu que cet évènement soit aussi un lieu pour la promotion de la finance participative dans le but de contribuer à son essor futur.

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