Située à mi-chemin entre Al Hoceima et Nador dans la province de Driouech, Midar doit être le théâtre ce mercredi 26 avril d’une marche de protestation et de revendications économiques et sociales.

Les autorités sont aux aguets et veulent séparer clairement les revendications économiques et sociales légitimes d’une part, et les revendications séparatistes et ethniques qui tentent de se greffer sur les premières.

Ce dimanche 23 avril alors que le wali de région était réuni avec les élus locaux, le mouvement amazigh Tawada a publié un long communiqué dans lequel il demande la libération des militants du mouvement populaire arrêtés à Imzouren et à Al Hoceima.

Le texte contient de nombreuses références historiques. Il salue “les martyrs de la lutte armée“ du mouvement amazigh et ceux de l’armée de libération des années 30 et 50 avec un fort accent régionaliste et parle de hogra. Le texte salue également “les peuples qui luttent pour une vie digne et pour leur libération des régimes oppresseurs totalitaires“.

Guerre des mots

La guerre des mots déjà présente depuis le début du mouvement de protestation sociale dans le Rif il y a six mois a pris une nouvelle ampleur ces derniers jours.

Depuis plusieurs semaines et au moins depuis l’importante “marche des linceuls“ organisée à Al Hoceima le dimanche 9 avril dernier, les drapeaux rifains, outre les drapeaux amazighs, sont de plus en plus présents dans les cortèges.

Sur certaines pages Facebook, le militant amazigh Nasser Zefzafi est présenté comme un leader nationaliste local. D’autres interrogations suivent: “Si on ne libère pas le Rif maintenant, quand le fera-t-on?,“ s’interroge un internaute.

Nasser Zefzafi et son groupe sont très actifs sur les réseaux sociaux et sur le terrain. Zefzafi “est reçu comme les rois“, lit-on sur Facebook.  Une vidéo le montre coupant un ruban symbolique à l’entrée d’une rue avant d’embrasser une enfant qui lui tend un bouquet de fleurs.

Signe que la situation n’est pas à l’apaisement autour d’Al Hoceima, la ville du Rif a accueilli dimanche dernier une rencontre entre le wali de région et les élus locaux. Mohamed Yacoubi a sommé les élus “de choisir entre l’Etat et le mouvement contestataire“ rapporte la presse régionale .

Selon Dalil al Rif, l’ensemble des présidents des collectivités locales et des parlementaires ont accepté de signer le document proposé par le wali, sauf quatre. Mais ceux-ci se sont plus tard ravisés et ont finalement accepté de signer le document.

Tout indique que les autorités veulent clairement marquer la séparation entre les revendications sociales et le groupe séparatiste. Avant de réagir fermement contre le dernier. C’es l’unité du Maroc qui est clairement visée.