Reportage. La réouverture du Complexe Mohammed V, une faillite organisationnelle

Après plus d’une année de fermeture, le complexe Mohammed V de Casablanca a accueilli, dans sa nouvelle version, son premier match après la fin d’une partie des travaux. Ce fut une expérience peu plaisante et assez décevante que le public a connue ce 3 avril. Le stade est encore loin de la modernité promise.

Reportage. La réouverture du Complexe Mohammed V, une faillite organisationnelle

Le 4 avril 2017 à 0h12

Modifié 11 avril 2021 à 1h08

Après plus d’une année de fermeture, le complexe Mohammed V de Casablanca a accueilli, dans sa nouvelle version, son premier match après la fin d’une partie des travaux. Ce fut une expérience peu plaisante et assez décevante que le public a connue ce 3 avril. Le stade est encore loin de la modernité promise.

La réouverture du complexe Mohammed V, relooké, a été malheureusement une mauvaise expérience. Aucune inauguration officielle n’a été programmée, et les retrouvailles du public et du stade ont été entachées par quelques problèmes organisationnels.

La pelouse du stade a accueilli son premier match, le choc opposant le Wydad à l’As FAR, après plus d’une année de travaux. À la différence de ce qui se passait avant la fermeture, ce ne sont plus les clubs qui s’occupent de l’organisation.

Depuis que la Société de Développement Local (SDL) Casa Aménagement a fini la première tranche des travaux, elle a confié la gestion du stade à l’autre SDL, Casa Events. Cette dernière s’est chargée donc, pour ce match, de la billetterie, de la sécurité et de tout ce qui concerne la gestion des accès.

"Casa Events a accordé à son tour la billetterie à un prestataire externe qui nous transfèrera les recettes, une fois toutes les charges déduites", nous explique un responsable au sein du comité du Wydad.

Sauf que cette première n’avait rien d’une réussite. Casa Event a fait preuve d’un grand amateurisme et d’une faible connaissance des rouages de l’organisation des évènements footballistiques.

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Public désorienté

Pour les spectateurs, l’expérience n’avait rien de réjouissant. D’un côté, le prix des tickets a flambé sur le marché noir suite à leur épuisement deux jours seulement après que l’ouverture des points de vente. "Je suis ici depuis 11 heures du matin et j’ai dû acheter mon billet à 120 DH au lieu des 50 DH. Franchement, je m’attendais à mieux pour cette réouverture", nous lance une supportrice qui semble regretter sa venue et voulait même partir sans voir le match.

De plus, les supporters semblaient déboussolés face aux changements. Les Wydadis, tout comme le millier du public rbati venu soutenir son club, n’ont pas retrouvé la même architecture des accès qu’ils ont toujours connue. C’est la principale raison du cafouillage observé sur quelques portes. "Les tickets que nous avons pris ne ressemblent pas à ceux que nous connaissons et là, je ne sais pas où est-ce que nous allons être placés", s’inquiètent deux wydadis.

L’ouverture des portes s’est faite vers 13 heures, soit 3 heures avant le début de la rencontre. Durant la première heure, l’affluence était plutôt raisonnable, ce qui a facilité le travail des forces de l’ordre et l’accès était fluide. Une fouille, arbitraire parfois, pour les supporters à l’entrée avant qu’ils passent par l’un des trois tourniquets installés devant chaque accès.

Très peu pour les grands rendez-vous

Le dispositif est loin d’être suffisant pour les grands matches, comme celui auquel nous avons assisté ce 3 avril. Car une bonne partie du public a raté le début de la rencontre à cause du bouchon et des bousculades devant les tourniquets.

Certains n’ont pu accéder au stade qu’au début de la deuxième mi-temps. "C’est tout simplement du vol. Nous avons nos tickets et ils nous laissent dehors en prétendant que le stade est plein", s’indigne un jeune qui n’a rejoint les gradins qu’en deuxième partie du match.

Mais une fois à l’intérieur, quelques wydadis se sont retrouvés dans des places qu’ils ne voulaient pas forcément. C’est pour cette raison principalement que nous avons observé plusieurs mouvements de foule à destination du virage nord du stade, connu pour être le coin de rassemblement des ultras du Wydad.

La presse n’a pas été épargnée

Dans un bureau improvisé au sein de la salle couverte du complexe, c’est un parcours du combattant qui attendait les représentants des médias nationaux pour avoir le badge et couvrir l’évènement. Jusqu’à 14 heures, par exemple, les staffs des deux clubs n’avaient pas encore reçu leurs badges et seule une petite dizaine de journalistes l’avaient obtenu.

Avec une imprimante qui tombait en panne au bout de chaque demi-heure et une équipe réduite, l’attente était interminable. "C’est un fiasco, j’ai failli rater le match alors que je dois le commenter en direct à la radio", s’emporte un journaliste d’une station nationale.

Une fois le badge autour du cou, l’accès au stade n’avait, lui aussi, rien d’une banale démarche. À cause du manque d’indications, même les forces de l’ordre n’avaient aucune idée de l’accès qui mène à la tribune de presse. Après quelques tâtonnements et une négociation forcée, la centaine de journalistes ont pu finalement retrouver leurs sièges à l’intérieur du stade.

Des VIP pour cette première

Cela dit, une fois l’arbitre a donné le coup d’envoi de la rencontre, qui s’est soldé par un nul 1 but partout, les deux publics ont livré un très beau spectacle. Les gradins ont été bien garnis malgré la programmation peu favorable.

Plusieurs grandes personnalités ont pris place pour suivre ce choc et aussi parce que leurs institutions ont financé le chantier. Nous avons croisé le Wali de la région Casablanca-Settat, Khalid Safir en plus du président de la région Casablanca Settat, Mustapha Bakkouri. Le maire de la ville "Blanche", Abdelaziz El Omari n’a, cependant, pas fait le déplacement. Hervé Renard qui était accompagné de sa femme pour suivre cette rencontre s’est assis à une rangée de Baddou Zaki, son prédécesseur.

Globalement, ce fut une expérience très peu satisfaisante, voire même mauvaise pour quelques-uns, celle qu’ont connue public et journalistes lors de ce premier match. L'impression générale est celle d'une ouverture dans la précipitation alors que plusieurs petits détails restent encore à finaliser. "Nous leur avions pourtant dit de ne pas l’ouvrir maintenant et attendre l’année prochaine", lâche un policier gradé à l’entrée du stade et visiblement dépassé par les événements.

Le stade que le public a retrouvé ce 3 avril n’est pas du tout l’enceinte moderne qu’il attendait. Casa Event doit revoir sa copie pour les prochaines rencontres. 

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