Reportage. Guergarate, porte du sud

[Envoyé spécial]. Guergarate. Le mot est rocailleux comme l’étendue désertique qui l’entoure. Samedi 5 et dimanche 6 mars, je passe deux jours en ce lieu rendu mythique par l’actualité. Récit, impressions, images.

Reportage. Guergarate, porte du sud

Le 7 mars 2017 à 18h19

Modifié 11 avril 2021 à 1h07

[Envoyé spécial]. Guergarate. Le mot est rocailleux comme l’étendue désertique qui l’entoure. Samedi 5 et dimanche 6 mars, je passe deux jours en ce lieu rendu mythique par l’actualité. Récit, impressions, images.

Un Marocain qui serait héliporté à Guergarate n’y verrait rien de différent que ce qu’il voit ailleurs sur les routes du Royaume. Sur les 370 km d’une route asphaltée et en très bon état, qui relie Dakhla à ce poste-frontière, nous croisons surtout des camions. C’est bien une route commerciale. Celle du flux Maroc-Afrique subsaharienne.
Etonnement, nous ne croisons pas un seul militaire. Seulement quelques rares gendarmes sur le long ruban d’asphalte. Même topo à Guergarate: aucun militaire à l’horizon, seulement des gendarmes et des douaniers. Beaucoup de chauffeurs routiers aussi, quelques touristes, des migrants qui montent vers le nord.

Les chauffeurs sont d’un abord facile. Ils ont tous quelque chose à dire: les camions, les oignons, les pommes de terre, la route, le tajine qui mijote, la camaraderie, le Niger, le Burkina Faso, le Sénégal… Ils aiment leur pays et le font savoir, d’où les drapeaux marocains ou les cartes du Maroc, assez courants sur les véhicules. La plupart descendent de la région d’Agadir, 1.500 km au nord de Guergarate par la route nationale n°1. 160 camions transitent au total chaque jour par Guergarate, dans les deux sens.

 

 

Le scanner à camions, ci-dessus.

Un nouveau poste-frontière va être construit en 2017.

Samedi aux premières heures de la matinée, j’attends Hamid à 100 km de Dakhla, au bord de la route. Me voici bientôt dans la cabine, Hamid est intarissable, entre nos échanges et la conversation sur WhatsApp, où il est membre d’un groupe de camionneurs marocains qui se font appeler les “Lions de la jungle africaine“.
Les membres échangent en permanence, notamment sur l’état de la route ou la météo. Entre Dakhla et Guergarate, des villages tels que El Argoub et Bir Guendouz, que les familiers de l’actualité des provinces sahariennes des années 70 et 80 connaissent bien.

Au poste-frontière, halte obligatoire, thé fort et conversations animées


Au poste-frontière, les routiers font halte avant de faire tamponner leurs passeports. Ils sacrifient au rituel du thé saharien, vert, fort, épais, comme on en boit dans tout le Sahara nord-africain, jusqu’en Libye.
Les camions passent dans les entrailles d’un énorme scanner de 4,5 m de hauteur (photo) qui scrute leur fret et leur carcasse. Impressionnant. Les voitures particulières, elles, évitent cette formalité.
Deux cafés encadrent la route à quelques mètres du poste-frontière, tenus par des jeunes venus de la région du Souss. L’un des deux cafés sert d’auberge, il loue à la nuit des chambres, au tarif de 100 à 150 DH.
Une station-service, un bureau de change et de transfert d’argent et enfin des épiceries complètent le tableau. Les épiceries sont remarquablement achalandées, on y trouve de tout.

Malgré leur propagande, les miliciens du Polisario sont invisibles

Les chauffeurs vous confient la traversée de Kandahar, c’est comme ça qu’on désigne le no man’s land, censé être interdit à toute présence permanente, civile ou militaire.
Le Maroc a goudronné une grande partie de la route Guergarate-frontière mauritanienne, longue de 4 à 5 km selon les chauffeurs. Il reste néanmoins environ 2 km non asphaltés, un calvaire pour des camions lourdement chargés et une menace permanente pour les pneus.
3 ou 4 jeeps du Polisario stationnent loin du poste-frontière, invisibles à l’œil nu malgré leur propagande. Ils arrêtent parfois, mais pas toujours, les camions marocains et en ont caillassé à cause d’un refus d’enlever la carte du Maroc ou le drapeau marocain.

Leurs provocations sont soigneusement mises en scène, avec photos et vidéos, pour pouvoir être relayées par les médias. 
Les routiers sont intarissables sur leurs aventures, réelles ou supposées. Certains d’entre eux passent 20 jours par mois sur les routes africaines.
Pour ce qui concerne la situation militaire, on croit comprendre, à travers les médias, qu’il y a des menaces d’embrasement et que la situation est tendue. Sur le terrain, la situation est calme, le Maroc maîtrise ses nerfs, nos militaires sont invisibles et le Polisario ne se montre pas face au poste-frontière.
Journées ordinaires à Guergarate.

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