Guergarate: seul le statu quo n'est pas dans l'intérêt du Maroc

En saisissant le secrétaire général de l'ONU, le Roi a marqué un changement d'attitude du Maroc. Cela ressemble au dernier avertissement avant intervention.

Guergarate: seul le statu quo n'est pas dans l'intérêt du Maroc

Le 25 février 2017 à 15h10

Modifié 25 février 2017 à 15h10

En saisissant le secrétaire général de l'ONU, le Roi a marqué un changement d'attitude du Maroc. Cela ressemble au dernier avertissement avant intervention.

L’affaire de Guergarate a commencé le 14 aout 2016. Une date symbolique qui correspond à la récupération de la région de Oued Eddahab par le Maroc.

Ce jour-là et selon un communiqué officiel, le Maroc entame une opération de police. Le communiqué, daté du 16 août, est publié par la wilaya de Dakhla et évoque des opérations menées par des forces de sécurité et de la douane, opérations de “nettoyage“ de la région visant la contrebande et les échanges commerciaux illicites. Plus de 600 carcasses de véhicules abandonnés ont été enlevées.

Selon des sources marocaines sûres interrogées par Médias24, la Mauritanie et la Minurso avaient été informées.

L’opération est une simple opération de police, et seuls les gendarmes et les douaniers interviennent car l’accord de cessez-le-feu interdit toute intervention militaire à l’extérieur du mur.

Le Maroc nettoie donc la région et commence à goudronner la piste entre la frontière mauritanienne et le mur marocain, environ 6 ou 7 km. Pour le moment, on ne sait pas avec certitude si ces travaux ont été achevés en totalité ou seulement en partie.

En tout état de cause, des membres armés du “polisario“, peu nombreux, généralement une patrouille, se font visibles dans la région et se placent parfois jusqu’à une centaine de mètres des gendarmes marocains. Ces derniers ne réagissent pas, car ils ont des consignes.

Au fur et à mesure que les semaines passent, le “polisario“ se fait plus provocateur et plus propagandiste. Il menace de reprendre les hostilités. Il diffuse des photos de ses militaires armés, posant devant l’océan atlantique. On ne sait pas s’il s’agissait de montages photographiques, de photos prises en territoire mauritanien du côté de Nouadhibou ou réellement de l’Atlantique marocain pas loin de Guergarat.

Plus le sommet de l’Union Africaine approchait et plus les provocations se répétaient mais le Maroc a fait le dos rond pour ne pas perturber son adhésion.

En ce mois de février, nouvelle escalade de provocations. Le “polisario“ annonce qu’il tamponne les passeports. Il arrête et contrôle les véhicules qui transitent par le no man’s land. Au cours des derniers jours, il empêche le passage des camions marocains qui affichent une carte du Maroc réunifié, comme le montre la vidéo ci-dessous:

Vendredi 24 février, le Roi Mohammed VI téléphone au secrétaire général de l’ONU et lui “demande de prendre les mesures urgentes et nécessaires afin de mettre un terme à cette situation, qui menace sérieusement le cessez-le-feu et met en péril la stabilité régionale“.

L’appel du Roi montre certes l’attachement à la légalité (accord de cessez-le-feu). Il est surtout un avertissement clair au “polisario“.

Il marque la fin de la période “stoïque“ où le Maroc a subi sans réagir.

Selon des sources non-officielles, la Minurso patrouille désormais dans la région. Cette information n’a pu être recoupée par nos soins.

Si la circulation et les échanges commerciaux et humains ne sont pas rétablis dans la région, si les provocations ne cessent pas, que peut faire le Maroc?

La réponse serait évidemment un recours à la force. Selon nos sources, l’armée a conduit des manœuvres, à l’intérieur du mur, pour être prête à intervenir partout, tout au long de la ceinture de sécurité.

Le rapport de forces, s’il était besoin de le rappeler est en faveur du Maroc. Dans la région de Guergarat, le “polisario“ maintient quelques dizaines d’individus armés.

Si la situation ne se rétablit pas, le Maroc sera conduit à sécuriser de force un couloir dans le no man’s land.

Dans ce cas, le “polisario“ pourrait être tenté d’attaquer le mur simultanément en plusieurs endroits. Un tel scénario pourrait donner au Maroc l’occasion de construire un nouveau mur qui cette fois-ci, longerait complètement la frontière mauritanienne, absorbant cette fois-ci complètement tout l’espace saharien laissé à l’extérieur du mur. Selon nos sources, une telle opération ne demanderait que quelques semaines.

Au final,

-entre août 2016 et février 2017, le Maroc a gardé son sang-froid et a subi sans broncher;

-la donne a changé;

-le Maroc n’acceptera pas le statu quo qui menace son territoire et son seul débouché terrestre vers le sud;

-une opération militaire, si elle s’imposait, ne pourrait être que dans l’intérêt du Maroc.

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