Attentat dans une mosquée de Québec: Le Marocain a été relâché

L'horreur et l'incompréhension dominent au Québec, après le massacre qui a fait six morts dans une mosquée. Un étudiant canadien, connu pour avoir des idées nationalistes, a été inculpé.

Attentat dans une mosquée de Québec: Le Marocain a été relâché

Le 31 janvier 2017 à 9h07

Modifié le 11 avril 2021 à 2h39

L'horreur et l'incompréhension dominent au Québec, après le massacre qui a fait six morts dans une mosquée. Un étudiant canadien, connu pour avoir des idées nationalistes, a été inculpé.

Alexandre Bissonnette, 27 ans, étudiant en sciences politiques à l'université Laval, voisine de la mosquée, a été interpellé peu après la tuerie, l'une des pires attaques contre la communauté musulmane jamais perpétrée dans un pays occidental.

Il est accusé d'avoir tué par balle six fidèles dans le centre culturel islamique de Québec. La fusillade a également fait huit blessés, dont cinq étaient, lundi 30 janvier, dans un état grave.

Vêtu d'une combinaison blanche, le jeune homme est sorti menotté d'une voiture de police avant d'être présenté à un juge le soir-même.

"Le directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a porté 11 chefs d'accusation à l'encontre d'Alexandre Bissonnette", a déclaré Jean-Pascal Boucher, porte-parole du DPCP.

Les 11 chefs d'inculpation correspondent aux "meurtres avec préméditation" des six fidèles abattus pendant la prière, et aux "tentatives de meurtres avec arme à feu" pour les cinq blessés graves.

L'enquête se poursuit. 80 policiers sont sur place afin de rassembler des éléments pouvant mener dans les prochains jours à une inculpation supplémentaire pour "terrorisme" et atteinte à la sécurité nationale, a précisé la Gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale).

Idées nationalistes

Beaucoup de questions restent en suspens, principalement sur les raisons qui ont poussé ce jeune canadian à tirer sur des fidèles dans un lieu de culte situé à moins d'un kilomètre de son domicile dans le quartier Sainte-Foy à Québec.

Ses idées nationalistes et le partage sur ses réseaux sociaux, fermés depuis, des propos du président américain Donald Trump donnent un premier éclairage sur un geste condamné unanimement dans le monde.

Si la police avait d'abord fait état de deux suspects, la progression de l'enquête a permis de disculper un autre étudiant, d'origine marocaine, interpellé alors qu'il sortait de la mosquée juste après la fusillade.

Selon des journaux locauxMohamed Belkhadir a été relâché. "Il se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment", a indiqué son colocataire. 

La communauté musulmane de Québec est effondrée. "C'est terrible pour la communauté, c'est terrible pour le Québec, c'est terrible pour le vivre-ensemble", a déclaré à l'AFP Mohamed Ali Saïdane, venu participer à un rassemblement des élus et des représentants des associations de musulmans à l'Hôtel de ville.

Six binationaux

Les six fidèles tués étaient tous des Canadiens binationaux, a indiqué Mohamed Labidi, vice-président du Centre culturel islamique de Québec.

Un Marocain, deux Algériens, un Tunisien et deux Guinéens ont perdu la vie, a-t-on appris de sources officielles. Ils étaient âgés de 39 à 60 ans, a annoncé le médecin légiste.

Le recteur de l'université Laval, Denis Brière, a déploré la mort de Khaled Belkacemi, professeur à la faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation (FSAA). Originaire d'Algérie, Khaled Belkacemi "était un homme très cultivé, passionné et engagé au sein de la faculté", a déclaré le doyen de la FSAA, Jean-Claude Dufour.

Quand l'alerte a été donnée, des effectifs policiers ont été rapidement déployés autour du petit bâtiment abritant le lieu de culte, au coeur du quartier résidentiel Sainte-Foy, à une dizaine de kilomètres à l'ouest du centre historique de la ville de Québec.

A l'extérieur de la mosquée, les policiers ont interpellé Mohamed Belkhadir, qui a expliqué au journal La Presse avoir fui par peur. Il a été remis en liberté plus tard, considéré par les enquêteurs comme un simple témoin.

Environ une demi-heure après la fusillade, un homme a appelé la police en disant "qu'il était impliqué dans l'incident" et voulait se rendre, a expliqué Martin Plante, officier de la GRC.

Ce drame vient jeter une ombre sur l'image d'un Canada inclusif qui a accueilli quelque 40.000 réfugiés syriens en un peu plus d'un an. Sur les 36 millions d'habitants au Canada, environ 1,1 million sont de confession musulmane.

"Nous n'allons pas répondre à la violence par la violence. Face à la peur et à la haine, nous répondrons par l'amour et la compassion", a déclaré le Premier ministre Justin Trudeau devant la Chambre des députés.

Le chef du gouvernement et son épouse Sophie Grégoire, ont assisté à une veillée en face de la mosquée Sainte-Foy, entourés de plusieurs responsables politiques et de représentants de toutes les confessions.

Cette veillée a rassemblé quelques milliers de personnes par un froid glacial, avec des bougies, des fleurs et des messages de condoléances.

D'autres veillées étaient organisées dans plusieurs villes canadiennes comme à Montréal et Toronto.

(Avec AFP)

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