“Les-Citoyens” reçoit Mahmoud Hussein
Le mouvement associatif Les Citoyens reçoit ce mercredi 7 septembre le tandem Mahmoud Hussein, pour un débat autour de leur essai "Ce que le Coran ne dit pas".
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N. E.
Le 7 septembre 2016 à 13h35
Modifié 11 avril 2021 à 2h38Le mouvement associatif Les Citoyens reçoit ce mercredi 7 septembre le tandem Mahmoud Hussein, pour un débat autour de leur essai "Ce que le Coran ne dit pas".
On ne sait si l’événement, c’est le débat avec Mahmoud Hussein ou si c’est la première vraie sortie publique du mouvement associatif Les Citoyens.
Les Citoyens est un mouvement créé au début de cet été, par des hommes et des femmes désireux de promouvoir le vivre-ensemble. A l’origine du mouvement, des personnes venues de la culture, de l’associatif ou de l’entreprise: Ghita Lahlou, Monique Elgrichi, Ahmed Rahhou, Aamar Drissi, Abdellah Tourabi, Abdeslam Aboudrar, Mohamed Alami Berrada (Tizi), Nabil Ayouch, Jamal Belahrach, Adnane Addioui, Amine Belemlih, Hamza Debbarh, Amal El Amri, Laila Bennis, Taha Ferdaous, Amine Louali, Leyth Zniber, Smael Sebti et Mehdi Tazi.
Le mouvement publie sa charte qui, on l’aura deviné, a des axes modernistes comme l’éducation, les libertés individuelles, le lien social, la promotion d’un cadre économique sain ou les droits des minorités.
Les activités se déclineront sous différents formats comme le "café citoyen", les débats et d’autres plus ambitieux. Le mouvement fonctionnera essentiellement comme un think tank.
Les promoteurs du mouvement font preuve d’une grande humilité et évitent de se mettre en avant. Ils espèrent que de nombreux adhérents viendront s’approprier le projet.
Le débat avec Mahmoud Hussein
Mahmoud Hussein est le nom de plume des deux Egyptiens Bahgat Al Nadi et Adel Rifaat, deux essayistes qui ont étudié en France, ont goûté les geôles de Nasser, puis se sont fait connaître à la fin des années 80 par un essai magistral sur l’émergence de l’individu dans le monde arabe(*).
Après des études à la Sorbonne et à l’IHESS à Paris, on les retrouve à l’Unesco. En 2005 et 2007, ils publient une monumentale Sira (biographie) du Prophète de l’islam, en deux tomes. Les chercheurs, les adeptes de la critique scientifique sont déçus: c’est une simple compilation des sources traditionnelles. On l’a compris: dans le domaine de la religion, le tandem se situe à l’intérieur des textes.
La Sira de Mahmoud Hussein obtient un énorme succès de librairie et c’est normal: c’est le premier ouvrage qui met à la disposition du grand public francophone, les éléments de la biographie traditionnelle du Prophète.
Les deux auteurs suivent ensuite des voies plus conformes à leur statut d’universitaires, voire de penseurs. C’est d’abord "Penser le Coran" (Grasset, 2009), un appel à se libérer des lectures littéralistes. Puis “Ce que le Coran ne dit pas“, en d’autres termes, ce que l’on fait dire au Coran. Comment d'autres, les deux auteurs font ressortir à juste titre l'historicité d'une partie du Livre sacré, en l'occurrence ceux de Médine. Les versets mecquois, universalistes et d'une haute élévation spirituelle, énoncent les valeurs, les principes, les finalités de la religion; les versets médinois sont eux, révélés dans le cadre d'une société, d'un contexte donné, dans un Etat en construction.
C’est là précisément que se situe l’apport de chercheurs, critiques, modernistes qui travaillent à l’intérieur des textes. Mahmoud Hussein ré-introduisent l’esprit critique, déconstruisent une partie de la tradition, qui a voulu figer une certaine lecture des textes sacrés.
Comme disait Arkoun, la charia est “œuvre humaine“. Les notions de ijmaâ (consensus) et qyas (analogie) ont voulu imposer aux croyants des normes créées par des humains. Au final, l’intérêt du travail de Mahmoud Hussein est aussi de nous dire cela et de s’adresser à l’individu, à sa raison, à son esprit critique.
(*) Versant sud de la liberté.
Conférence. Mercredi 7 septembre 2016, à la grande salle des conférences Karim Jazouani du Technopark à Casablanca, autour du thème de leur essai. Nombre de places limité.
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